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Politique monétaire: la BOM minimise l’effet inflationniste du PRB
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Politique monétaire: la BOM minimise l’effet inflationniste du PRB
«J’ai pris en considération l’effet de l’application du rapport du PRB» expliquait à la presse hier après-midi, le gouverneur de la Banque de Maurice (BoM), Harvesh Seegolam. Il a rappelé dans la foulée qu’à la dernière réunion du MPC, le staff de la banque avait estimé le taux d’inflation à 3,5 %. La différence de 0,3 point de pourcentage représentet- elle l’impact inflationniste du PRB ou est-elle combinée à d’autres facteurs, dont l’effet de la dépréciation de la roupie et de la création monétaire ?
Pour autant, tout semble indiquer que la BoM Tower veut minimiser l’effet inflationniste découlant de l’application du rapport salarial du PRB, avec notamment la masse d’argent qui sera en circulation à la fin de l’année, découlant du montant forfaitaire (lump sum) payé aux fonctionnaires en novembre, l’application de la nouvelle grille salariale et les bonis de fin d’année. D’ailleurs, le gouverneur insiste que l’effet inflationniste est transitoire, tiré par un choc d’offre, plus particulièrement des coûts élevés du fret des prix de commodités. Ce qui lui fait dire que l’inflation est aujourd’hui contenue, malgré les hausses locales des prix des boissons alcoolisées, du tabac et des produits pétroliers. «Nous prévoyons une baisse de l’inflation à l’échelle mondiale en 2022», souligne Harvesh Seegolam.
Du coup, le gouverneur persiste et signe. Le contexte économique actuel ne plaide pas en faveur d’un changement de politique monétaire. Celle-ci est jugée par les membres du MPC comme étant d’ailleurs appropriée pour soutenir la reprise économique. «L’économie a rebondi au deuxième trimestre avec une croissance d’une année sur l’autre de 19,3 % contre une contraction de 8,7 %, pour la même période l’année dernière. À l’avenir, l’économie devrait afficher une croissance positive avec l’amélioration du mood dans le pays suivant la campagne de vaccination et la réouverture complète des frontières», soutient le gouverneur Seegolam.
Marché de devises
Cette croissance, ajoutet- il, est attribuée aux dépenses de consommation élevées et des activités nécessitant des investissements énormes. Dans le même registre, le gouverneur de la BOM note que des piliers économiques clés comme la manufacture, les finances, la construction et les Tics sont appelés à contribuer positivement à cette croissance. Sans compter le tourisme, qui du 1er au 15 octobre, dit-il, a permis que 30 000 passagers foulent le sol mauricien, dont 82 % sont des touristes.
Quid du marché monétaire ? À cet égard, Harvesh Seegolam affirme que la BoM continuera de gérer l’excès de liquidités, conformément à la posture de sa politique monétaire. Il précise que le rendement à court terme demeure dans le corridor de taux d’intérêt du troisième trimestre de 2021. De plus, depuis la dernière réunion du MPC, le 4 août, la banque, explique-t-il, a émis des titres d’un montant total de Rs 36 milliards. En comparaison, depuis le début de l’année, un montant de Rs 80 milliards sous forme de titres a été émis. Quant à l’excès de liquidités dans le système bancaire, il s’est élevé à Rs 26,5 milliards pour les trois derniers mois.
Parallèlement, la banque centrale est intervenue régulièrement sur le marché forex pour régler la volatilité des taux de change. Elle a ainsi assuré l’approvisionnement en devises aux banques, aux cambistes et à la State Trading Corporation pour un montant de USD 1,1 milliard (Rs 46 milliards) depuis janvier. Les réserves brutes en devises étrangères du pays sont à un niveau confortable, selon le gouverneur de la BOM, se montant à la fin de septembre à USD 7,84 milliards, ce qui représente 19,6 mois d’importations. Le flux du forex devrait augmenter sensiblement avec la réouverture des frontières et la reprise touristique.
La réunion était la 60e depuis la création du MPC en 2007 et la première depuis la réouverture des frontières.
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