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Parlement: Zahid Nazurally ou le «gentleman» de la Chambre
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Parlement: Zahid Nazurally ou le «gentleman» de la Chambre
Trois séances parlementaires sans walk-out, expulsion ou suspension indéfinie… Cela faisait longtemps qu’un tel scénario ne s’était pas produit. Pourtant, malgré les traditionnelles piques lancées de part et d’autre et quelques brouhahas bénins, aucun incident majeur n’a eu lieu durant les deux semaines qui ont coïncidé avec l’absence du speaker, Sooroojdev Phokeer. Pour de nombreux parlementaires, c’est la façon dont les séances sont présidées par Zahid Nazurally qui en est la raison.
Le Deputy Speaker a déjà réussi le pari de mettre les deux côtés de la Chambre sur la même longueur d’onde, en présidant les séances sans parti-pris. La preuve rien qu’avec la séance d’hier. Lors de la tranche animée réservée à la Private Notice Question, il a rappelé les membres de la majorité et de l’opposition à l’ordre lorsqu’ils perturbaient les travaux. Zahid Nazurally a même lancé : «I think you need a tea break. You will have one», à Vikash Nuckcheddy et a rappelé au ministre de la Santé, Kailesh Jagutpal, de ne pas prendre de temps dans sa réponse afin de permettre aux parlementaires de poser des questions supplémentaires. Il a également rappelé à l’ordre le député de la majorité Kenny Dhunoo, qui s’est énervé, après que Xavier-Luc Duval a parlé de «poulailler» au sujet des bancs d’en face. Mardi dernier, il n’a pas hésité à rappeler à l’ordre la Private Parliamentary Secretary (PPS), Teenah Jutton, pour qu’elle résume son discours sur le Cybersecurity and Cybercrime Bill.
Le leader de l’opposition, Xavier-Luc Duval concède que l’élu du n°10 «fait de son mieux dans un contexte difficile». Le député du Mouvement militant mauricien (MMM), Reza Uteem, reconnaît aussi qu’il y a un «contraste évident» entre la manière du speaker de diriger les travaux et celle de Zahid Nazurally. Patrick Assirvaden, du Parti travailliste, qualifie même le Deputy Speaker de gentleman. «Je concède qu’il fait des efforts. Même s’il n’est pas forcément d’accord avec ce que nous disons, il nous accorde le temps nécessaire pour nous exprimer en vertu des Standing Orders et avec impartialité.»
Subhasnee Luchmun Roy, élue de la majorité, est une amie d’enfance de Zahid Nazurally, les deux étant scolarisés dans le même établissement. «Il a toujours été un gentleman et quelqu’un de très respectueux. Bien qu’il soit néophyte, il arrive à bien présider les séances, comme le fait le speaker d’ailleurs», nuance-t-elle.
Le principal concerné accepte, quant à lui, les commentaires positifs à son égard en toute humilité. «Je suis issu d’une famille modeste et humble. Il n’y a aucune raison pour moi de ne plus suivre ces valeurs. Cela fait deux ans maintenant que j’assume le rôle du Deputy Speaker et tout le monde sait que mon sens du devoir dépasse la partisannerie ou la camaraderie. Je ne fais qu’appliquer les Standing Orders même si, des fois, il y a de la résistance. Je prie pour que Dieu continue à me guider sur la bonne voie.»
L’absence du speaker inquiète
<p>Pour la troisième séance parlementaire d’affilée, depuis le 9 novembre, le speaker Sooroojdev Phokeer n’était pas présent pour présider les travaux. A ce jour, aucune raison officielle n’a été avancée pour justifier son absence, même si les <em>«off records»</em> s’accordent sur une contamination au Covid-19. Aucun parlementaire, ni du côté du gouvernement, ni de l’opposition, n’a voulu s’aventurer à commenter l’état de santé du speaker. Les appels dirigés vers le portable de ce dernier sont également restés sans réponse.</p>
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