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Sa fille décède en Inde, Nathalie Labonne dans la détresse
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Sa fille décède en Inde, Nathalie Labonne dans la détresse
Le récit de cette mère de 45 ans est poignant. Sa fille de 15 mois est décédée à Mumbai en Inde, où elle avait subi une opération du cœur, le 16 septembre. Depuis, le retour chez elle à Vacoas a été parsemé de rudes épreuves.
Difficile de rester insensible au désarroi de Nathalie Labonne, mère de trois enfants, âgée de 45 ans. Cette habitante d’Allée-Brillant à Vacoas se retrouve dans une situation extrêmement difficile depuis que sa petite dernière de 15 mois, Eva, s’en est allée, le 16 septembre, dans un hôpital à Mumbai en Inde où elle avait subi une délicate intervention du cœur. La petite avait une malformation cardiaque, un «trou au cœur», dit sa maman. «Elle l’a depuis sa naissance. Nous sommes parties une première fois en Inde, l’année dernière, mais les médecins ont fait ressortir qu’elle était trop petite à l’époque pour une quelconque opération, ne pesant que 1,8 kg à ce moment-là.» Mère et fille ont une nouvelle fois mis le cap sur la Grande péninsule, le 27 août, pour enfin entamer cette intervention.
«Si l’opération a duré sept heures, les médecins étaient confiants et disaient que tout s’était bien déroulé. Eva n’avait montré aucun signe de faiblesse, bien qu’elle était admise aux soins intensifs.» Selon sa mère, son médecin lui avait même annoncé qu’Eva allait obtenir sa décharge le samedi suivant. Elle est malheureusement décédée le jeudi 16 septembre, en quelques secondes. «So leker finn arété, alor ki dis minit avan so dokter ti pe dir moi li pou gagn so desarz.»
Débutera alors un véritable calvaire pour Nathalie Labonne. Le 17 septembre, seule en compagnie d’un employé de l’hôpital, elle assiste à la crémation de sa petite à trois heures de route du centre hospitalier ; sans compter toutes les démarches administratives requises. «Il a fallu qu’on fasse les papiers, aller au poste de police, puis voyager plusieurs heures pour que ma petite soit incinérée. Cela a été très long. On est de foi catholique et ma petite n’a même pas eu droit à une prière.»
Revenue à l’hôpital, vers 20 h 50, elle a dû faire face à un autre dilemme ; elle avait été expulsée de sa chambre. «Ma valise était dans un store et on m’a dit que je devais quitter la chambre car d’autres familles attendaient et la personne responsable ne répondait plus à mes appels. J’ai dû dormir, enfin essayer de dormir, dans un dortoir avec plusieurs autres personnes, tous des Indiens.» Vers 2 heures du matin, un agent de sécurité est venu lui dire qu’il n’avait reçu aucun ordre pour qu’elle soit là, pour enfin accepter qu’elle y reste jusqu’au matin. Avec l’aide de ses proches à Maurice, elle a finalement pu aller dans une maison d’hôte.
Elle a depuis entamé les démarches pour regagner le pays et elle a eu en vol le 24 septembre. Mais une fois de plus, elle a dû faire face à d’autres défis, dont une quarantaine obligatoire de sept jours, une fois à Maurice, bien qu’elle soit doublement vaccinée. Cela, alors que depuis vendredi, la quarantaine n’est plus obligatoire pour les passagers vaccinés. «J’ai eu du mal à accepter ce protocole. On m’a dit que si je suis testée positive au Covid le septième jour, je pourrais m’isoler chez moi. Pourquoi m’avoir alors gardé sept jours dans un moment aussi pénible. Mo tousel koné ki mo finn traversé sa set zour la.»
En quarantaine au centre récréatif de Pointe-aux-Piments, elle a passé sept jours entre quatre murs avec les cendres de son bébé. «J’ai été placé dans un bloc, seule, loin des autres personnes aussi en quarantaine. J’ai demandé que l’on me rapproche des autres. Ils ont refusé, prétextant encore une fois le protocole.» Pendant les sept jours, cette maman dit avoir prié jour et nuit pour sa petite. «Je priais, j’allumais des bougies. Mo finn gagn tou kalité l’idée laba... Il n’y avait même pas une télévision dans la chambre.» Heureusement que sa famille a été avec elle, constamment au téléphone. «Sinon mo pa koné ki mo ti kapav fer. Je stressais. Je me posais toutes sortes de questions. Mo ti pe dir mo mem ki kapav akoz moi mo tifi pa la zordi, si ti kapav pa fer sa lopérasion la... Des choses de la sorte.»
En sus de toute cette solitude, du stress et des idées noires, Nathalie Labonne a aussi dû faire face à un gros problème de nourriture sur place. «Ça se voyait que la nourriture n’était pas fraîche, je vomissais, j’ai même eu une gastro.» D’ailleurs, selon la quadragénaire, ce n’est qu’après la publication de Joanna Bérenger sur son sort qu’au jour 6, la ministre Kalpana Koonjoo-Shah est entrée en contact avec elle pour lui dire qu’elle avait son dossier en mains et que vers 22 h 30, le jeudi 30 septembre, deux psychologues lui ont parlé pour «l’encadrer». Elle est rentrée chez elle vendredi après-midi et les funérailles de la petite Eva auront lieu aujourd’hui, avec ses proches. Un moment que la mère attendait pour pouvoir dire comme il se doit un dernier adieu à son ange...
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