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Rentrée parlementaire: une alliance gouvernementale requinquée face à une opposition peu homogène
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Rentrée parlementaire: une alliance gouvernementale requinquée face à une opposition peu homogène
À la veille de la rentrée parlementaire après les vacances d’hiver, c’est une alliance gouvernementale très sereine autour de son leader, Pravind Jugnauth, qui fera face à une opposition qui cherche toujours à se réunir. La rentrée parlementaire a été d’ailleurs un des thèmes abordés à de la réunion du bureau politique du Mouvement socialiste militant (MSM) samedi.
Lors de la rentrée parlementaire de mars, l’alliance gouvernementale avait été fragilisée par la démission du Senior Minister, Nando Bodha. Cette fois, elle se retrouve non seulement avec le même nombre de députés qu’elle avait le 8 novembre 2019, avec le renfort de Salim Abbas Mamode, mais à cela, s’ajoute le retrait de Maurice de la liste grise du GAFI.
Sans oublier la réouverture des frontières et un retour plus ou moins à la normale dans plusieurs secteurs d’économie et même au niveau des institutions scolaires. De l’autre côté, l’opposition ne sait pas comment retrouver cette unité perdue depuis février.
Cette phrase lancée par le président du Parti travailliste (PTr), Patrick Assirvaden, lors d’une réunion à Salazie (circonscription n° 9, Flacq-Bon-Accueil) la semaine dernière, que le poste du leader de l’opposition et celui de whip doivent revenir aux Rouges, a relancé les débats autour d’une réunification de l’opposition.
Interrogé hier, Patrick Assirvaden a rappelé que le PTr avait été profondément blessé quand le leader, Navin Ramgoolam a été «exclu» de la plateforme de l’opposition ainsi que par les propos tenus par Paul Bérenger que le MMM et le PMSD comptent 13 parlementaires et le PTr 12. «Je suis en faveur d’une réunification de l’opposition parlementaire, mais il faut que le MMM et le PMSD fassent un pas vers nous», a-t-il indiqué.
Ce sont plus ou moins les mêmes propos qu’a tenus Shakeel Mohamed à l’express hier. Selon lui, Paul Bérenger souhaite cette entente avec le PTr, surtout après l’avoir écouté samedi. «Mais je pense que la balle est dans le camp du leader de l’opposition, Xavier Duval, qui peut faire le premier pas vers nous.»
Interrogé, Xavier Duval soutient que Shakeel Mohamed et Patrick Assirvaden ont son numéro de téléphone. Ils peuvent l’appeler, ce n’est pas à travers la presse qu’il leur répondra. «J’ajoute également que j’avais insisté pour qu’Arvin Boolell garde son poste de leader de l’opposition et comme il a refusé, le président de la République m’a nommé, d’autant que c’est un poste constitutionnel», explique le leader du PMSD. Il pense aussi que Navin Ramgoolam a son mot à dire pour cette unité de l’opposition.
Mohamed présent, Boolell doit attendre
Après avoir raté quelques séances parlementaires en juillet et août car il se trouvait à l’étranger, Shakeel Mohamed fera son come-back demain dans l’Hémicycle. Toutefois, Shakeel Mohamed s’est montré quelque peu discret depuis son retour au pays, en août. Il était absent aux deux dernières conférences de presse du PTr (la première à la mi-septembre après le départ de Navin Ramgoolam en Inde et la deuxième, vendredi).
Sollicité hier, il a expliqué que vu l’état de santé de son père, c’est lui qui doit s’occuper des chambers de ce dernier. Il n’a pu être présent à la conférence de presse de vendredi. «Je ferai mon retour au Parlement mardi.»
Toutefois, lors de notre entretien avec lui, Shakeel Mohamed nous a fait comprendre qu’il devait se consacrer davantage à sa profession et à sa famille. D’autant plus qu’il se dit dégoûté des politiciens comme Salim Abbas Mamode. «Nous étions ensemble pour la dernière campagne électorale. Il a été élu avec des votes du PTr et du PMSD. Aujourd’hui, il va s’asseoir avec le MSM. C’est dégoûtant.»
Shakeel Mohamed dénonce aussi l’attitude de Pravind Jugnauth. «Il avait demandé à Nando Bodha de démissionner comme député car il a été élu sous la bannière de l’Alliance Morisien. Aujourd’hui il se félicite en accueillant avec fierté un élu du PTr-PMSD.» Le député ajoute : «Autant j’ai souhaité que Nando Bodha démissionne après son retrait du MSM, autant j’aurais souhaité la même chose pour Salim Abbas Mamode. Je pensais à la même chose quand le PTr avait accueilli Mireille Martin, Pratibha Bholah et Jim Seetaram. J’en avais parlé avec Navin Ramgoolam.»
De son côté, Arvin Boolell sera absent pour les quatre prochaines séances du Parlement. «Même si je devais retrouver mon siège avant, je maintiendrai le procès en justice» a dit le chef de file des Rouges hier.
Questions sans réponse : «Toujours la même chose», s’insurge Bhagwan
194 questions parlementaires, soit un tiers des interpellations adressées aux ministres n’ont pas reçu de réponse entre le 23 mars et le 3 août. Ce chiffre a été compilé par le «whip» de l’opposition, Patrice Armance.
La palme du mauvais élève revient à Pravind Jugnauth avec 83 interpellations non renseignées. Le ministre des Finances a, lui, une liste de 29 questions sans réponse. Rajesh Bhagwan a soutenu que Pravind Jugnauth devrait répondre aux questions de la population à travers l’opposition au lieu de «faire de la politique à la MBC et devant les autres organisations. C’est toujours la même chose».
Patrice Armance affirme, pour sa part, qu’on dit que l’exemple doit venir d’en haut mais le Premier ministre donne le mauvais signal. Il ajoute que selon l’article 25 (3) des «Standing Orders», la réponse à une question non prise doit être fournie à l’auteur de l’interpellation. Il trouve que la démocratie est bafouée.
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