La COP26 a dominé la conférence de presse du Parti travailliste (PTr), hier. Le parti d’opposition estime que le discours de Pravind Jugnauth à Glasgow était creux, dépourvu de faits et de stratégie. Le Covid-19 et la mort de Loganaden Govinden ont également été abordés.

C’est à Osman Mahomed (ancien président de la Commission Maurice Île Durable) que le PTr a confié la tâche d’analyser le discours du Premier ministre à Glasgow, lors de la COP26, en début de semaine. Son bilan : «une farce totale».

Le député travailliste a d’abord déploré le fait que Pravind Jugnauth n’ait pas une seule fois cité les petits États insulaires en développement. «Nous étions un des leaders de ce groupe de 48 pays les plus exposés aux risques du changement climatique. Le Premier ministre mauricien a tenu un discours qui isole Maurice de ces autres pays. Comment pense-t-il que son plaidoyer en solo fera le poids ?» s’est demandé Osman Mahomed.

Il remarque ensuite que Pravind Jugnauth aurait dû «balié divan so laport». «Il a demandé de l’assistance sans présenter de plan ou de feuille de route en balançant des chiffres incohérents», a souligné Osman Mahomed. Par exemple, le Premier ministre a affirmé à la tribune de Glasgow que d’ici 2030, la part d’énergie renouvelable dans le mix énergétique mauricien atteindrait 60 %. «C’est une terrible farce», s’est indigné Osman Mahomed. «Nous avions l’objectif d’atteindre 35 % en 2025, et nous ne sommes qu’à 23 %. Pravind Jugnauth fait croire à la planète que nous atteindrons 60 % en 2030, et cela, sans même présenter un plan.»

On retrouve, parmi les autres sujets abordés lors de cette conférence de presse, la mort de Loganaden Govinden, témoin clé du scandale Angus Road. Car c’est lui qui avait payé le terrain sur lequel Pravind Jugnauth a construit sa maison à Vacoas. «Nous sympathisons avec la famille du défunt et nous regrettons la mort de ce témoin clé. Mais rien n’empêche le Premier ministre de répondre aux 37 questions que je lui ai posées dans mon ‘counter-claim’.» En effet, Pravind Jugnauth poursuit Arvin Boolell pour Rs 25 millions, mais le chef de file du PTr au Parlement a rétorqué avec une contre-réclamation de Rs 50 millions accompagnée de 37 questions sur le scandale.

Au sujet du Covid-19, Arvin Boolell a déploré le nombre de morts en regrettant que «chaque mort est un mort de trop». Parallèlement, il a lancé deux avertissements au gouvernement. Le premier concerne le Molnupiravir, anti-viral approuvé par le Royaume-Uni pour soigner la maladie. «Mo pé dir gouvernma tansion li donn Hyperpharm (NdlR, importateur de médicaments que le PTr accuse d’avoir bénéficié des faveurs du pouvoir) monopol lor la. Lasanté bann sitwayin li bizin priyorité. Pa ti kopin.»

Son second avertissement concerne l’épidémie à Maurice. Alors que le tourisme commence à décoller, il ne faudrait pas, prévient Arvin Boolell, que le pays enregistre une vague de cas et de morts comme l’indique la tendance actuelle. «Les effets de toute mauvaise publicité seraient dévastateurs pour l’industrie», a-t-il conclu.