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Manque de travailleurs étrangers: la MEXA tire la sonnette d’alarme

16 novembre 2021, 20:00

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Manque de travailleurs étrangers: la MEXA tire la sonnette d’alarme

Dialogue de sourds avec le ministère du Travail ? Les dirigeants d’entreprises d’ex- portation ne savent plus sur quel pied danser, plongés dans une crise de nerfs face à une situation qu’ils disent hors de leur contrôle. Pour cause : confrontés à un manque cruel de travailleurs étrangers, ils sont incapables de respecter leurs objectifs de production. Cela affecte sérieusement leur performance financière, à tel point que la Mauritius Exports Association (MEXA) est intervenue en urgence le 26 octobre, dans une correspondance pour alerter le Premier ministre, Pravind Jugnauth.

Sur la base de données recueillies auprès de ses membres, la MEXA a recensé un manque de 2 500 travailleurs étrangers dans des entreprises d’exportation, qui couvrent une palette d’activités. De fait, selon la MEXA, toutes les compagnies tournées vers l’exportation sont actuellement contraintes d’opérer en dessous de leur capacité. Pire, si la situation perdurait, les petites sociétés seraient menacées de fermeture, la pénurie de travailleurs étrangers affectant plus de 50 % de leur main-d’œuvre existante. D’autres défis sont également à gérer. Des exportateurs ont dû abandonner des commandes à cause des contraintes de production. La MEXA les a chiffrées à un million ces derniers mois.

Face à cette problématique de la main-d’œuvre, il n’y a pas dix mille solutions. Les entreprises doivent importer la main-d’œuvre étrangère. Mais là est le cœur du problème. Car, selon la MEXA, très peu de permis sont approuvés par le ministère du Travail pour le secteur. Sans compter le nouveau protocole de santé, qui «discriminates against expatriate workers by requiring seven days’ isolation in a separate domitory». Seuls quatre dortoirs sur17 ont été inspectés jusqu’ici sans être approuvés.

L’autre sujet qui fâche concerne la fameuse letter of intent que chaque entreprise doit soumettre au ministère du Travail avant un recrutement. La correspondance de la MEXA au PMO précise que depuis septembre 2021, quelque 27 letters of intent ont été envoyées et seules neuf ont été signées. La MEXA demande que toutes les lettres soient approuvées et retournées au plus vite. Interrogé par l’express, le ministre du Travail, Soodesh Callychurn, soutient que «des travailleurs étrangers sont en train d’arriver dans le pays pour répondre à la demande des entreprises et cela se fait avec la collaboration de la MEXA». Comprenne qui pourra…

Quoi qu’il en soit, la MEXA, nous diton, est sur le qui-vive pour éviter que ce secteur, lourdement affecté par le Covid-19 soit, cette fois, fragilisé par la pénurie de main-d’œuvre étrangère.