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Chômeurs depuis 2020: Muzhameel et Koushal se réinventent
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Chômeurs depuis 2020: Muzhameel et Koushal se réinventent
Embauchés par Airmate en 2018, Muzhameel Abdulla, 28 ans, et Koushal Koonjul 26 ans, pensaient entamer une carrière toute tracée. Pourtant, deux ans de Covid-19 plus tard, les «Airplane Maintenance Assistants» ont plutôt connu la désillusion. Contrairement à l’accord verbal avec la filiale d’Air Mauritius, leur contrat sera résilié.
Pour Muzhameel, qui a suivi une formation technique après son Cambridge School Certificate (SC), l’information était difficile à digérer d’autant plus qu’un mois plus tôt, son épouse et lui ont appris qu’ils allaient devenir parents pour la première fois. «Sa finn extra fatig mwa. Sirtou ki personn pa’nn rod anplway mwa la fin lane.» Soutenu par son épouse et ses parents, l’habitant de Vacoas décide de lancer son propre garage automobile, qu’il nomme Auto Muz. «Mo papa inn ed mwa boukou sirtou finansierman.» Les affaires décollent à peine qu’il y a eu un nouveau confinement en mars. «Sa moman la mo finn abat net». Un mois plus tard, sa femme accouche et le couple dépend du Workfare Programme pour subvenir à ses besoins.
Koushal, qui réside à Dagotière, emboîte le pas à Muzhameel lorsqu’il apprend qu’il sera au chômage en novembre. «Comme Muzhameel, j’avais suivi un cours de formation au Mauritius Institute and Training Development et j’avais cumulé de l’expérience pendant trois ans avant d’être recruté par Airmate. Malgré tout ça, je n’ai trouvé aucun emploi. Je cherche toujours à ce jour.» Entre-temps, Koushal ouvre son garage automobile mais il connaîtra le même coup dur avec le deuxième confinement. «Ma mère et moi avions perdu notre emploi à cause du Covid-19 le même mois l’année dernière et nous dépendions des revenus du garage. Ça a été très dur car je ne pouvais travailler qu’en fonction du système alphabétique.»
Près d’un an après avoir perdu leur emploi, Muzhameel et Koushal se remettent un peu des mois d’angoisse et d’incertitudes en essayant d’étendre leur business. Pour Muzhameel notamment, il est hors de question de chercher un emploi ailleurs. «Mo pa anvi reviv sa ban stres la. La mo ena plis kontrol.» Mais Koushal, qui a choisi de mettre sa vie personnelle en suspens à cause de ses responsabilités, dit espérer trouver un emploi plus stable à l’avenir.
La pandémie pèse toujours lourd dans la balance
Selon les récents pointages du Bureau national des statistiques, publiés au début du mois, 2 300 personnes ont rejoint la liste des chômeurs au deuxième trimestre 2021 en comparaison au premier. Parmi, 1 700 sont des hommes et 600 des femmes. Pendant cette période, le taux de chômage a atteint 10,5 %. Entre mars 2020 et mars 2021, 19 819 personnes ont perdu leur emploi dans des entreprises d’au moins 10 employés. Ces chiffres démontrent que le Covid-19 continue de faire des dégâts dans l’emploi. Soulignons que le nombre de personnes travaillant à leur compte a chuté de 93 600 à 79 900 au deuxième trimestre. Une baisse probablement causée par le dernier confinement.
Qui sont les sans-emploi au second trimestre (avril-juin 2021) ?
Ils sont 54 800 (52 % d’hommes, 48 % de femmes) ; 30 000 (55 %) sont célibataires et 9 700 (18 %) chefs de famille ; 6 300 (11 %) ont plus de 50 ans ; 32 100 (59 %) ne détiennent pas de SC ou l’équivalent ; 19 400 (35 %) ne travaillent pas depuis plus d’un an et 36 000 (66 %) ont une expérience professionnelle.
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