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Affaire St-Louis: le nom d’Amritsingh Rajarai déjà cité dans une commission d’enquête
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Affaire St-Louis: le nom d’Amritsingh Rajarai déjà cité dans une commission d’enquête
L’ex-juge Matadeen avait interrogé l’ingénieur du «Central Procurement Board» en 1995, alors qu’il était à la CWA. Ses réponses à l’époque n’avaient pas convaincu. Surtout sur une grosse somme d’argent versée sur son compte bancaire.
Dans la nouvelle saga, que l’on peut appeler sans risque de se voir qualifier d’antipatriotique, l’affaire CPB (Central Procurement Board), ce qui a étonné, c’est de voir le Chief Executive de cette institution mis en examen. Voilà donc l’organisme chargé de veiller à l’application de méthodes transparentes dans l’un des sports favoris du gouvernement, l’achat d’équipements ou l’allocation de contrats, mis à l’index lui-même. Certes, les enquêtes de l’Independent Commission against Corruption (ICAC) ne concernent pas tous les membres de cette institution mais lorsque le n°1 et l’ingénieur principal sont concernés, cela donne à réfléchir. «Who guards the guards ?» est la question qui se pose.
Avec Kreetykant Dosieah, l’ingénieur Amritsingh Rajarai se retrouve donc dans le tourbillon St-Louis. Mais avant ce «souci» au CPB, Rajarai s’était déjà fait remonter les bretelles par l’ex-juge Kheshoe Parsad Matadeen, lors de la commission d’enquête sur la Central Water Authority (CWA) en 1995. Son nom est cité dans le rapport par rapport à au moins deux projets. Dans le premier, un contrat avait été alloué à une firme sud-africaine pour un projet-pilote de pose de conduites d’eau, projet et entrepreneur qui avaient d’ailleurs fait beaucoup de bruit à l’époque. Le rapport Matadeen note que l’ingénieur de la CWA responsable, Amritsingh Rajarai, avait gardé la direction et le board complètement dans le noir sur l’avancement du projet. Bien plus, une somme de Rs 185 000 versée sur son compte avait attiré l’attention de l’équipe de Matadeen. Mis devant ces faits, Rajarai avait expliqué que cet argent représentait des paiements qu’il aurait reçus pour la location de son bungalow. L’ex-juge notait toutefois que la «supposée» location a été réglée en une seule somme et au départ du locataire.
Tuyaux bouchés
Plus loin, dans le même rapport, Rajarai est interrogé sur le manque d’eau des habitants desservis par le réservoir de Balisson. Raison, explique Rajarai, «la sécheresse». Alors qu’un certain Sarjoo, le responsable des réparations, est venu avec une tout autre histoire qui avait fait froid dans le dos. Une bouteille plastique de Coca-Cola, des morceaux de bois et des pierres avaient été placés dans la conduite principale sortant du réservoir pour, selon d’autres témoins, causer du tort à la direction de la CWA. L’explication de sécheresse donnée par Rajarai avait donc été retournée à l’envoyeur. Ce n’est pas fini. Dhaneswhar Soobrah, qui était alors directeur général de la CWA et l’objet principal des blâmes, s’était demandé pourquoi aucune action n’avait été prise contre Rajarai suite aux remarques du rapport Matadeen.
Corruption plus escroquerie
Mais comment Rajarai a-t-il pu se retrouver au CPB ? Le président de l’institution, Raj Prayag, se pose aussi cette question, tout en nous rappelant que Rajarai y a été nommé en 2013 (NdlR, Raj Prayag a été nommé au CPB en 2016). Concernant les accusations de l’ICAC contre cet ingénieur, Raj Prayag nous rappelle que «c’est le conseil d’administration qui décide, pas l’ingénieur ni même le Chief Executive. C’est au board donc de répondre.» Si ce même board est induit en erreur par l’ingénieur ? avonsnous demandé. «C’est très difficile, rétorque Raj Prayag, vu les étapes à franchir avant l’allocation d’un contrat. Et si l’ingénieur ou le CE ont induit le board en erreur, ils doivent en répondre devant la justice.» Si Rajarai ou/et Dosieah ne prennent pas les décisions, pourquoi auraient-ils été corrompus alors ? Réponse de Raj Prayag : «Ils auront sans doute réussi à faire croire à PAD CO ou Burmeister and Wain Scandinavian Contractor (BWSC) que l’allocation du contrat dépendait d’eux.» De la corruption doublée d’une escroquerie aux dépens de PAD CO et de BWSC ? Pas de réponse, mais un grand éclat de rire.
Ce qui est le plus inquiétant justement, c’est que selon nos informations, BWSC allait de toute façon obtenir le contrat. On ne comprend pas pourquoi on a dû graisser la patte de certains. Voilà de quoi faire manger leur chapeau aux dirigeants de PAD CO et de BWSC qui se retrouvent accusés de corruption et qui ont dû débourser Rs 750 millions en plus pour rien.
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