Publicité

La semaine décryptée

31 octobre 2021, 12:00

Par

Partager cet article

Facebook X WhatsApp

La semaine décryptée

Voir les événements de la semaine autrement. Il s'agit d'une revue critique-et politique- de l’actualité comme rapportée dans les médias du Lundi 25 octobre au vendredi 29 octobre.

Lundi 25 octobre 2021

Opposition désarticulée 

L’express du lundi 25 octobre fait état d’une «alliance gouvernementale requinquée» et d’une «opposition peu homogène».’. 

En effet, au vu des divisions au sein de l’opposition et en raison de notre système électoral first-past-the-post, le MSM et ses alliés pourraient bien prétendre, sur la base des présentes données politiques, remporter les élections de 2024 et mêmes celles de 2029, ce qui pourrait assurer un mandat premier-ministériel à la famille Jugnauth jusqu’en 2034. 

En revanche, Pravind Kumar Jugnauth (PKJ) risquerait de perdre le pouvoir si tous les partis de l’opposition concrétisent une alliance soudée sous le leadership incontestable d’un élément qu’on présenterait comme potentiel Premier ministre. Mais un tel scénario est difficilement réalisable d’où l’option 2034 pour le MSM. 

Mais il n’y a pas que de mauvaises nouvelles côté opposition. Ainsi, on apprendra que le parti de Nando Bodha vient de constituer une aile jeune. Ce qui présuppose la mise en place d’un grand parti qui compte tellement d’activistes et de penseurs qu’il faudrait en constituer des ailes. Ce parti pourrait bien innover en créant une aile diaspora qui ne serait évidemment pas accessible à Alan Govinden et d’autres aventuriers sévissant de l’étranger.

Mardi 26 octobre 2021

Afrinex, avec les compliments de Mumbai

Le lancement d’Afrinex, une plateforme boursière bénéficiant de l’expertise du Bombay Stock Exchange (BSE) obtient une large couverture dans l’express du mardi 26 octobre. Notre pays dispose déjà d’une bourse connue comme Stock Exchange of Mauritius (SEM) qui, du point de vue opérationnel et technologique, s’efforce de sortir de l’âge de pierre. Évidemment, la presence d’Afrinex forcerait la SEM à abandonner sa charrette-boeuf et opter pour le hi-tech. 

Normalement, une initiative indienne de cette envergure aurait dû déclencher des réflexes d’India-bashing mais si tel n’a pas été le cas, on pourrait déduire qu’Afrinex ne menace aucunement l’ordre établi à Maurice. On est encore bien loin du jour où un géant indien fera une offre publique d’achat (OPA) sur une propriété sucrière avec usine ou d’un groupe hôtelier.

Mercredi 27 octobre 2021

Diego : PKJ, go for it

L’express du 27 octobre revient sur la menace proférée par les Américains de couler le navire qui transporterait le Premier ministre, quand ce dernier irait marquer de sa présence physique le territoire mauricien de Diego Garcia, contrôlé par les USA avec la complicité des Britanniques. 

Cette crainte de PKJ serait loin d’être justifiée car même le grossier Donald Trump n’aurait pas commis un tel acte de barbarie. Avec Joe Biden, on pourrait même s’attendre à ce qu’à l’arrivée du navire affrété par PKJ, le commandant en chef des forces aéronavales de Diego Garcia brandisse un drapeau blanc avant d’inviter notre Premier ministre à hisser le quadricolore sur le mât le plus haut de cette base US. 

Les difficultés d’affrètement évoquées par PKJ ne tiennent pas la route non plus. Si le gouvernement n’a pas hésité une seconde à dépenser Rs 476 millions pour des respirateurs défectueux de Pack & Blister, on ne croit pas que la location d’un navire coûterait plus cher. Pour éviter toute mauvaise surprise, PKJ pourrait bien inviter des journalistes et caméramen de CNN, NBC, BBC et d’autres médias anglo-saxons à faire partie du voyage. On ne pourrait trouver meilleure garantie d’intégrité physique de notre dirigeant que la forte presence de ces professionnels anglo-saxons lors de l’abordage de Diego Garcia.

Jeudi 28 octobre 2021

Pétrole pourquoi pas ?

Maurice a-t-il pour vocation de sauver la planète du réchauffement climatique pour le bien des milliards de Chinois, d’Indiens, d’Européens, d’Africains, d’Américains ? C’est ce qu’on pourrait comprendre à partir des réactions hautement négatives face à l’initiative du gouvernement d’introduire une loi, l’Offshore Petroleum Bill, pour faciliter l’exploration marine du pétrole. L’express du jeudi 28 octobre parle d’ ‘hypocrisie’ du gouvernement qui joue aussi la carte de l’environnement tout en voulant polluer la mer. 

Pourquoi Maurice devrait-il éviter d’explorer son potentiel en ressources pétrolières et les exploiter éventuellement ? Le pays risque-t-il de devenir le plus grand pollueur au monde battant Chinois, Indiens, Arabes, Américains, Vénézuéliens ? 

Ce n’est pas de sitôt que les produits pétroliers deviendront obsolètes. Pourquoi Maurice ne devrait-il pas profiter de ses propres ressources en attendant le jour où le monde entier se mettra au vert, à commencer par les Chinois et les Indiens ?

Vendredi 29 octobre 2021

Plus efficace que Prakash,tu meurs…

L’efficacité opérationnelle de Prakash Maunthrooa a fait défaut au Prime Minister’s Officer, le temps qu’il était empêtré dans l’affaire Boskalis. 

Une fois Prakash rendu blanc comme neige et innocent comme l’agneau qui vient de naître, les chefs ont attendu que le DPP ne conteste pas son acquittement avant qu’il ne s’installe au PMO. 

Et voilà que l’homme réalise l’un des coups les plus spectaculaires pour le bien de son patron. Il a pu prendre possession d’un document légal très confidentiel d’un tribunal saisi de la private prosecution logée par le travailliste Suren Dayal, qui affirme que Pravind Jugnauth a dépassé les limites des dépenses électorales autorisées par la loi. 

Que Maunthrooa se soit retrouvé en possession d’un tel document, qu’il a remis immédiatement à Sharmila Sonah-Ori, l’avouée dans les faits du Premier ministre dans cette affaire, indique qu’il est un opérateur disposant de vastes ressources et d’un réseau de contacts au plus haut niveau. 

Il semblerait que ce don de pouvoir mobiliser des ressources illimitées court aussi dans la famille. Ainsi, un frère Maunthrooa, tailleur de son état et dont le fax fut utilisé par Prakash dans l’affaire Boskalis, avait investi pas moins de Rs 115 millions dans le Super Cash Back Gold de BAI. Bien sûr, contrairement aux autres clients, ce tailleur sortit de l’épreuve avec sa fortune acquise sûrement grâce à des centaines et des centaines de milliers de coups de pédale sur sa machine à coudre.