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Self-employed: «Ena zour nou manz dipin diber»

3 octobre 2021, 14:00

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Self-employed: «Ena zour nou manz dipin diber»

La situation post-Covid-19 s’avère difficile. Ceux qui travaillent à leur propre compte hors du secteur touristique ne savent plus à quel saint se vouer. N’ayant pas travaillé durant le confinement, leurs économies sont à sec. De plus, le travail est moindre et le coût de la vie a augmenté.

Stéphane Maurymoothoo, travailleur indépendant et président de Platform TiTravayer Maleré, nous explique la situation après avoir été à l’écoute de diverses personnes qui travaillent à leur propre compte. «Beaucoup n’ont pas eu le self-employed assistance scheme, dont moi-même. Ne pas avoir pu travailler durant les deux confinements et le ralentissement des activités nous ont causé beaucoup de tort. La reprise reste difficile alors que le coût de la vie est beaucoup plus cher». Il relate que beaucoup «travay gramatin pou manze tanto» et déplore le manque de considération des travailleurs indépendants.

Comme beaucoup de Mauriciens font face à des difficultés financières et beaucoup plus attention à leurs dépenses, vu l’incertitude, la demande pour plusieurs services a ralenti. Kinsley Appadoo, charpentier et directeur de Dragon Noir Woodwork Co. Ltd, est en difficulté. Certaines demandes ont été annulées par des clients après avoir reçu la cotation. Les travailleurs indépendants se retrouvent dans un dilemme avec des matériaux plus coûteux vu les coûts d’importation. «Le client n’est pas encouragé à aller de l’avant avec son projet au vu des prix même si on voit proposer un prix qui n’apporte aucun profit», nous confie-t-il.

Stéphane Maurymoothoo, qui entretient des piscines, explique que beaucoup de travailleurs indépendants ont besoin d’un moyen pour se déplacer et transporter leurs outils de travail ; donc l’entretien coûte beaucoup plus cher, sans compter le prix de l’essence qui a augmenté, entre autres. La situation n’est pas meilleure du côté de Kavita. Femme de ménage de profession, elle se retrouve à faire des repas et snacks sur commande. Toutefois, les revenus restent insuffisants. «Ena jour nou manz dipin diber. Mais heureusement que ma fille et moi, nous ne nous sommes pas retrouvées à dormir le ventre vide. Je fais tout pour m’en sortir et j’ai aussi le soutien de mon entourage. (…) Je cherche un autre boulot à temps partiel pour pouvoir sortir la tête de l’eau.» Elle doit économiser pour pouvoir payer les cours de sa fille.

«Il nous faut aussi remonter la pente», déclare le président de Platform TiTravayer Maleré. «Pour ce faire, il nous faudra revoir les prix.» D’ailleurs ajoute-t-il, une reprise devrait suivre la réouverture des frontières. La question demeure : les clients vont-ils adhérer aux nouveaux prix. Mais comme tous, nous confient-ils, ils ont aussi besoin d’un revenu décent pour vivre et subvenir aux besoins de leur famille. Comme le fait ressortir Kinsley Appadoo, «si nous n’avons pas de soutien, nous ne pourrons pas absorber les coûts».