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Blanchiment allégué et saisie d’armes aux Seychelles: après l’ex-bras droit d’Albert René et un chef de l’armée, un ex-ministre arrêté
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Blanchiment allégué et saisie d’armes aux Seychelles: après l’ex-bras droit d’Albert René et un chef de l’armée, un ex-ministre arrêté
Cinq. C’est le nombre de suspects arrêtés jusqu’ici aux Seychelles dans une affaire sans précédent de blanchiment d’argent allégué et de saisie d’armes et de munitions.
Nouvelles arrestations dans l’enquête ouverte à propos de la disparition des 50 millions de dollars américains (Rs 2 171 000 000), offerts au peuple seychellois par Abu Dhabi en 2002 pour acheter des produits alimentaires essentiels. Cet argent a disparu sous la gestion de l’entreprise publique, qui était censée être responsable de son décaissement et il n’a jamais pu être utilisé aux fins prévues.
Une semaine exactement aujourd’hui depuis l’arrestation, par des éléments de la commission anticorruption seychelloise, de Mukesh Valabhji, influent homme d’affaires, milliardaire et ex-bras droit de l’ancien président seychellois, France Albert René, et de son épouse, au domicile du couple. Selon la presse seychelloise, Mukesh Valabhji a été arrêté à sa descente d’hélicoptère, à son retour de Six Senses Zil Pasyon, l’hôtel dont il est l’un des propriétaires sur l’île privée Félicité.
Depuis, des armes et munitions ont également été saisies à la résidence du couple Valabhji à différents intervalles. Dimanche, cela a été au tour du lieutenant-colonel Leslie Benoiton, un haut officiel de l’armée seychelloise (Seychelles People Defence Forces) d’être arrêté.
Selon l’accusation, l’officier aurait reçu 100 000 dollars américains (Rs 4 342 000) en septembre 2004. Une somme qui proviendrait du même compte que celui utilisé pour blanchir les 50 millions de dollars. Au tribunal, il a été dit qu’il pourrait y avoir un lien entre le troisième suspect et les armes et munitions trouvées au domicile des Valabhji, et ce, sur la base des documents trouvés.
Puis, mardi, deux autres suspects ont été arrêtés dans deux opérations dis- tinctes – à savoir l’ancien ministre des Finances, Maurice Lousteau Lalanne, et Lekha Nair, ancienne directrice générale au ministère des Finances, Chief Executive Officer de la Public Ethics Commission pendant un certain temps et jusqu’à récemment, la directrice générale du fonds de pension des Seychelles.
Le chef juge Rony Govinden a refusé la liberté condionnelle à quatre suspects sur la base que les circonstances du cas sont sérieuses. Ils restent en détention policière jusqu’au 3 décembre. Quant à Lekha Nair, elle a été libérée sous caution et sous conditions, hier. D’autres arrestations ne sont pas à écarter, à en croire Antony Juliette, l’avocat de la commission anticorruption seychelloise.
À la question de savoir pourquoi la commission anticorruption s’intéresse maintenant à cette affaire remontant à 2002, un officiel dans l’archipel, qui suit le dossier de près et que nous avons sollicité, hier, réplique que la commission anticorruption des Seychelles n’a vu le jour qu’en 2016. «Après la dénonciation publique de cette affaire, Transparency Initiative Seychelles a demandé au gouvernement, en mars 2017, d’ouvrir une enquête, qui est en cours depuis», précise-t-il.
Faire pression
L’officiel ajoute qu’il est important pour des organisations comme Transparency Initiative Seychelles de faire pression pour la transparence, la responsabilité et la bonne gouvernance des Seychelles. «Un tel détournement de fonds n’est pas acceptable. Outre la valeur de l’affaire, la définition du délit de corruption et divers principes du droit seront testés et réglés pour la première fois par la Cour suprême des Seychelles. Il est également important que nous nous engagions sur la voie du recouvrement des avoirs», soutient-il.
Quant aux possibilités que cette affaire ait des ramifications régionales, voire internationales, notre interlocuteur estime qu’il y aurait certainement eu des mouvements transfrontaliers de fonds et qu’il y aurait une forte suspicion de blanchiment d’argent et de transferts vers diverses justifications. «L’affaire sera certainement d’intérêt international, en particulier à un moment où les Seychelles ont été mis en évidence dans les récents Pandora Papers», affirme notre interlocuteur. À la Seychelles News Agency, l’un des suspects arrêtés a parlé d’une «affaire politique». «La politique est utilisée comme bouc émissaire. L’enquête a été ouverte pendant la période d’administration de l’ancien président Danny Faure», réplique, pour sa part, l’officiel.
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