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Casinos de Maurice: Licenciés, des employés envisagent une grève de la faim
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Casinos de Maurice: Licenciés, des employés envisagent une grève de la faim
Huit des 13 employés suspendus au Grand Casino du Domaine Les Pailles ont été remerciés pour n’avoir pas suivi les instructions à la règle. Avec le soutien du syndicaliste Jack Bizlall, ils iront s’expliquer au ministère du Travail, avant d’entamer une grève de la faim.
Ces travailleurs sont dépités. Ils ont passé de 25 à 33 ans de leur vie à exercer leur métier au sein des Casinos de Maurice. «J’y suis entrée, à peine sortie de l’école», confie l’une des licenciées. «Avec ce travail, j’ai pu me marier, élever mes enfants, et maintenant, gâter mes petits-enfants. Du jour au lendemain, tout s’arrête.» Elle ne trouve plus le sommeil. «J’erre durant la nuit, préoccupée de mon avenir. Tout semble s’embrouiller dans ma tête.» Malgré sa peine, elle est révoltée par la situation. «On a l’impression qu’il y a une politique de deux poids, deux mesures. Certains, qui, selon nos renseignements, ont des rapports dans leurs dossiers, ont été réintégrés avec un avertissement, alors que nous, c’est la porte.»
Pour elle, ceux qui gèrent le plus de responsabilités auraient dû être réprimandés et non les autres. «On s’y perd complètement. On a aussi l’impression que même le syndicat nous a lâchés à un moment donné. Certains membres sont là mais d’autres ne font pas ce qu’ils doivent faire. Mais nous ne comptons pas baisser les bras. Nous allons entamer une grève de la faim, et nous allons aussi dénoncer ce qui se trame au sein des Casinos de Maurice.» Notre interlocutrice soutient qu’elle se bat pour obtenir une compensation digne de toutes ses années de sacrifices et de labeur. «Certains espèrent une réintégration alors que d’autres attendent de connaître le montant de la compensation pour prendre leur décision.»
C’est aussi le ressenti d’une autre employée, également renvoyée. «On nous reproche une histoire de taxe alors que nous ne sommes que des employés. Ce ne sont pas nous qui faisons les lois. Nous ne comprenons pas pourquoi c’est le petit personnel qui paie les pots cassés.» Lors du comité disciplinaire auquel elle a été convoquée, aucun employé du casino n’était convié. «Le panel était composé d’avocats, de chairmen, mais aucun gaming staff qui comprend les rouages d’un casino.»
Elle et ses autres collègues attendent de connaître l’issue d’une rencontre entre le syndicaliste Jack Bizlall et le ministère du Travail pour décider de la marche à suivre. «Psychologiquement, nous sommes déjà prêts pour livrer une bataille et la grève de la faim semble la mieux indiquée.» Elle ajoute que parmi les licenciés, il y a un jeune père de famille qui ne sait plus à quel saint se vouer.
Au niveau de la State Investment Corporation (SIC), régulatrice des Casinos de Maurice, l’on soutient que la porte n’est pas définitivement fermée à ces employés. «Le comité disciplinaire a rendu son verdict dans cette affaire. Les personnes incriminées ont eu l’occasion de s’expliquer. À la lumière de ce qui a été discuté, le comité les a trouvés coupables des charges retenues contre elles. La SIC a pris les sanctions qui s’imposent.» Toutefois, s’ils arrivent à s’expliquer auprès du ministère du Travail ou encore auprès de la commission médiation et conciliation, et que leurs doléances arrivent jusqu’au conseil d’administration de la SIC, cette dernière pourrait prendre d’autres décisions dans l’intérêt du travailleur. Pour rappel, il est reproché à ces employés d’avoir aidé un client à empocher des gains de plus Rs 1 million sans payer la taxe obligatoire de 10 %.
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