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Affaire St-Louis: des arrestations «high profile» prévues à l’ICAC ce matin
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Affaire St-Louis: des arrestations «high profile» prévues à l’ICAC ce matin
De gros développements sont attendus dans l’affaire St-Louis ce matin. Une personnalité connue, dit-on, sera arrêtée par les enquêteurs de la commission anticorruption (ICAC). À hier soir, elle n’a pas voulu donner des détails sur l’identité de cette personne, mais on nous fait comprendre que cette arrestation fera couler beaucoup d’encre. Il n’y a pas que ce personnage. De nombreux fonctionnaires seront interpellés en lien avec cette affaire ou avec d’autres projets. Deux cadres de PADCO ont déjà été arrêtés, hier.
Ces arrestations surviennent après que l’ICAC, qui travaille de concert avec le Serious Economic and International Crime du Danemark, sous la supervision de l’Union européenne, a pu déverrouiller un serveur informatique saisi au siège de PADCO. L’ancien directeur financier de l’entreprise, Patrice Lung Lam Hing, et l’ex-comptable, Khemraj Moojee, ont été arrêtés sous une accusation de «conspiracy to commit money laundering».
À la tombée de la nuit, les deux hommes étaient toujours dans les locaux de la commission à Réduit et les procédures étaient enclenchées pour qu’ils passent la nuit en cellule. D’après nos informations, les enquêteurs n’ont pas voulu qu’ils rentrent chez eux, craignant qu’ils n’altèrent des preuves ou qu’ils influencent d’autres protagonistes concernés par les nouveaux éléments en possession de l’ICAC. Un chauffeur de PADCO a également été interrogé hier après-midi après que son nom a été révélé à la commission anticorruption.
Le serveur de PADCO a permis aux enquêteurs de mettre au jour des transferts d’argent entre la firme de construction et des fonctionnaires, non seulement dans l’affaire St-Louis, mais aussi dans tous les travaux à Maurice et à Rodrigues impliquant la firme mauricienne et la compagnie danoise Burmeister and Wain Scandinavian Contractor (BWSC). Bien que la mémoire de l’appareil informatique ait été effacée, les enquêteurs ont pu retracer des mails que le directeur de PADCO, Alain Hao Thyn Voon, aurait envoyés ; il aurait donné des instructions pour verser de l’argent à des fonctionnaires, dont les noms étaient cachés par des codes.
En se basant sur des informations obtenues sur le portable d’Alain Hao Thyn Voon, les enquêteurs ont pu identifier les fonctionnaires basés à Maurice et à Rodrigues, qui sont impliqués dans divers projets réalisés par les deux compagnies. D’après un enquêteur de l’ICAC, il y a plus de fonctionnaires que de politiciens impliqués dans cette affaire. De plus, les enquêteurs ont découvert que les projets réalisés par PADCO et BWSC à Maurice et à Rodrigues auraient été surévalués. L’argent était ensuite distribué aux fonctionnaires. Une somme de Rs 38 millions a été versée aux différentes personnes, qui sont désormais dans le collimateur de l’ICAC. Ce montant ne concerne pas l’affaire St-Louis, a précisé un officier de la commission anticorruption.
Il faut rappeler que cette affaire a coûté à Ivan Collendavelloo son poste de Premier ministre adjoint et de ministre de l’Énergie. Tout a commencé quand la firme BWSC a eu vent que quelques-uns de ses cadres auraient donné des pots-de-vin à des officiels mauriciens pour obtenir le contrat du redéveloppement de la centrale électrique de Saint-Louis du Central Electricity Board. Plusieurs personnes ont déjà été arrêtées depuis le début de l’enquête.
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