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Watershed meeting: Clap de fin de l’administration d’Air Mauritius le 27 septembre
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Watershed meeting: Clap de fin de l’administration d’Air Mauritius le 27 septembre
Tout laisse croire que l’administration volontaire d’Air Mauritius touche enfin à sa fin. Après 17 mois sous le contrôle de Sattar Hajee Abdoula et Arvindsingh Gokhool, dont les honoraires n’ont toujours pas été rendus publics, la «Watershed Meeting» où sera présenté le plan de sauvetage du transporteur national a été fixée au 27 septembre.
Tout est mis en œuvre pour tenir ce rendez-vous crucial des créanciers de la compagnie aérienne nationale après deux reports depuis la mise sous administration volontaire, le 22 avril 2020. Cette Watershed Meeting est prévue le 27 septembre, en marge de la réouverture des frontières sans quarantaine aux visiteurs pleinement vaccinés, le 1er octobre. Air Mauritius (MK) en tant que transporteur national a tout intérêt à être partie intégrante de ce tournant visant surtout à faire redécoller le tourisme, l’un des principaux piliers de l’économie mauricienne.
Mais surtout : qui sera du voyage et à quel prix ? Telles sont les principales préoccupations émanant du personnel qui totalise 2 300 salariés.
Pour le moment, au rythme où vont les choses, certains croient savoir qu’il n’y aura pas de licenciement. MK se trouve déjà avec une flotte d’avions réduite et desservant moins de destinations qu’auparavant.
En revanche, comme pour les 18 pilotes mauriciens, il y a des indications qu’un nombre d’entre eux seraient mis en congé sans solde jusqu’à un retour à la normale. D’autres impacts sur le personnel, toujours le premier à faire les frais de la gestion catastrophique par les nominés d’hier et du jour, ne seraient pas à écarter. Ces employés sont doublement créanciers auprès de la compagnie, soit par des clauses de leur précédent Mémorandum of Understanding non honoré par MK ou alors par leur fonds de pension. Un fonds de pension qui est aussi un des plus gros créanciers avec une ardoise de plusieurs milliards de roupies.
Le cap des 400 mois
D’autre part, ceux à qui les administrateurs ont demandé de prendre leur retraite anticipée s’impatientent et fustigent la politique discriminatoire à leur encontre, étant donné qu’une centaine d’autres travailleurs qui ont eux aussi passé le cap des 400 mois depuis le 1er août 2020, sont eux, toujours en poste.
Des noms sont même évoqués, dont celui d’une personne en avant-plan en matière de pensions et ancien employé d’un hôtel appartenant à la belle famille d’une VVIP. Cette même personne aurait été mal- menée lors d’une rencontre de médiation récemment au ministère du Travail.
Des employés s’interrogent sur un potentiel conflit d’intérêts en cas de vote pendant la Watershed Meeting à cause des liens étroits entre un des administrateurs et cette personne.
Question actifs, MK se voit aussi toujours à devoir gérer l’achat «inutile» des A 330 Neo, «qui se trouvent être de véritables fardeaux pour ses opérations d’autant plus que sur la ligne de Londres, cet aéronef ne peut prendre du fret», souligne-t-on dans le milieu.
Concernant la super holding, qui, pour la survie du transporteur national, absorbera également MK après la fusion AML, Atol et MDFP, l’on rappelle que le Transformation Committee sous Sherry Singh allait déjà dans cette direction. Sauf que le dernier nommé a été coiffé au poteau par le super conseiller du Prime Minister’s Office (PMO) pour diriger la superstructure (voir plus bas).
Selon un avisé du dossier, l’idée remonte au «stratagème de juin 2019 pour dissimuler la véritable situation financière de MK en consolidant et confondant son capital avec AML et surévaluer les actifs, pour faire croire que MK était encore solvable même si elle ne l’était plus».
Sauf qu’aujourd’hui la donne a changé. «Aussi convenable que le mariage était pour sauver MK de la banqueroute avant les élections, la situation n’est plus la même. Ce qu’ils ne semblent pas comprendre, c’est qu’il faudra bien plus qu’un Superman pour tirer et MK et AML du trou où se trouvent les deux compères, depuis attachés l’un à l’autre. La logique veut qu’aujourd’hui il soit plus facile pour chacun de se tirer d’affaire avec les pieds et les mains libres», conclut notre interlocuteur.
Airport holdings : Une méga structure brassant un chiffre d’affaires de plus Rs 20 Mds
Déjà incorporée, Airport Holdings sera une réalité très prochainement. Une méga structure regroupant Air Mauritius, Airports Mauritius Ltd, Mauritius Duty Free Paradise et Atol (Airport Terminal Operations Limited) dans un premier temps, cette nouvelle entité pèsera lourd : un chiffre d’affaires de plus de Rs 20 milliards et plus de 4 000 employés, souligne-t-on au sein de la direction.
