Publicité

Ravitaillement des navires: BHG visé par des sanctions européennes va opérer dans le port

15 novembre 2021, 19:00

Par

Partager cet article

Facebook X WhatsApp

Ravitaillement des navires: BHG visé par des sanctions européennes va opérer dans le port

Bunker Holding Group du Danemark s’est implanté à Maurice avec la compagnie Bunker One (Mauritius) Ltd. Cette nouvelle entité incorporée en juillet 2021 veut proposer des services de ravitaillement aux navires à l’ancrage et dans la zone portuaire. Une demande d’Environmental Impact Assessment (EIA) Licence a été faite à cet effet le 28 octobre. Les commentaires sur ce projet doivent arriver avant le 27 novembre.

La compagnie Bunker Holding Group détient des intérêts dans 18 pays à travers le monde. C’est le cinquième opérateur qui se lance dans le bunkering, une activité en plein essor. La compagnie a conclu un accord avec Vivo Energy (Mauritius) Limited pour l’approvisionnement en produits pétroliers. Bunker One (Mauritius) Limited utilisera la barge MT Tulip battant pavillon maltais pour faire ses livraisons. Le navire a une capacité de stockage de 5 223m3 . Le navire appartient à Bellatrix Maritime Limited à Malte et il est assuré par P & I Club.

De plus pour ses besoins, la compagnie dont la maison-mère se trouve au Danemark, va aussi louer des cuves pour le stockage des carburants à VEML pour une capacité de 19 000 m3 . Bunker One va importer des carburants allant du Very Low Sulphur Fuel Oil au Marine Gas Oil et veut concurrencer Algoa Bay en Afrique du Sud comme opérateur international en bunkering. Il va contrôler toute la chaîne de cette activité, de l’acheminement des carburants au fret en passant par le hedging et le stockage.

Intérêt international

Toutefois, Bunker Holding Group est visé par un procès au Danemark pour avoir conclu des accords avec la Russie. Mais le carburant, soit du kérosène (jet fuel) a été fourni finalement en Syrie, un pays frappé par des sanctions économiques de l’Union européenne. La compagnie aurait ainsi violé les sanctions européennes à travers plusieurs transactions. Le procès est en cours contre Bunker Holding Group et sa filiale Dan Bunkering. Ils sont accusés d’avoir vendu 172 000 tonnes de kérosène à des entités russes en 33 occasions entre 2015 et 2017. La valeur de ces transactions est estimée à 100 millions de dollars. Ces entités russes, dont l’armée russe, ont revendu à leur tour le carburant à l’armée syrienne alors que des sanctions planent sur ce pays en proie à une guerre civile. L’express a vainement tenté de contacter les représentants de Bunker One (Mauritius) Ltd pour une déclaration.

Par ailleurs, ce secteur devient compétitif et des compagnies internationales s’y intéressent. Pour que toutes les autorisations et précautions soient bien définies en cas d’accident, au moins cinq opérateurs internationaux ont demandé une licence EIA pour opérer une barge ou un ravitailleur. Peninsula Petroleum (Mauritius) Ltd, filiale d’un business familial, avec 18 bureaux dans le monde, utilisera la barge Splendour pour du ship-to-ship operation sur des navires en mouvement ou stationnés en mer. Cette méthode est déjà utilisée pour transférer du cargo. Stonewin (Mauritius) Ltd a fait une demande de licence pour transformer sa barge MT Hakkasan en bunker tanker.

Les consultations publiques prennent fin le 20 novembre. Tresta Trading Limited (TTL), une subsidiaire de la compagnie indienne M/s. Shiny Shipping et Logistics Pvt Ltd (SSLPL), a fait une demande d’opération en rade avec Tresta Star, d’une capacité de 25 000 tonnes et pouvant fournir 300 tonnes par heure. De son côté, Engen travaille avec Oceanis Bunkering et le groupe Taylor Smith. Oceanis, qui dispose de deux barges, MT Emily et MT Élise, a aussi demandé à augmenter sa capacité d’opération.