Publicité

Enseignement en ligne: quand les facilités technologiques font défaut

18 novembre 2021, 22:00

Par

Partager cet article

Facebook X WhatsApp

Enseignement en ligne: quand les facilités technologiques font défaut

La fermeture des écoles marque le grand retour de l’enseignement en ligne. Mais ce basculement suscite diverses difficultés pour les éducateurs, privés ou ne bénéficiant que d’une faible allocation à Internet. Après une réunion du conseil de l’université de Maurice (UoM), le personnel enseignant a obtenu une hausse de Rs 100 de leur allocation. Quelles dispositions existent pour d’autres secteurs éducatifs ? Qu’en est-il de la mesure budgétaire prévoyant des prêts auprès de la Banque de développement pour les enseignants ?

«Depuis le 17 novembre, les cours se tiennent en ligne. Mais Rs 700 comme allocation Internet au personnel académique ne suffit pas. Une bonne connexion Internet est à Rs 1 200 au minimum chez les opérateurs. Une augmentation s’impose puisque les enseignants doivent travailler davantage en ligne suivant la fermeture des établissements», déclare un membre du personnel de l’UoM. Après une demande en ce sens la semaine dernière et une réunion mardi, le conseil a statué en faveur d’une révision à Rs 800, soit Rs 100 de plus pour l’allocation à Internet, conformément à la recommandation du Pay Research Bureau (PRB).

«Certains responsables dans d’autres départements non académiques percevaient Rs 1 360 comme allocation Internet. Dans d’autres cas, ils obtenaient Rs 5 000 pour le téléphone. Considérant le fait que les forfaits en illimité des opérateurs à Rs 2 000, cela équivaut à un surplus de plus de Rs 4 000 alors qu’ils n’utilisent pas autant les technologies comparé aux chargés de cours», s’insurge un autre effectif académique. Mais suivant la décision du conseil de l’UoM, l’allocation des dirigeants et autres cadres passe à Rs 800. En dépit de la hausse accordée à 277 membres, ces fonds sont jugés insuffisants.

Ailleurs, dans d’autres établissements tertiaires, il n’y a même pas d’allocation, indique une chargée de cours. «À plusieurs reprises, j’ai reçu un message disant que ma connexion Internet était instable. De plus, mon ordinateur portable a planté en plein cours sur Zoom. Mais qui va payer les frais de réparation ou pour une meilleure connectivité ? Certainement pas l’établissement», déplore-t-elle.

Les cycles primaires et secondaires ne sont pas épargnés. D’après Vinod Seegum, président de la Government Teachers’ Union, aucune facilité ou allocation Internet n’est prévue par les règlements éducatifs. «En revanche, tous les enseignants du primaire peuvent souscrire des emprunts pour l’acquisition d’équipements informatiques», indique-t-il. D’ailleurs, le budget national prévoit des dispositions en ce sens auprès de la Banque de développement. Le personnel enseignant y a-t-il adhéré ? Selon notre interlocuteur, peu d’effectifs ont souscrit à ces prêts. De plus, rétorque-t-il, les autorités ont annoncé que les collèges seront pourvus de facilités au wifi. Mais rien n’est mentionné pour les écoles primaires. «C’est une grande lacune. Les enseignants des écoles primaires devraient également en bénéficier», souligne-t-il. Il évoque la nécessité que l’État instaure un «package» et des facilités technologiques en faveur de tous les éducateurs, ce qui les motiverait davantage à dispenser des cours en ligne.

Une demande qui date de plusieurs années, confie Sooryadanand Meetooa, président de l’Éducation Officers Union. Et celle-ci a été réitérée au PRB pour son dernier rapport. Selon lui, une subvention de Rs 40 000 a été demandée pour l’acquisition d’un ordinateur par le personnel enseignant. En revanche, le PRB accorde un prêt maximal de Rs 25 000 à cet escient avec un taux d’intérêt de 2 %. «Nous utilisons nos propres équipements pour l’éducation depuis une décennie. Sous le Work from home, l’employeur doit nous procurer le matériel, la formation et les facilités nécessaires. Hélas, ce n’est pas le cas pour les éducateurs», déclare-t-il.

Au secondaire, environ 8 000 enseignants sont concernés par cette situation. «Il est grand temps que les autorités considèrent ces aspects, d’autant qu’on ne sait quand les écoles rouvriront ou refermeront», soutient-il.

Par ailleurs, Reza Saumtally, directeur des établissements Open College (OCEP), proposera des cours en ligne gratuits à tous les candidats de Grade 9 dès le lundi 22 novembre en vu des examens qui auront lieu en avril.