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Casela: à la rencontre des rhinocéros blancs Ella et Benji
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Casela: à la rencontre des rhinocéros blancs Ella et Benji
C’est un soleil radieux qui nous a accueillis au Casela Nature Parks, mercredi 22 septembre au matin. Nous nous étions déplacés pour rencontrer Ella et Benji, les deux seuls rhinocéros blancs du parc et de l’île, alors que nous fêtions la Journée mondiale du rhinocéros. Ella et Benji étaient les stars auxquels il fallait absolument rendre visite. Nous les avions vus pour la première fois en 2016, alors qu’ils étaient au Casela Nature Parks depuis deux ans.
Ella et Benji sont des rhinocéros blancs du Sud. Ils nous viennent d’Afrique du Sud et sont orphelins. Leurs parents ont été tués par des braconniers, car la corne de rhinocéros est très recherchée à cause des prétendues vertus médicinales qui lui sont attribuées.
C’est pourquoi il y a eu tout un programme de conservation en Afrique autour du rhinocéros blanc. Aujourd’hui, le rhinocéros blanc du Sud est une espèce pratiquement sauvée, alors que le rhinocéros blanc du Nord est lui presque éteint. Après la mort du mâle Sudan en 2018. Il ne reste plus que deux femelles de cette sous-espèce.
C’est donc le coeur battant qu’à 8 h 30 du matin en ce mercredi nous nous dirigeons vers Ella et Benji. Le chemin semble long, car il faut traverser tout le parc en bus safari. Un singe a vite fait de déguerpir à notre approche. Les cerfs, eux, sont intrigués par cette visite si matinale. Un kudu mâle, majestueux, prend la pose à notre passage. Enfin, nous apercevons l’enclos d’Ella et Benji.
Deux tonnes
Nous constatons tout de suite qu’en cinq ans, ils ont bien grandi. Âgés d’un peu plus de dix ans, Ella et Benji sont désormais des adultes. Leur masse qui atteint aujourd’hui les 2 tonnes est impressionnante. À notre approche, on les sent excités. Ella se frotte la corne contre le bois de l’enclos. Sa force la fait trembler, mais elle tient bon.
Benji, lui, se contente de nous regarder approcher sans montrer une grande agitation. Il est de six mois plus jeune qu’Ella, mais sa masse est plus impressionnante que la femelle. C’est d’ailleurs ainsi que nous pouvons les distinguer l’un de l’autre. Tous deux sont désormais en âge de se reproduire.
«Nous espérons qu’ils nous donneront bientôt des bébés, cela fait partie du programme de conservation, mais on laisse la nature faire les choses. La gestation durera 17 mois. Ella et Benji sont très gentils et très joueurs. Tous les matins, on leur donne un petit encas et on les caresse», explique Dominique Edouard, responsable du safari.
Celui-ci mêle le geste à la parole et nourrit Benji de luzerne et de granulés tout en le caressant. Benji semble bien apprécier. «On surveille leur état de santé 24/7. Nous devons suivre des protocoles stricts. Dans la journée, ils peuvent parcourir l’espace qui leur est dédié, la nuit ils sont enfermés séparément et surveillés. Ils s’adaptent parfaitement à notre climat. Quand il fait trop chaud, ils se roulent dans la boue. Ils adorent ça», souligne Dominique Edouard.
Corne à corne
Ella, de son côté, est plus agitée. Tout ce beau monde de si bon matin l’impressionne. Elle fait tout à coup volte-face et se retrouve corne à corne avec Benji. Est-ce le début d’un combat ? «Non, ils jouent. Ella a un peu de caractère et Benji est plus doux», affirme le responsable du safari.
Malgré leur masse, ils sont d’une grande agilité. «Ils sont joueurs mais il faut éviter de s’en approcher de trop près car ils sont très puissants. Nous ne rentrons jamais dans l’enclos avec eux, nous gardons une certaine distance, après tout, nous avons affaire à un animal et il peut être imprévisible.»
15 kg de nourriture par jour
S’étant calmée, Ella se dirige vers la sortie de l’enclos. Elle veut retrouver son aire de jeu. «L’espace est restreint donc on ne les fait pas rester plus de 20 minutes dans l’enclos. Dans l’espace qui leur est alloué, ils ont accès à de la luzerne et à l’eau. Le terrain est grand et ils peuvent également brouter à loisir.»
Une fois la porte de l’enclos ouverte, Ella se précipite vers la nourriture. «On leur donne la même ration mais séparément. Au niveau des granulés, c’est une quinzaine de kilos qu’ils consomment chaque jour», nous dit Dominique Edouard.
Ella et Benji semblent oublier notre présence. Ils n’ont plus d’yeux que pour leur ration de nourriture. «Nous avons la chance d’avoir ces animaux. Il est très important de préserver leur espèce. Malgré leur puissance, ils sont vulnérables face aux armes des hommes.»
Nous laissons Ella et Benji prendre leur petit-déjeuner en paix, en espérant bientôt les revoir et qu’ils nous fassent l’honneur d’avoir un bébé rhino sur le sol mauricien.
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