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La semaine décryptée

21 novembre 2021, 15:00

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La semaine décryptée

Lundi 15 novembre

Bunker Holding Group, la toute dernière ‘mouche’

Il faudrait bien retenir ce nom. Il s’agit de Bunker Holding Group, une compagnie danoise dorénavant présente dans le port de Maurice. Les Danois ont incorporé une compagnie locale, Bunker One (Mauritius) Ltd, pour opérer un service de ravitaillement dans le port.

D’après un article publié dans l’express du lundi 15 novembre, la compagnie Bunker Holding Group fait l’objet de sanctions de la part de l’Union européenne (UE) pour avoir contourné des sanctions économiques imposées à la Syrie.

Avec la présence de Bunker Holding dans le port de Maurice, ce fait sera certainement observé sur le radar de l’UE. Il semblerait que Maurice, tel un objet irrésistible, ne manque pas d’attirer des ‘mouches’ hautement controversables à la manière d’Alvaro Sobrinho.

Mardi 16 novembre

Il n’y a plus de chef de la diplomatie à Maurice ?

Evénement sans précédent dans l’histoire de la diplomatie mauricienne, selon une révélation faite par l’express du mardi 16 novembre. En effet, le secrétaire financier, Dev Manraj, a pris la singulière initiative d’écrire une lettre à la haute commissaire de l’Inde à Maurice, Nandini Singl (photo), pour solliciter la participation de l’Inde dans le lancement de l’industrie de fabrication de vaccins contre le Covd-19 et de produits pharmaceutiques.

D’après les règles de diplomatie prévalant dans les pays civilisés, c’est le chef de la diplomatie, à la demande du chef du gouvernement, qui entreprend des démarches auprès des pays étrangers. C’est pour cette raison d’ailleurs qu’il existe un ministère des Affaires étrangères dans tout gouvernement digne de ce nom.

En prenant une telle initiative, Dev Manraj a tout simplement ignoré le ministre des Affaires étrangères, Alan Ganoo, de même que le Secretary for Foreign Affairs, Haymandoyal Dillum. En principe, c’est l’officier de carrière Dillum qui écrit à des étrangers à la demande de son ministre. Toute correspondance engageant le gouvernement de Maurice devrait être approuvée par le bureau du Premier ministre.

Dev Manraj vient de créer un précédent et si cette tendance de cacophonie et de pagaille au sommet est maintenue, nul ne devrait être surpris si demain un petit fonctionnaire dans un ministère concerné écrit à la représentante du Bangladesh à Maurice pour lui quémander un don d’uniformes pour nos prisonniers.

Mercredi 17 novembre

En mode riposte

Quand il est question d’advisers des ministres, la présente opposition au Parlement expose ses flancs à d’implacables attaques de la part du gouvernement. C’est ce qu’on peut conclure à partir d’un article publié dans l’express du 17 novembre sur les travaux parlementaires de la veille.

En effet, c’est de 2000 à 2005 qu’on a assisté au plus grand défilé de conseillers. À un certain moment, tel un arc-en-ciel, un ministère reflétait avec son armée d’advisers toutes les composantes de la société mauricienne, y compris des castes et mêmes des sous-castes.

Sous règne travailliste, on cite souvent la présence d’Iqbal Mallam-Hasham (photo) sur le comité de direction de différentes entités contrôlées par la State Investment Corporation (SIC) dont il était le directeur général.

Jeudi 18 novembre

Le Bar Council de Varma en question

Depuis sa prise de contrôle par l’ancien ministre travailliste Yatin Varma (photo), le Bar Council n’est plus une institution amorphe qui se contentait d’exister. Sous Me Varma, qui n’est plus officiellement affilié à un parti quelconque, le Bar Council démontre qu’il est bien alive and kicking. C’est ainsi que l’ordre des avocats a rappelé à l’ordre certains éléments de la basoche.

Reste maintenant à voir comment le Bar Council va se comporter par rapport à Me Désiré Basset, qui est l’avocat de Pravind Jugnauth dans la Private Prosecution que lui intente Suren Dayal. Les avocats de Suren Dayal ont objecté à la présence de Me Basset car ce dernier était membre de l’Electoral Supervisory Commission (ESC) avant qu’il ne démissionne pour devenir l’avocat du Premier ministre.

Le Bar Council n’a pas tranché sur la possibilité que Me Basset violerait le code d’éthique après avoir été membre de l’ESC, qui avait été invitée par Rezistans ek Alternativ en janvier 2021 à enquêter justement sur les dépenses électorales de Pravind Jugnauth. Le Bar Council a été convoqué par la Cour pour venir expliquer sa position sur le cas Basset. Me Varma sera sous la loupe bientôt.

Vendredi 19 novembre

Le mendiant des Bourbonnais

Elle s’appelle Dalida Allagapen et elle est la cheffe de cabinet au ministère de la Santé. Elle domine l’actualité ce vendredi 19 novembre. À ce titre, elle a écrit à l’ambassadrice de France pour solliciter de façon dramatique l’aide pressante de la Réunion pour aider Maurice à faire face à sa plus grave crise dans la santé publique.

La lettre de Dalida Allagapen, qui a sans doute été inspirée par Dev Manraj (photo) quand ce dernier s’est permis de s’adresser à la représentante de l’Inde, entraînerait sans doute des conséquences très graves pour le pays car elle met à nu toute l’action gouvernementale entreprise depuis mars de l’année dernière pour parer à la pandémie de Covid-19.

C’est un certificat d’incompétence criminelle qu’on octroie au gouvernement de Maurice, un pays qui a dépensé plus de Rs 400 millions pour des respirateurs défectueux et qui n’arrive pas à produire de l’oxygène pour ses hôpitaux.

Cette sollicitation d’aide auprès de la Réunion entame de façon très sérieuse l’image même de notre pays auprès de nos voisins qui, il y a quelques années, constituaient une importante source de revenus pour notre industrie touristique. Les Réunionnais se moquent de Maurice depuis un certain temps alors qu’auparavant ils étaient émerveillés par le progrès accompli chez nous. Chaque Réunionnais se faisait un devoir de visiter Maurice au moins une fois dans sa vie. La fameuse lettre conseille aux Réunionnais d’éviter à tout prix la destination Maurice.