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Juliano, 22 ans, SDF: il lave des voitures pour gagner sa vie
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Juliano, 22 ans, SDF: il lave des voitures pour gagner sa vie
À 22 ans, Juliano Nature dort à la belle étoile depuis quatre ans. Ce sans domicile fixe (SDF) n’a nulle part où aller. Il se balade dans les rues de la capitale tous les jours afin de trouver «enn ti bousé manzé». Avant de se retrouver à la rue, ce jeune homme vivait dans un centre où il dit avoir suivi des formations. Ses parents, il affirme qu’il ne les a pas vraiment connus. Il s’est fait des amis qui sont comme lui des SDF. Ils s’entraident et partagent tout. Ces temps durs ne l’ont pas empêché de se faire un petit peu d’argent.
Il est 16 heures le jeudi 18 novembre. Nous sommes à Port-Louis, plus précisément en face du supermarché Winner’s à la rue La Poudrière. Juliano Nature y est déjà. Ce sansabri n’abandonne rien malgré ses conditions de vie. Muni d’une éponge et d’un seau d’eau savonneuse, il lave des voitures garées sur l’aire de stationnement de l’ancien cinéma Majestic. Il nous voit l’approcher mais cela ne l’empêche pas de continuer son travail. Sans doute, ses clients vont vite revenir récupérer leurs voitures. «Bonjour.» Ce sera son premier mot.
Il prend ensuite une petite pause pour se confier à nous. «Je peux être un SDF mais je suis gentil.»
Juliano nous confie alors qu’il dort près d’une église et cumule des petits boulots pendant la journée. «Bizin trasé. Ki pou fer. Mo péna lakaz, mé mo touzour kapav travay», fait-il ressortir. Jadis, il quémandait auprès des passants. Mais, après plusieurs échanges, certains lui ont suggéré de trouver des petits boulots.
Fini le temps où un sans-abri projetait l’image d’un clochard désocialisé. Avec un peu d’aide, les sansabri peuvent travailler et gagnerleur vie comme n’importe qui. Le seul hic, c’est que la société n’est pas prête pour un tel changement. Juliano fait partie de ceux qui veulent sortir de la précarité. Aujourd’hui, il propose un service de lavage de voitures à Port-Louis. Une voiture lui rapporte la somme de Rs 200 qu’il partage avec ses amis SDF.
Cela ne l’empêche pas de rêver. Qui sait, un jour Juliano aura peut-être un lieu qu’il pourra appeler une maison…
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