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Un an après│Meurtre d’Ayaan, deux ans: plaies béantes et une enquête qui piétine
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Un an après│Meurtre d’Ayaan, deux ans: plaies béantes et une enquête qui piétine
Il aurait eu trois ans cette année. Dans un monde meilleur, il aurait déjà fait ses premiers pas à la maternelle… mais tout cela Ayaan Ramdoo n’a pas pu le vivre car il y a un an, on lui a ôté la vie avant même qu’il ne puisse prononcer ses premières phrases complètes. Le vendredi 13 novembre 2020, le meurtre du petit Ayaan a été dévoilé au grand jour alors que son beau-père Ashar Sobratee, avec la complicité de sa mère, Nawsheen Beeharry, ont tenté de le cacher. Ayaan a été tué d’une des manières les plus cruelles. Son petit corps a subi tellement de violences pendant longtemps que les énièmes coups qu’Ashar Soobratee lui a donnés dans la soirée du jeudi 12 novembre 2020, lui ont été fatals.
C’est la tante maternelle d’Ayaan, Nooshreen Beeharry, qui a alerté la police en ce matin du 13 novembre de l’année dernière, après avoir reçu un coup de fil de la mère d’Ashar Sobratee, Waheeda Sobratee, l’avertissant qu’Ayaan n’était pas mort de causes naturelles, alors que le convoi mortuaire du petit devait quitter la maison vers 8 h 30 ce matin-là. Ce coup de téléphone, Nooshreen Beeharry s’en rappelle comme si c’était hier. Un an s’est écoulé certes, mais la douleur est toujours présente. Pour cette mère d’une fillette de deux ans, il ne se passe pas un jour sans qu’elle ne pense à ce drame qui a bouleversé toute sa vie. Mais elle affirme que même si aujourd’hui elle se retrouve presque seule sans son unique sœur, s’il fallait la dénoncer à nouveau, elle l’aurait fait. «Nous étions très proches mais par principe j’ai été obligée de dénoncer ce que j’ai appris ce jour-là. Ce n’était pas facile pour moi mais c’est par principe et par justice que j’ai dû le faire.»
«Quand nous téléphonons pour demander ce qui s’est passé, on nous dit que l’enquête suit son cours. Mais jusqu’aujourd’hui aucun policier ne m’a téléphonée pour que je donne une déposition.»
Cela fait quatre mois, raconte Nooshreen, la voix nouée, qu’elle n’a plus de nouvelles de sa sœur Nawsheen. Cette dernière, incarcérée à la prison des femmes de Beau-Bassin, ne veut plus lui parler. «Au début de sa détention, elle me parlait mais ensuite peu à peu, elle a commencé à s’éloigner et depuis quatre mois, elle ne veut plus m’adresser la parole.» Pour Nooshreen, cette situation est très dure mais ce qui est encore plus dur, c’est de ne pas savoir ou en est l’enquête. «Quand nous téléphonons pour demander ce qui s’est passé, on nous dit que l’enquête se poursuit. Mais jusqu’aujourd’hui aucun policier ne m’a téléphonée pour que je donne une déposition», regrette cette dernière.
Du côté des Sobratee, Waheeda Sobratee, contactée, n’a pas voulu s’exprimer. Cette dernière, qui a joué un rôle clé dans l’arrestation de son fils et de sa belle-fille, a affirmé qu’elle ne veut plus dire quoi que ce soit de cette histoire. Pour Nooshreen Beeharry, si cette dernière ne veut pas parler c’est parce qu’elle a aussi sa part de responsabilité dans cette histoire. «Le 13 novembre 2020, lorsqu’elle m’a appelée et envoyé des photos d’Ayaan encore vivant mais recouvert de bleus et de blessures, elle m’avait demandé de ne pas mentionner son nom à la police mais je devais le faire. Car je ne comprends pas pourquoi pendant tout ce temps qu’Ayaan était encore vivant, elle savait qu’il vivait des maltraitances sous son toit, mais elle n’a rien dit.»
Quant à la doctoresse Nesha Soobhug, qui aurait émis un faux certificat de décès pour le petit Ayaan, elle a été suspendue de la pratique médicale depuis l’année dernière mais elle demeure toujours en liberté. Nous avons tenté de la joindre, mais nos appels sont restés sans réponse. Une source policière affirme, pour sa part, que l’enquête suit son cours. Y aura-t-il d’autres arrestations dans cette affaire ? Quid des témoignages qui n’ont pas encore été récoltés ? Aucune réponse n’a été fournie à ces questions…
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