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Réouverture des frontières: bilan mitigé une semaine après
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Réouverture des frontières: bilan mitigé une semaine après
Si certains touristes, déjà présents sur l’île, se dorent sous le soleil mauricien, d’autres déambulent dans les lieux pittoresques comme le jardin de Pamplemousses ou encore le bazar central de Port-Louis. Toutefois, une semaine après la réouverture des frontières, le bilan est mi-figue mi-raisin pour les opérateurs dont les activités sont liées directement comme indirectement à ce secteur.
Le président de la Federation of Pleasure Craft de Maurice, Prem Beerbaul, retrouve le sourire. «En tout cas, il semble que cela a bien démarré pour les plaisanciers. Quelques touristes et aussi les Mauriciens font des sorties en mer.» Toutefois, il n’écarte pas la possibilité que les tarifs risquent de prendre l’ascenseur. «Certains ont déjà augmenté les prix. Mais je pense qu’après novembre, tous les opérateurs vont revoir les tarifs à la hausse car il ne faut pas oublier que nos coûts se sont enflammés avec ces arrêts de plusieurs mois.»
Quid des activités prisées du moment ? Le plaisancier soutient que ce sont les catamarans, le parasailing et les bouées qui ont la cote. «Les speedboats et les pirogues devront patienter avant de retrouver leur public. Par contre, les clients demandent à faire les activités uniquement en famille. Donc, ils réservent le bateau pour eux. Chacun cherche à se protéger comme il peut.»
Force est de constater que la clientèle n’est pas uniquement française ou mauricienne mais aussi arabe. «Nous avons beaucoup de ressortissants de l’Arabie saoudite. Je pense que le gouvernement devrait encourager cette filière également.» Faisant sa petite enquête, il confie qu’entre 60 et 80 % des grands hôtels de la côte Est ont déjà obtenu des réservations.
«De bon augure pour la suite. Toutefois, il faut savoir que beaucoup de plaisanciers n’ont pas encore repris le travail, car leur bateau est encore en réparation à Port-Louis. C’est pour cela que je demanderai au gouvernement s’il peut nous aider en repoussant d’encore une année le moratoire sur le Tourism Fee.»
Parlant de Port-Louis, Raj Appadu se demande quand une étude scientifique sera faite pour savoir quels sont les commerces qui pourraient attirer le plus les touristes. Pour le président du Front commun des commerçants de l’île Maurice, il est encore trop tôt pour faire un bilan de la situation, une semaine après la grande réouverture. «La situation économique du pays est encore loin d’être redressée. À mon avis, il faudrait rechercher des experts qui pourraient aider à revoir la capitale et aussi les autres villes. Il faut regarder encore plus loin, et imaginer quels sont les commerces qui pourraient attirer les touristes.»
Raj Appadu déplore que plusieurs endroits du pays, après 17 heures, deviennent des lieux sans aucun attrait. «Je prends l’exemple de Chinatown. Aujourd’hui, ce n’est qu’un nom. Longtemps cette région était animée jusqu’à une heure du matin, et les gens n’avaient pas peur d’y circuler. Tout cela appartient au passé…»
Au niveau des marchands de plage, certains ont déjà chaussé leurs tongs et arpentent les plages de l’île. Mais ils ne sont pas nombreux car le travail est encore au point mort, soutient le président de l’All Beach Hawkers, Joomeet Aubeeluck. «Ce n’est qu’une poignée qui a repris le travail. Il faut savoir que plusieurs hôtels ne sont toujours pas à jour, ils sont à faire les dernières retouches. Du coup, l’on patiente.»
Il n’empêche que notre interlocuteur est satisfait que ses recommandations auprès de la Tourism Authority ont été prises au sérieux. «Nous étions souvent exclus des réunions marquant la réouverture du pays, surtout au sujet des protocoles sanitaires. Et ce n’est que ce jeudi que 50 marchands de plage ont assisté à une session de travail pour connaître les guidelines qui doivent être utilisées.»
Joomeet Aubeeluck essaye d’opter pour la touche optimiste. «D’après nos renseignements, les directions de certains hôtels sont confiantes qu’elles pourront atteindre les 30 % de remplissage ce mois et passer à 50 % le mois suivant. On veut bien les croire, même si pour le moment, cela ne reflète pas la réalité…» Lors de l’annonce du projet, Mauritius All in One Travel Form, mardi dernier, le ministre du Tourisme par intérim, Avinash Teeluck a parlé de plus de 7 000 arrivants entre le 1er et le 3 octobre.
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