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Ce que révèlent les Pandora Papers sur Maurice
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Ce que révèlent les Pandora Papers sur Maurice
L’express, partenaire exclusif mauricien de l’ICIJ dans l’enquête intitulée Pandora Papers, est le seul média local à avoir accès aux 12 millions de documents qui ont fuité d’une demi-douzaine de juridictions financières du monde.
Nous vous avons révélé ce matin que Sattar Hajee Abdoula, le président de SBM Holdings et récemment administrateur d’Air Mauritius, est associé à deux compagnies enregistrées aux Îles Vierges Britanniques – un paradis fiscal – et que ces deux compagnies ont vendu leurs actions à une subsidiaire controversée de la Deutsche Bank, qui a été pendant un moment soupçonnée de dissimuler des richesses de clients allemands. Sattar Hajee Abdoula confirme l’existence de ces structures, mais affirme que ces actions n’ont pas été vendues (voir notre édition papier pour l’article complet).
Au total, 17 citoyens mauriciens et 37 compagnies mauriciennes sont cités comme «beneficial owners» des sociétés offshore des juridictions d’où provient la fuite de documents. Un «beneficial owner», comme son nom l’indique, est le bénéficiaire ultime des actifs d’une société offshore. Mais contrairement à un actionnaire, souvent son nom n’apparaît pas dans les registres, puisque l’offshore prône la politique du secret.
Par exemple, on peut en un clic sur le site du Registrar mauricien savoir qui est actionnaire d’une compagnie locale, mais la même information n’est pas disponible pour les Global Companies enregistrées à Maurice. Ensuite, l’offshore offre la possibilité aux vrais bénéficiaires de se cacher derrière des «nominee shareholders». En somme, c’est un prête-nom mais son utilisation est légale. Les ONG comme l’ICIJ militent pour que cessent ces pratiques et pour que l’offshore soit aussi transparent que les business locaux.
Les profils de ces 17 Mauriciens varient et l’express vous les révélera au fur et à mesure que progresse notre enquête. Nous avons, par exemple, retrouvé le nom d’un comptable mauricien, longtemps associé à la gestion du patrimoine d’un patriarche politique mauricien. Le comptable a beaucoup usé des structures complexes des Îles Vierges. Ce sera une de nos prochaines révélations.
Et puis, évidemment, les Pandora Papers montrent que les abus de la juridiction mauricienne continuent malgré tous les avertissements du FATF et de l’Union européenne (UE). Dans nos prochaines éditions, nous allons vous révéler qu’une milliardaire indienne dispose d’un trust à Maurice à l’insu du fisc indien.
Il y a aussi un général de l’armée indienne, qui est l’ultime bénéficiaire d’une compagnie enregistrée aux Seychelles. Les documents que nous avons trouvés dans la base de données des Pandora Papers démontrent que la compagnie a ouvert un compte bancaire dans une banque mauricienne en s’engageant à y verser $ 1 million chaque année laissant poser de sérieuses questions sur la vérification de la provenance des fonds et du KYC exercé par cette banque mauricienne. La rédaction de l’express collabore avec des confrères indiens pour tout vous révéler dans les prochains jours.
Et puis, il y a cette enquête que nous réalisons avec une consœur sud-africaine et qui nous prendra encore quelques semaines. Trois oligarques russes, propriétaires de mines en Afrique du Sud et dont les noms ont été cités dans une étrange affaire liant meurtre et corruption en Afrique du Sud, ont utilisé, selon les Pandora Papers, la juridiction mauricienne pour un transfert de $ 300 millions !
Enfin, comble de l’ironie, alors que nous sommes sur la liste noire de l’UE, un ministre des Finances d’un pays membre de l’UE a utilisé Maurice pour, semble-t-il, créer une compagnie pour payer moins de taxes pour un business qu’il détient en Afrique. En somme, la boîte de Pandore ne fait que s’ouvrir. Elle n’a pas encore révélé tous ses secrets…
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