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Covid-19: disparités flagrantes des chiffres du GIS de ceux de l’OMS
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Covid-19: disparités flagrantes des chiffres du GIS de ceux de l’OMS
Depuis le 10 novembre dernier, la courbe des chiffres du Covid-19 pour Maurice sur le site de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) est plate. Le nombre de cas recensés et les décès sont zéro depuis cette date. Cependant, les chiffres communiqués par le ministère à travers le Government Information Service (GIS) disent le contraire. D’où vient le problème ?
Du 10 novembre à hier, 1 659 cas ont été enregistrés selon le ministère, et 0 selon l’OMS. Quant aux décès, selon les chiffres officiels, le pays en a déploré 18 directement liés au Covid-19 dans la période du 6 au 20 novembre alors que l’OMS affiche toujours 0. Toujours concernant les victimes du Covid-19, l’OMS affiche 240 décès alors qu’au Parlement mardi, le ministre a annoncé 395 directement liés au Covid-19.
Même problème sur le site Worldometer. Les chiffres sont publiés et réactualisés chaque minute. Le site est géré par une équipe internationale de chercheurs et de volontaires. Leurs sources incluent exclusivement des données publiées par les Nations unies ou l’OMS et ces dernières s’appuient sur ce que relayent les autorités de chaque pays. Depuis le début de la pandémie, des personnes à travers le monde se fient à ces données jugées fiables.
Est-ce une coïncidence que cette période corresponde à celle durant laquelle la situation s’est nettement dégradée au pays ? Un Mauricien sur Twitter ironise sur le fait que les chiffres sur la vaccination dans le pays sont pourtant bien mis à jour lorsque ces informations sont recherchées. «N’est-ce pas une situation de mise en danger d’autrui ?» se demande-t-il.
D’où vient la disparité ? Interrogé par l’express, le Dr Laurent Musango, représentant de l’OMS à Maurice et membre du Comité de haut niveau sur le Covid-19 présidé par le Premier ministre, soutient que des chiffres réactualisés sont envoyés tous les jours à l’organisation. Il explique avoir pris connaissance de ce problème mais qu’il n’en connaissait pas la source. «Je vais m’enquérir à ce sujet mais je ne pense pas que Maurice soit le seul pays concerné.» Il a expliqué qu’il s’agit peut-être d’un retard dans l’actualisation du site de l’OMS. L’express a aussi contacté un représentant du site Worldometer pour en savoir plus. Une réponse est attendue.
Mais il n’y a pas que cela qui intrigue. Même avant le 10 novembre, les chiffres du GIS et de l’OMS ne collaient pas. Par exemple, le 30 octobre, alors que le ministère avait annoncé 92 cas, l’OMS affichait 0 et le lendemain. Idem pour le 5 novembre, où le pays comptait 112 cas et l’OMS 0. À d’autres dates, c’est l’inverse. Par exemple, alors que l’OMS affichait 289 cas le 2 novembre, le communiqué relayé par le GIS annonçait 102 cas. Encore une fois, ces disparités n’ont pas d’explications au niveau de l’OMS. «Je transmets les informations que je reçois du ministère, pas du GIS», affirme le Dr Laurent Musango. Les différences conséquentes dans les chiffres ont débuté au mois de juillet. Depuis le début de la deuxième vague, même s’il y avait quelques incohérences avant juillet, elles n’étaient pas conséquentes. Aucune explication n’a été obtenue du ministère de la Santé.
Système de l’OMS établi
Selon le Dr Vasantrao Gujadhur, ancien directeur des services de Santé, il y a un système bien établi pour rapporter les chiffres à l’OMS. Cela se fait selon les International Health Regulations. «Il y a une personne dédiée du ministère qui est le point de contact de l’OMS.» À l’époque où il était en service, c’est lui qui jouait ce rôle. Le ministère doit transmettre les chiffres à l’instance internationale tous les jours. «Il faut donner le nombre de cas détectés, le nombre de décès et le nombre de personnes guéries. Avec ces chiffres, il est possible de calculer le nombre de cas actifs», explique-t-il.
Après avoir reçu ces chiffres, le représentant de l’OMS doit les transmettre au niveau supérieur de l’instance. Comment se fait-il que de telles différences existent entre les chiffres du gouvernement et ceux de l’OMS ? Le Dr Vasantrao Gujadhur explique que les représentants de l’OMS ont la capacité de demander des explications aux gouvernements des pays où ils sont postés si jamais ils remarquent des incohérences dans les chiffres. «D’ailleurs, je tiens à rappeler qu’il avait demandé de comptabiliser les tests rapides mais que jusqu’à présent, rien n’a été fait.»
Le nouveau variant qui inquiète
<p>C’est le dernier-né de la famille Sars-Cov 2 et il inquiète toute la communauté scientifique. Selon <em>«The Guardian»</em>, le B.1.1.529 a été détecté pour la première fois le 11 novembre au Botswana. Depuis, deux autres cas ont été détectés dans ce pays, six autres cas recensés en Afrique du Sud et un cas importé à Hong Kong. Ce qui inquiète la communauté scientifique, c’est que ce variant présente 32 mutations, ce qui n’a jamais été détecté auparavant. Même si la plupart des mutations sont connues, il est encore trop tôt pour prédire l’évolution du B.1.1.529 et savoir s’il sera plus résistant au vaccin, plus virulent ou plus transmissible que le Delta. Cependant, le <em>«Daily Mail»</em> rapporte que le nombre élevé de mutations peut rendre ce variant instable, ce qui l’empêchera de devenir un virus très répandu. </p>
<p>Comme il a été récemment découvert, il n’a pas encore été classifié par l’OMS et il faudra attendre d’avoir plus de détails sur son comportement dans la communauté pour savoir s’il sera un variant à surveiller, un variant d’intérêt ou un <em>«variant of concern»</em>. Pour le moment, la seule information disponible est que ce virus a évolué dans un patient immunodéprimé, d’où les multiples mutations. </p>
<p>En ce qui concerne le C.1.2, le Dr Laurent Musango confirme qu’il n’y a pas de cas à Maurice. Les extraits vidéo qui circulent actuellement datent du mois de septembre et parlent de la présence de ce variant à Maurice. À l’époque, ces cas étaient en quarantaine. Si la communauté scientifique parlait d’un variant à surveiller, après plusieurs mois, tous s’accordent à dire que le Delta est toujours la lignée qui sévit partout et que le C.1.2 est toujours détecté à de faibles niveaux. Désormais, le nouveau variant à surveiller est le B.1.1.529.</p>
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