Les pancartes étaient prêtes, mais la police en a décidé autrement. Le Mouvement Sitwayin anti Covid à Rodrigues n’a pas eu l’autorisation du chef de la police de Rodrigues pour tenir sa manifestation aujourd’hui à Port-Mathurin. La nouvelle est parvenue hier à Alain Raffin, le représentant de ce mouvement qui avait fait la demande auprès de la police le 8 novembre dernier pour une marche dans les rues du chef-lieu. La police a justifié son refus par le fait qu’il n’a pas respecté le délai de sept jours imposé par la Public Gathering Act pour avoir l’autorisation de manifester.

Toutefois, Shane Etienne, un autre membre du Mouvement Sitwayin anti Covid, affirme que cette loi prévoit une exception. «Dans certains cas, la police peut faire une dérogation. D’ailleurs, il l’avait fait pour notre première manifestation du 30 octobre. La demande avait été déposée le 26 octobre soit quatre jours avant la manifestation et nous avions eu le feu vert. Il n’y a aucune autre activité samedi qui aurait pu être incommodée par notre manifestation. Il y a une autre raison derrière ce refus», dit-il. Les membres de ce mouvement font remarquer que depuis l’annonce de la réouverture des frontières avec une quarantaine de sept jours, ils sont nombreux les Rodriguais à crier leur colère à l’égard du gouvernement de l’Organisation du peuple de Rodrigues.

Après le refus de la police, les membres du Mouvement Sitwayin anti Covid étaient en consultation hier après-midi. Ils ont le choix entre saisir la Cour suprême ou faire une nouvelle demande tout en respectant le délai de sept jours. «En attendant, nous allons accentuer la pression. Il y aura une pétition en circulation dès ce week-end et nous allons exprimer notre désaccord avec la réouverture sur les réseaux sociaux et par des réunions pendant toute la semaine», ajoute Shane Etienne. Celui-ci rappelle que le mouvement est contre la reprise des vols commerciaux avec sept jours de quarantaine pour les passagers ; il en exige 14. «Nous ne sommes pas prêts pour avoir le Covid-19. Ils disent qu’il y a 35 lits pour les malades et si jamais il n’y a plus de place, les malades seront en isolement chez eux. À Rodrigues, il y a des familles nombreuses qui vivent dans une petite maison. De plus, nous n’avons pas d’eau pour nous laver les mains régulièrement», se plaint Shane Etienne.