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La semaine décryptée
Voir les événements de la semaine autrement. Il s'agit d'une revue critique-et politique- de l’actualité comme rapportée dans les médias du Lundi 11 octobre au vendredi 15 octobre.
Lundi 11 octobre
L’Air Con…ridor de 2016
L’une des propositions les plus sottes jamais faites dans l’histoire de Maurice aura été le Mauritius-Singapore Air Corridor que le gouvernement Jugnauth avait voulu établir en mars 2016. L’express du lundi 11 octobre publie une interview de Georges Chung Tick Kan, qui comme Senior Adviser de Sir Anerood Jugnauth, avait été le cerveau derrière ce projet de couloir aérien.
En fait, du temps des bateaux à voile et alors que le Canal de Suez n’avait pas encore été creusé, la principale île de l’archipel de Maurice jouait un rôle central dans les échanges entre l’Europe, l’Afrique et l’Asie. Des navires devaient se ravitailler lors des escales et Maurice s’offrait en port de transit idéal. D’où l’appellation l’Étoile et la Clé de l’océan Indien pour le pays. Le Canal de Suez devait diminuer le rôle de Maurice de façon draconienne.
Maintenant, au temps des jets supersoniques et gros porteurs, serait-il nécessaire à un Singapourien, un Malaisien, un Indonésien, un Japonais, de passer par Maurice, de faire une escale obligatoire à Plaisance, pour se rendre en Afrique ? Si le trafic le justifie, pourquoi pas un vol direct ? De plus, quelle est l’utilité de passer par Maurice alors qu’il existe un hub imbattable comme celui de Dubaï ?
Une escale de quelques jours à Maurice en attendant de faire une connexion avec l’Inde ou d’autres pays d’Asie faisait jadis plaisir à des Sud-Africains, Réunionnais ou Malgaches mais depuis, des connexions directes ont été établies et Maurice a perdu ce rôle de point de transit sur l’Asie. Ferdinand de Lesseps, l’homme qui avait conçu le Canal de Suez, avait, il y a quelque 250 ans de cela, vu plus loin que le PMO de Maurice en 2016.
Mardi 12 octobre
Le pendu Raj Theekoy : mystère, mystère
Les mouvements des personnes à l’hôtel Legends de Grand-Gaube étaient-ils plus difficiles à superviser que les foules dans les stations de métro à New York ou à Londres ? Tel serait le cas car en janvier 2011, une touriste irlandaise, Michaela Harte, a été tuée dans une chambre au Legends sans qu’on ait pu retrouver l’assassin jusqu’ici.
Y avait-il des milliers de personnes qui entraient dans la chambre de l’Irlandaise et en ressortaient pour qu’on ne parvienne toujours pas à trouver le(s) coupable(s) ? En attendant, ce meurtre est répertorié parmi les dix tragédies les plus traumatisantes s’étant produites dans les palaces du monde entier. Triste record pour Maurice. Comment expliquer cet épais mystère Michaela Harte ?
Comme si la controverse est loin d’être terminée, voilà qu’on apprend que l’ex-témoin dans cette affaire, l’employé d’hôtel Raj Theekoy, s’est suicidé. D’après un article publié dans l’express du mardi 12 octobre suivant la pendaison de Theekoy, ce dernier avait demandé des explications à des collègues après la mort de l’Irlandaise. On se demande si Theekoy n’a pas été plutôt ‘suicidé’ à la manière de Soopramanien Kistnen par ceux qui font tout pour que la vérité sur la mort de l’Irlandaise ne soit jamais dévoilée.
Mercredi 13 octobre
La police ‘carton’ ?
Avec leurs nouveaux uniformes, les policiers mauriciens sont dorénavant bien armés pour améliorer leur performance professionnelle. Sinon, pourquoi a-t-on changé d’uniformes ?
Mais il se passe des événements vraiment extraordinaires dans le travail quotidien des hommes du commissaire de police par intérim, Anil Kumar Dip. Ainsi, selon un article paru dans l’express du mercredi 13 octobre, on apprend que plusieurs policiers n’ont pas réussi à maîtriser un homme qui se montrait violent envers sa concubine à Baie-du-Tombeau.
L’homme a, en revanche, agressé un policier mais il a aussi réalisé un exploit qui mérite d’être consigné dans le Guinness Book of Records. En effet, l’homme de Baie-du-Tombeau a réussi à endommager… les menottes que les policiers devaient utiliser pour l’immobiliser.
D’après Wikipedia, les menottes sont fabriquées “from various metals, including carbon steel, stainless steel and aluminium, or from synthetic polymers”*. Or, si un Mauricien a réussi à endommager un tel équipement, c’est qu’il serait physiquement extrêmement doué.
Le gouvernement aurait intérêt à utiliser de telles ressources humaines à bon escient. Pourquoi ne pas recruter le casseur de menottes, après une amnistie, dans la force policière ? Il pourrait être déployé pour assurer le crowd control à la place de l’Immigration dans l’après-midi et, avec extra duty allowance, dans les discothèques, la nuit.
Jeudi 14 octobre
Quand PKJ joue au père Noël
Une idée que le gouvernement réussit à vendre avec succès à la population mauricienne, c’est son extrême bienfaisance à offrir des cadeaux financiers ou des infrastructures toujours qualifiées de ‘bijoux’.
C’est ainsi que le Premier ministre, Pravind Kumar Jugnauth (PKJ) a profité de la publication du rapport du Pay Research Bureau (PRB) pour jouer au père Noël et montrer à la population qu’il est encore plus généreux que les auteurs du document. Ainsi, si ces derniers ont recommandé une application en deux tranches de certains aspects du rapport, PKJ, lui, a décidé de tout payer at one go.
Cette générosité rééditait l’autre exploit de la réintégration des pilotes d’Air Mauritius. Alors que l’administrateur Sattar Hajee Abdoula avait recommandé leur démobilisation, le PM les a fait réintégrer leur poste.
Les ministres aussi jouent sur ce thème de la générosité. Lors de leur discours à l’inauguration du moindre d’arrêt d’autobus immanquablement qualifié de ‘bijou’, ils créent l’impression que l’argent dépensé provient de leurs poches ou des caisses du Sun Trust.
De nombreux Mauriciens achètent volontiers cette thèse de largesses à partir de fonds qu’ils croiraient sans doute tombés du ciel.
Vendredi 15 octobre
L’alambic ou le défi Dip
Selon l’express du vendredi 15 octobre, un homme d’affaires a offert une récompense pour retrouver un alambic de très grande valeur historique, qui a été volé au Domaine les Pailles en 2015. Cet alambic inspiré d’un modèle qui remonte à 1758 et dont la valeur est estimée à Rs 10 millions a été tout simplement dérobé en 2015, après le changement de gouvernement fin 2014.
Ce jeu d’équipements antiques, le tout d’une dimension et d’un poids conséquents, n’a pas pu être enfoui dans un sac à dos ou une tente bazar. L’opération menée sur plus d’un jour, car les différentes parties ont été démontées en plusieurs occasions, a dû être l’oeuvre de toute une équipe avec la mobilisation de véhicules. À moins que l’opération ait été confiée à Tom Cruise dans le cadre d’un film à sensation, ce vol a dû être vu par des témoins, encore plus par les employés de la firme de gardiennage.
Que dira-t-on d’un défi dans le cas de cet alambic volé ? Si la nomination formelle d’Anil Kumar Dip comme commissaire de police dépendait de l’arrestation des voleurs et la restitution de l’alambic ? Voilà un reward money qui devrait faire courir quelque 12 500 policiers en nouvel uniforme.
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