A quand un Africain lauréat du Ballon d’Or? Encore raté pour Mohamed Salah cette année, malgré son début de saison stratosphérique avec Liverpool, où il enchaîne les buts d’anthologie comme des perles et les perf de haut vol avec une légèreté et un sourire désarmants. Sans oublier que Sadio Mané avait terminé en 2019 à la 4e place. Nous avons fait le point avec nos confrères africains, présents à la soirée du Ballon d’Or.

L’attaquant égyptien des Reds termine 7e au classement du BO 2021 avec 121 points à 57 points de Cristiano Ronaldo (6e). De quoi faire bondir nos compatriotes fans des Reds, surtout en repensant à la dernière confrontation entre les deux stars de la Premier League (Manchester United-Liverpool 0-5).

Pour Waleed Elhadidy, journaliste à ON Sport FM, Mo Salah n’a pas démérité cette saison, mais aucun joueur ne réunissait tous les critères pour l’emporter sur toute l’année. «Messi a gagné la Copa mais a échoué avec le Barça et il n’a pas été très bon avec le PSG. Lewandowski a été très bon individuellement et a inscrit beaucoup de buts mais son équipe n’a rien fait en Europe. Mohamed Salah a aussi fait de superbes performances mais c’est au cours de la deuxième partie de saison. C’était serré mais je pense que Messi le mérite.»

Merchandising du football africain

Gary Al Smith, célèbre présentateur ghanéen pour Joy News, rappelle que le Libérien George Weah avait fait ce qu’il faut pour l’emporter en 1995 et le méritait, donc Messi mérite sa victoire même s’il voyait plutôt Robert Lewandowski. Selon lui, un Ballon d’Or mérite toujours son trophée, car il aura travaillé dur, aussi bien en termes de performances, que de «public relation» ou concernant l’image qu’il projette.

Le Mauritanien Lassana Camara, 42 ans, journaliste à PanafricanFootball. com et Africa 24, couvrait sa troisième cérémonie du Ballon d’Or et en a carrément marre de voir toujours la même chose, confirmant le ras le bol général des médias de voir Messi sacré même une année où il était moins bien…

«Le Ballon d’Or c’est un trophée prestigieux, le trophée de l’année, mais personne ne va faire la promotion du football africain plus que nous, journalistes africains. Il faut que les journalistes africains soient sur les devants de la scène. Il faut être là où ça se passe. Pour la soirée du Ballon d’Or nous n’étions que 4 ou 5 mais nous sommes tous des ambassadeurs de ce football-là. Une fois de plus, on ne voit pas d’Africains qui gagnent. J’ai posé la question au gardien Gianluigi Donarumma (récompensé par le trophée Yachine) : « Qu’est-ce qui a manqué à Edouard Mendy pour être Ballon d’Or ? Il a dit que si c’est lui qui votait, lui-même il aurait pu lui donner son vote».

Pour Lassana Camara, il faut éveiller les consciences. «Les journalistes africains doivent comprendre que la promotion, le merchandising du football africain passe par leurs journalistes eux-mêmes. Surtout si on est cohérent dans nos votes. Il y a 54 pays africains, donc 54 votants, mais souvent on ne vote pas avec la tête mais avec les pieds !»