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Délogés pour le tram : «on quitte notre maison le cœur gros»
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Délogés pour le tram : «on quitte notre maison le cœur gros»
Les travaux de la phase 2B du «Metro Express» ralliant Quatre-Bornes à Curepipe vont prendre un coup d’accélérateur. Les ministères du Logement et du Transport ont finalement trouvé un accord avec les dix familles dont les maisons se trouvent sur le tracé du métro à Sadally. Cinq de ces dernières ont même obtenu un lopin de terre non loin de leur résidence pour y reconstruire leur maison.
Le soleil brille haut dans le ciel de Vacoas en ce mercredi 27 octobre. Depuis 8 h 30, certains habitants de Sadally observent de leur balcon le défilé des hommes en uniforme qui aident à contrôler la circulation. «C’est nouveau car depuis le début des travaux, on ne les voyait plus», lance une habitante. Elle interroge ses voisins sur cette agitation particulière. «Minis pe vini», balance un monsieur, assis sur un tabouret et qui ne perd pas une miette de ce qui se passe plus bas dans la rue.
Sollicitée, l’une des habitantes confie qu’elle n’a qu’une hâte, que les travaux cessent dans sa région. «Quelques fois jusqu’à tard, ces hommes travaillent. Nous voulons notre tranquillité.» Toutefois, elle s’estime chanceuse d’avoir le tram à quelques mètres de sa maison. «Fini les problèmes de bus. Je pourrai me rendre aussi bien à Vacoas qu’à Curepipe en l’espace de quelques minutes.»
Un autre habitant lance, lui, un appel au ministre Ganoo, sachant que ce dernier sera dans quelques minutes à proximité de sa maison. «Nous savons que les travaux vont prendre du temps. Mais en attendant, on lui demande s’il peut rendre notre vie plus agréable. Nous rencontrons quelques problèmes en traversant le chemin pour nous rendre sur Allée Brillant. Il y a des feux de signalisation, mais pour les atteindre, il faut passer dans des canaux et des trous. Ce n’est pas facile pour les personnes âgées et les enfants. S’il peut au moins ajouter quelques trottoirs le temps des travaux, cela faciliterait notre tâche.»
Un peu plus loin dans la rue, c’est Yovena Allagapen que nous croisons. Elle explique que sa famille devra, d’ici la fin de la semaine, quitter leur maison. «Elle se trouve sur le tracé du métro.» Elle confie qu’elle a le cœur gros rien qu’à l’idée de s’en aller. «Cela fait 32 ans que j’habite ici. J’ai grandi et je me suis mariée ici.» Grâce au ministère du Logement et des terres, sa famille a déjà obtenu un lopin de terre, de l’autre côté de la route, presque en face de chez elle.
«Pour le moment, nous devons patienter afin que le terrain soit prêt pour que nous puissions reconstruire notre maison. En attendant, nous allons louer ailleurs.» Même si d’ici peu elle logera sur l’autre rive, cette trentenaire ne peut détacher son regard de sa maison. «Déjà que mon frère va se marier dans peu de temps, on espère que nous aurons fini la construction d’ici-là.»
Toutefois, dit-elle, le projet du métro reste quand même un beau projet. «J’habite aussi sur Beau-Bassin, mes parents sont toujours sur Vacoas eux. Mais je sais qu’au final, ce moyen de transport facilitera la vie de tous…» Comme elle, neuf autres familles ont dû quitter leur foyer et quatre autres auront la chance de rebâtir leurs maisons sur l’autre rive…
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