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Cité-Anoushka: un père acquitté d’un viol à cause des lacunes dans l’enquête
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Cité-Anoushka: un père acquitté d’un viol à cause des lacunes dans l’enquête
Jean Daniel Martin, père de sept enfants et habitant Rodrigues, peut désormais respirer. Il ne fait plus face à cette accusation de viol qui pesait sur lui depuis plus de huit ans. Les faits remontent au 29 mars 2013. L’adolescente de 13 ans porte plainte au poste de police pour viol. Elle raconte qu’elle s’était rendue à une fête organisée par ses cousins à Cité-Anoushka, 16e Mille, à Forest-Side et avait soutenu qu’un homme, présent à la soirée, l’aurait suivie lorsqu’elle prenait le chemin du retour dans la soirée. «Il m’avait trainée de force dans une maison en construction et avait enlevé mes vêtements. Il m’a violée pendant une demi-heure sur une veste qu’il a mise sur le sol. D’ailleurs, ce n’est pas la première fois qu’il m’agresse sexuellement», avait-elle affirmé lors de sa déposition à la police faite le 1er avril de la même année.
«À votre connaissance, un homme de 35 ans qui fait 1 m 72, 65 kilos aux prises avec une demoiselle de 1 m 51 et 49 kg qui utilise la force pour maîtriser les mains de la victime en difficulté, ne laissera-t-il pas des bleus sur le corps de cette dernière qui est allongée nu sur le sol ?» avait demandé Me Arshaad Inder de la défense au Dr Maxwell Monvoisin, médecin légiste qui avait examiné la fille.
Le médecin devait ainsi confirmer que la fille ne portait pas de bleus compatibles avec quelqu’un qui se trouvait nu, allongé sur une veste au sol et luttait. «Il devait avoir des contusions aux coudes, talons, entre autres.»
Le sergent Lobine, qui a pour sa part fait l’objet d’un contre-interrogatoire serré en cour, a accepté que la police a échoué à prendre les témoignages d’autres personnes présentes lors de la fête. Ajouté à cela, une inspection appropriée sur le lieu du présumé délit n’a pas été effectuée correctement. «Il y a un écart substantiel dans le récit dans la course de la victime et l’accusé et les infractions alléguées. Ont-ils quitté la fête en bons termes ? S’étaient-ils parlé pendant la fête, quelqu’un les a-t-il vus partir ensemble ? Pourquoi prendre la déposition d’un cousin qui n’était pas témoin et avez-vous interrogé la mère de la présumée victime ?» a demandé Me Arshaad Inder à l’enquêteur, qui a concédé que l’investigation, qui présente des lacunes dans ce sens, est préjudiciable à l’accusé.
La version de la victime a ainsi été passée à la loupe par la défense. «Vous dites que vous vous êtes rendue à une fête en 2013 alors que mon client confirme que la fête avait eu lieu en décembre 2012 ? Qui dit vrai ?» avait révélé l’homme de loi. Ce à quoi la jeune fille avait répondu : «Mo kapav finn fer érer lor mwa parski mo latet ti fatigé.» Appelée à décrire également l’environnement à Cite-Anoushka, la plaignante a expliqué que c’est un endroit mouvementé où elle est bien connue des habitants.
«Vous dites aussi que Jean Daniel Martin vous avait violée pour la première fois lors d’une fête qui avait eu lieu chez votre amie où l’accusé se trouvait. Toutefois, après le premier incident, vous continuez à fréquenter le même groupe d’amis, sachant que lors de la seconde fête, il sera présent ?» a encore demandé Me Inder. Autre question de l’avocat : «Comment se fait-il que personne ne vous ait entendu crier lors du premier viol présumé ?»
Tandis que la plaignante a confié que sa mère l’avait même appelée lorsqu’elle se faisait agresser et qu’elle avait pleuré lors de sa conversation, mettant la puce à l’oreille que quelque chose n’allait pas, l’homme de loi lui a demandé la raison pour laquelle elle n’a rien dit à sa mère dans la même soirée. «Vous dites que vous avez parlé à votre maman lors du rapport sexuel et, toujours est-il qu’elle ne vous a rien demandé à votre retour à la maison. Pourquoi ne vous êtes-vous pas fait accompagner dans la nuit lors du deuxième incident allégué ou pourquoi n’avez-vous appelé du secours et fait un appel téléphonique lorsque vous avez remarqué que l’accusé vous suivait ?» poursuit l’homme de loi. Selon lui, les réponses de l’adolescente étaient évasives.
Prenant en compte ces éléments, l’absence de sperme sur les vêtements et le fait que la police n’ait pas sécurisé toutes les pièces à conviction, dont certains vêtements de la fille, le doublebench de la cour, Shefali Ganoo-Arekion et Rajkoomarsing, a prononcé un jugement d’acquittement envers Jean Daniel Martin.
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