Airport Holdings, dont le board sera présidé par le secrétaire financier, Dev Manraj et ayant comme Chief Executive Officer (CEO) pressenti, Ken Arian, ambitionne d’être parmi le Top 3 des 100 meilleures sociétés du pays. Soit derrière IBL disposant d’un chiffre d’affaires de Rs 39,2 milliards au 30 juin 2019 et du groupe Ciel, avec des revenus totalisant Rs 24 milliards en 2019, selon l’édition 2020 de Top Hundred Companies. Une performance financière pré-Covid et qui ne reflète pas nécessairement la réalité des chiffres aujourd’hui.
Selon la structure de cette holding, chaque entité aura son conseil d’administration avec son équipe de direction. Elle se rapportera directement à Airport Holdings, l’idée étant que cette dernière absorbera tous les coûts opérationnels.
«Il est évident qu’Air Mauritius plus agile et opérant avec une structure légère devrait être la locomotive de la nouvelle société en termes de chiffre d’affaires après le Watershed Meeting même si la crise du Covid a changé drastiquement la donne», explique-t-on dans les milieux proches du board d’Airport Holdings. En revanche, AML s’imposera logiquement sur le front de la profitabilité, ayant été classée parmi les dix premières sociétés les plus profitables du pays ces cinq dernières années.
Nouvelle vision
Air Mauritius n’a pas produit de bilan financier depuis sa mise sous administration volontaire, en avril 2020, les deux administrateurs, Sattar Hajee Abdoula et Arvindsingh Gokhoo demandant et obtenant l’extension de délai pour la soumission des résultats financiers du transporteur national. Pour les neuf mois se terminant au 31 décembre 2019, MK indiquait un chiffre d’affaires de Rs 15,8 milliards contre Rs 19,9 milliards pour la même période en 2018.
Quant à AML et MDFP, ces deux sociétés d’État ont réalisé un chiffre d’affaires de Rs 5,4 milliards et de Rs 2,3 milliards respectivement pour l’année fiscale 2019.
Airport Holdings compte s’appuyer sur les synergies entre les différentes entités qui composent sa structure pour donner un nouveau départ à Air Mauritius, en s’appuyant sur les Rs 9 milliards mises à sa disposition pour sa restructuration, dont un montant de Rs 4 milliards a déjà été utilisé.
«Depuis 2018, nous travaillons sur un plan stratégique couplé d’une nouvelle vision pour développer l’aéroportuaire. La démarche d’AML d’entrer majoritairement dans le capital de Pointe Coton Resort Hotel pour un montant de Rs 110 millions et l’acquisition de 20 % du capital de Mauritius Duty Free Paradise Ltd pour Rs 405 millions s’inscrivent dans cette logique», souligne un proche du dossier d’ Airport Holdings.
Reste à savoir si le contexte post-Covid permettra à ce nouveau conglomérat d’État de décoller dans un nouvel environnement commercial tributaire de l’évolution du virus et de ses variants.
Résiliation de bail à l’aéroport : Le YU Lounge pour une «issue juste et équitable avec AML»
<p>Trouver un accord juste et équitable avec Airports of Mauritius Ltd (AML). C'est le souhait de YU Lounge (Mauritius) Ltd (YU Lounge) après qu'une mise en demeure, en date du 8 septembre, lui a été servie par le propriétaire et gérant de l’aéroport international Sir Seewoosagur Ramgoolam.</p>
<p>Dans un communiqué émis hier, la direction du YU Lounge confirme avoir reçu une mise en demeure le vendredi 10 septembre, l’informant qu’AML mettait fin à son bail de location. «Le YU Lounge se dit surpris de cette mise en demeure et y a déjà répondu. L’entreprise, qui opère depuis 2008 et emploie plus de 50 personnes, espère trouver une issue juste et équitable avec la direction d’AML dans les meilleurs délais. L’entreprise est convaincue que la présente direction de l’entité gouvernementale a la volonté d’y parvenir», peut-on lire dans le communiqué. Il poursuit que la direction du YU Lounge et les 50 membres de son personnel mettent actuellement tout en œuvre afin de préserver leurs emplois.</p>
<p>Il conclut qu'au-delà d’être purement un terminal passager privé, YU Lounge agit aussi comme facilitateur, notamment à travers l’évacuation sanitaire de ressortissants mauriciens et étrangers alors que les frontières sont fermées. «De plus, YU Lounge a été et demeure un acteur majeur de l’industrie du tourisme haut de gamme, contribuant au rayonnement de Maurice à l’international.»</p>
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