Publicité
IBA Amendment Bill: mobilisation tous azimuts contre le projet de loi
Par
Partager cet article
IBA Amendment Bill: mobilisation tous azimuts contre le projet de loi
Manifestation symbolique devant le Parlement ou à travers le pays, rallye vendredi prochain, débats en live sur les réseaux sociaux. La société civile se mobilise en marge de la présentation de l’«IBA Amendment Bill» au Parlement aujourd’hui.
La société civile prend position ces derniers jours contre des amendements qui doivent être apportés à l’IBA Amendment Bill. Ces amendements si votés apporteront un changement fondamental au niveau des radios privées. Hier, l’ONG Smart Citizen de Dev Sunnasy a organisé une conférence de presse au Centre Marie Reine de la Paix, pour dénoncer cette loi, alors que le pays s’enfonce dans le chaos selon lui. Le politicien et citoyen engagé se demande si ce projet de loi ne nuira pas au renouvellement de la licence de la radio Top FM qui devait prendre fin en décembre.
«Auparavant, c’est la radio qui pouvait demander de ne pas renouveler la licence. C’est la première fois que le régulateur (Independent Broadcasting Authority), peut décider ou pas de renouveler la licence d’une radio. Nou lans enn lapel a Subhasnee Luchmun Roy et Kavi Doolub, ki finn travay dan bann radio, pou zot réazir. Eski pé rode fer bann radio privé vinn enn MBC privé ? », a souligné Dev Sunnasy.
Il indique qu’il y aura une manifestation symbolique ce matin. Le citoyen engagé demande aux Mauriciens qui sont concernés de manifester symboliquement. Il annonce un rallye avec deux personnes dans chaque véhicule pour vendredi prochain à Port-Louis. Dev Sunnasy a aussi mis les parlementaires devant leurs responsabilités vis-à-vis de cette loi controversée.
Black Friday pour la démocratie
Neena Ramdenee du Movement patriotique, de son côté, a décidé de porter un masque avec une fermeture éclair pour dénoncer le musèlement des radios. «On parle de Black Friday, ce vendredi sera un Black Friday pour la démocratie. La liberté de parole est bafouée. On a l’impression que tout va bien alors qu’on enregistre 25 morts. Est-ce que c’est la raison, ki fer pé rod anpes bann radio privé fer zot travail. Parmi bann elu ena bann animater, bann kine servi radio pou exprim zot», a souligné Neena Ramdenee.
Narendranath Gopee se demande, lui, quelle est la priorité du gouvernement : «Est-ce que la pandémie est importante ou l’amendement à l’IBA Act ? Il y a une tendance de dictature, on se dirige vers une autocratie. En même temps, le Deputy Prime Minister est, lui, en train de dire que Maurice est safe pour les touristes. On veut faire voter vendredi, pour que ce soit signé par le président samedi et à ce moment empêcher la radio de faire son émission dimanche pour que les travailleurs ne puissent pas s’exprimer», déplore le syndicaliste. Il souligne que la balle est dans le camp du peuple pour réagir.
Rajen Nursinghen, activiste des droits humains, a décortiqué le projet de loi et lance un appel à Pravind Jugnauth et aux députés de la majorité pour revoir la loi. «Nous faisons aussi appel aux leaders du PTr, du PMSD et de l’opposition, du MMM, Rezistans ek Alternativ, Lalit, Jack Bizlall et les autres syndicalistes de réunir nos forces pour montrer notre désapprobation contre l’IBA Amendment Bill.»
Il soutient que ce projet de loi est en contradiction avec plusieurs articles de la Constitution et que c’est taillé sur mesure. «La loi IBA 2000 a été promulguée par le gouvernement sortant du PTr. Le gouvernement MSMMMM avait voté pour la loi en 2001. Nous sommes disposés à nous asseoir avec tout le monde afin de l’améliorer. Nous sommes d’accord au niveau des amendements concernant les internautes qui utilisent mal Facebook ou les auditeurs qui disent n’importe quoi à la radio», explique-t-il.
Selon Rajen Nursinghen, remplacer le Complaints Committee par un Review Panel est dangereux. «Le président sera nommé par le Premier ministre, contrairement au Chairman de l’IBA qui est nommé en consultation entre le PM et le leader de l’opposition. Et c’est le Président qui valide la nomination. Je ne m’inquiète pas pour l’instant, mais des conséquences à l’avenir où ce sera utilisé de la mauvaise façon», a avancé le légiste. En effet, le fait que l’IBA aura le pouvoir de sanctionner financièrement une radio vient remettre en question la viabilité d’une radio qui ne vit que de recettes publicitaires. Rajen Nursinghen est d’avis que cette nouvelle loi est un structural killing contre les journalistes des radios privées.
Le projet de loi remet en cause plusieurs principes établis dans la loi de 2001. Les licences seront renouvelables chaque année au lieu de tous les trois ans. Également, les radios peuvent être sanctionnées par des amendes. Sans oublier que le Review Panel vient remettre en cause les radios qui pouvaient accepter une sanction, comme une coupure d’antenne.
Publicité
Les plus récents