Ce jardinier avait été placé en garde à vue deux mois après l’arrestation d’un couple belge.

Ces Belges vivent en séparation. Une saisie de cannabis d’une valeur de Rs 15 millions avait été faite chez la femme, en l’occurrence Leena Deceunick le 6 avril de cette année à Rivière-Noire.

Cette opération avait  également abouti à l’arrestation de son mari Peter Hans Irma Deceunick, riche homme d’affaires. Les membres de la brigade anti-drogue  avaient saisi trois kilos et 23430 graines de cannabis tout en déracinant 1375 plantes mesurant entre 6 et 60 centimètres  dans sa maison et cour située à Rivière-Noire.

Pressés de questions, mari et femme avaient nié les allégations mais au bout de deux mois, ils devraient finir par citer le nom de Swaley Simanarain comme étant celui, qui travaillant  comme jardinier chez eux, aurait planté du ‘gandia’ dans leur jardin.

Ainsi, cinq accusations provisoires de culture de cannabis, possession de cannabis, trafic de drogue entre autres ont été déposées contre Swaley Simanarain mais ce dernier qui nie les accusations, a par le biais de son avocat Siddhartha Hawoldar, réclamé sa libération conditionnelle devant la Bail and Remand Court.

La police a quant à elle, objecté à sa demande soutenant qu’il peut s’ingérer dans les affaires du Belge qui detenant la nationalité mauricienne, qui a été libéré sous caution.

L’inspecteur Doobary devait également citer la déclaration de la femme qui avait pointé du doigt le demandeur. «Elle avait expliqué que le demandeur travaille chez elle comme jardinier et que selon elle, il aurait placé trois sacs en plastique qui contiendraient du cannabis, dans son jardin, trois jours avant la perquisition chez elle. Même son de cloche du côté de Peter Deceunick qui affirme avoir vu le suspect qui prenait soin des plantes de cannabis dans son jardin,» dit l’enquêteur qui concède que la police attend toujours les documents entourant des relevés téléphoniques.

Or, la magistrate Deepti Bismohun, a tenu compte des plaidoiries de la défense. « L’acte d’accusation a été déposé suivant les allégations de ces deux personnes. Le demandeur semble être un bouc émissaire commode pour les Deceunicks dans toute cette affaire de trafic de drogue,» observe la magistrate.

Pour elle, la police a failli à établir un lien indépendant entre la participation du suspect et la saisie de drogue chez les Deceunicks. D’ajouter qu’elle a du mal à croire que ces derniers n'avaient aucun contrôle sur leur propre propriété dans la mesure où le demandeur a été laissé à lui-même dans la culture de plusieurs plantes dans leurs jardins, en particulier en tenant compte tenu du nombre de plantes de cannabis suspectées qui ont été trouvées par la police.

«La police n'a aucune preuve montrant que le demandeur a reçu de l'argent provenant du trafic de drogue. Il a trois enfants et rien de compromettant n’a été retrouvé chez lui.» Pour toutes ces raisons, elle a ordonné que Swaley Simanarain soit libéré, le 25 octobre contre une caution de Rs 150 000 et doit signer une reconnaissance de dette de Rs 1 million.