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Mort du jockey Juglall: la prise en charge de la victime pointée du doigt

4 décembre 2021, 18:55

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Mort du jockey Juglall: la prise en charge de la victime pointée du doigt

De nouvelles lacunees ont été mises en avant lors de l’enquête judiciaire sur la mort du jockey Juglall , hier. Cette fois, c’est la façon dont le jockey a été pris en charge qui interpelle.

La tenue vestimentaire du médecin assistant le jockey Juglall après sa chute fatale n’était pas conforme ; la façon dont la victime avait été placée sur le «spinal board» après sa chute a été décriée et l’absence d’un «ambu bag» sur le terrain a été notée. Le Dr Vidyavrattjee Ancharaz, acting Director du SAMU, a été appelé hier à titre de témoin devant la cour de district de Port-Louis. Cela, dans le cadre de l’enquête judiciaire pour faire la lumière sur les circonstances entourant le décès du jockey Nooresh Juglall au Champ-de-Mars le 15 mars dernier.

Interrogé par Me Geetika Rampoortab qui était assistée de Me Nataraj Mooneesamy du bureau du Directeur des poursuites publiques, le Dr Vidyavrattjee Ancharaz, qui est Emergency Physician, a tout d’abord expliqué les procédures entourant une urgence lorsqu’une personne est blessée. «Les ‘ABC’ devront être respectés lorsqu’une personne inconsciente est blessée. D’abord, nous devons voir si les voies respiratoires (A – airway) sont ouvertes et si l’air peut circuler librement. B représente la respiration et C la circulation. Les trois doivent être effectués simultanément et pour un patient inconscient, s’il a subi une blessure de survie, nous devons le protéger contre d’autres blessures», explique le professionnel qui détient des qualifications en Emergency Medicine.

«Spinal board» 

Il indique que chez un patient inconscient, où l’on soupçonne une lésion dans la moelle épinière, la protection de la colonne vertébrale tout en soulevant la victime, doit être assurée. «Les équipes d’urgence ont une planche spéciale connue sous le nom de spinal board qui est rigide avec des ceintures. Nous avons besoin d’un minimum de trois personnes pour soulever le patient dans un monobloc, en gardant la tête, le cou et l’axe du corps de manière droite pour protéger la colonne vertébrale d’autres blessurs», poursuit-il.

Le «board» est muni de trois ceintures dans le but de s’assurer que le patient ne tombe pas du «board» lorsqu’il est transporté jusqu’à l’ambulance. À ce moment, le Dr Ancharaz a été appelé à commenter la vidéo diffusée en cour et qui montrait la présence d’une équipe médicale auprès de deux jockeys, dont Juglall, sur la pelouse après leur chute, où l’on pouvait voir ce dernier qui avait été soulevé avant d’être placé sur le «board» avec la présence d’un médecin et deux autres personnes le jour de l’incident.«I did not see the Doctor applying the Airway and survical collar when the jockey was being handled until he was put into the ambulance… La façon dont ils placent la victime sur la planche vertébrale n’est pas appropriée. On voit deux personnes mobiliser la victime pendant que le médecin place la planche sous le jockey, retournant la victime, lui plaçant sur le board et ensuite le retourner. Le moyen idéal aurait été d’avoir au moins trois personnes pour garder la tête, le cou et l’axe du corps droits. Ensuite, nous pouvons soulever la victime verticalement vers le haut et placer la planche sous la victime et la placer à bord tout en gardant la tête, le cou et l’axe du corps droits.»

Non seulement a-t-il tenu à parler de l’importance du port de gants par le médecin et ses assistants lors de cette urgence, le Dr Ancharaz, qui a visionné la vidéo dans laquelle le médecin était en tenue habillée, portant une veste et s’était quasiment assis sur ses pieds, tout près de la victime, a indiqué que les médecins qui assistent des cas d’urgence devront porter des vêtements leur permettant de pouvoir s’asseoir librement si le patient est allongé par terre. «Le médecin doit pouvoir s’adapter à différentes postures. Les vêtements ne devraient pas l’empêcher de pratiquer la médecine d’urgence. D’ailleurs, la cravate est strictement interdite dans cette pratique. Et les vêtements ne devront pas être serrés.» La tenue idéale est, dit-il, un pantalon ample et un t-shirt ou un pantalon ample et un haut ample à manches courtes accompagnés de chausseurs de sport ou chaussures résistantes.

Le responsable du SAMU a déploré l’absence d’un «ambu bag» qui permettrait à la victime d’avoir de la ventilation. Il a également fait remarquer que le membre supérieur gauche de la victime pendait à l’extérieur de la planche vertébrale, ce qui signifie, avance le Dr Ancharaz, que la victime n’a pas été attachée correctement sur la planche. «Ils auraient dû inclure le membre du corps lors de l’attache du patient, en gardant les bras le long de la poitrine, sinon cela causerait d’autres blessures au membre supérieur gauche.» Pour lui, il est clair que des ceintures auraient dû être utilisées.

Me Yahia Nazroo, représentant de la Mauritius Turf Club Sports and Leisure Ltd (MTCSL), a, quant à lui, évoqué un document, soit un certificat du Registrar du Conseil de l’ordre des médecins, qui démontre que le Dr Dawal, qui avait accompagné la victime dans l’ambulance, est inscrit en médecine du sport et orthopédie.

La séance a été ajournée à lundi avec le contreinterrogatoire des médecins Ancharaz et Dawal