La photo a été publiée par le leader de l’opposition, Xavier-Luc Duval, sur une de ses pages Facebook. Elle démontre, selon ses dires, que «lamwatié Agaléga inn vinn enn aérodrome». Contacté à ce propos, il affirme dans le même élan : «Sans compter tout ce qui vient avec comme le périmètre de sécurité entre autres.»

Sollicités à leur tour, Arnaud Poulay, assistant secrétaire de La Voix Résistance d’Agaléga et Laval Soopramanien, président de l’association Les Amis d’Agaléga, nous font tous deux comprendre, une fois de plus si besoin est, que la situation est préoccupante. «Nous avons une vie ici. Nous avons une famille (…) La moitié de l’île du nord est détruite», lâche Arnaud Poulay. «What next se demande quant à lui Laval Soopramanien, est-ce que les Agaléens auront au moins l’occasion de participer à ce projet ?»

Le ton semble être celui de la résignation. «Soit nous y participons, soit nous continuons à critiquer. D’ailleurs, il ne faut pas que critiquer mais agir (…) Notre vision est que l’île soit dirigée par les Agaléens, que ce soit sur la piste, au port ou autres, qu’on soit placés à des postes importants.» Il fait ressortir que le sentiment des Agaléens est mitigé par rapport au projet. Il faut savoir qu’il y a tout de même ceux qui sont pour. Ceux-là espèrent que la gestion de l’île change pour le mieux, explique-t-il.

Nous avons sollicité la réaction de Nandini Singla, la haute-commissaire de l’Inde à Maurice, au sujet du projet en cours et pour lui faire part du ressenti des Agaléens. A hier après-midi, nous attendions toujours sa réponse.

En attendant, Arnaud Poulay confie que les habitants font encore face à un problème de rationnement. «Nous sommes d’accord sur le fait qu’il faut contrôler certains articles. Mais, le rationnement des produits, comme à l’ancienne époque, est un vrai problème. Il y a des pénuries de toutes sortes. En sus de cela, la vie coûte plus cher depuis que Maurice est frappée par le Covid-19.»

A Xavier Duval de renchérir: «Paraît-il, d’après ce qu’on entend des Agaléens, il y a une politique délibérée pour qu’ils se dégoûtent de l’île…»