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La semaine décryptée
Lundi 29 novemnre
Petty cash, big cash, all is grist to the MSM mill
Il s’appelle Rajanah Dhaliah, aka Ravi, et il occupe le poste de Parliamentary Private Secretary (PPS) après avoir été élu au no 7 aux dernières élections. Par le terme secrétaire, ne pensez pas qu’il porte une jupe et passe son temps entre un ordinateur et un filing cabinet. Le PPS est plutôt un genre de Junior Minister. Il est plus puissant qu’un simple député et se retrouve en situation d’enn tigit pli tipti qu’un vrai ministre.
Avant de devenir PPS, Rajanah Dhaliah a occupé les fonctions de directeur-général de la State Trading Corporation (STC) où il touchait comme salaires et allocations quelque Rs 325 000 mensuellement. La STC est une institution gouvernementale qui brasse des milliards.
Or, l’express du lundi 29 novembre rapporte que ce blue-eyed-boy des Jugnauth a jusqu’ici refusé de rembourser un mois de salaire, comme le veulent les règlements quand on démissionne subitement, sans préavis. On avait débarqué un cadre de la trempe de Megh Pillay pour faire de la place à ce bhai Ravi.
Pour un homme qui a jonglé avec de gros milliards et de menus millions, rembourser quelque Rs 325 000 n’est pas la mer à boire. Mais l’homme vient d’une famille dont le chef avait adopté le principe ‘moralité pa rempli vant’. Ce qui se traduirait en anglais par ‘big cash, petty cash, all is grist t the mill’.
Mardi 30 novembre
Unexplained wealth et A...B...C...
Quelque 99,99 % des Mauriciens ne savent pas qu’il existe chez nous une institution qui s’appelle Integrity Reporting Service Agency (IRSA). Cette institution a comme chairman un Britannique, Lord Philips, et comme directeur-général, toujours un Britannique au nom de Paul Keaton. Le chairman et le DG touchent Rs 15 millions comme salaires et allocations.
L’IRSA a couté Rs 44 millions aux contribuables mauriciens et sa principale activité est la chasse à l’argent mal gagné. Avec les milliards ‘noirs’ qui circulent dans le pays, surtout au niveau de l’économie parallèle, on aurait cru que l’IRSA aurait déniché chaque année de gros trésors bien cachés. Or, les revenus de l’IRSA s’élèvent à Rs 12 millions, somme même pas suffisante pour assurer le traitement des deux Britanniques.
Paul Keaton fait penser aux acteurs Buster Keaton et Michael Keaton. Le nominé du MSM ne manque pas d’allure, toutes proportions gardées. À en juger par la médiocre performance de l’IRSA, les deux Britanniques auraient sans doute adopté la posture favorite de certains Mauriciens, c’est-à-dire ABC, asize bez cash. Il semblerait que le gouvernement serait totalement satisfait que l’IRSA reste impotent.
Mercredi 1er décembre
A star is born
L’express du mercredi 1er décembre barre sa une avec Nikhita Obeegadoo, la fille du vice-Premier ministre Steve Obeegadoo. Nikhita Obeegadoo, actuellement doctorante à Harvard, la plus prestigieuse université du monde, dément les allégations selon lesquelles la fille d’un ministre aurait échappé au contrôle médical et à la quarantaine après son retour à Maurice le samedi 27 de l’Afrique du Sud. D’après les rumeurs malveillantes, une fille Obee- gadoo avait bénéficié d’un tel traitement.
La démarche de Nikhita Obeegadoo fut fort louable en l’absence de toute communication de la part du gouvernement. En effet, vu l’ampleur prise par cette controverse surtout que des passagers sud-africains comme mauriciens avaient scandé le slogan ‘where’s the minister’s daughter’ à l’aéroport, le gouvernement aurait dû, depuis le dimanche matin même, émettre un communique pour démentir toute présence de fille de ministre dans l’avion venant de l’Afrique du Sud. Sans le vouloir, Nikhita Obeegadoo est devenue une vedette dans le pays.
Jeudi 2 décembre
Plus patriote que Zouberr, tu meurs…
Les Mauriciens n’apprécient pas à leur juste valeur certains de nos compatriotes qui, par patriotisme débordant, travaillent gratuitement pour le gouvernement du pays. Le Dr Zouberr Joomaye se retrouve dans cette catégorie de patriotes. Il est Senior Adviser bénévole au bureau du Premier ministre et il se fait surtout actif au niveau de la lutte contre le Covid-19. Fort de son expérience médiale, il a sans doute offert la meilleure expertise possible quant à l’action à entreprendre, les médicaments à recommander et les équipements à acheter.
C’est après avoir abandonné le MMM pour se joindre à la famille MSM que le Dr Joomaye a fait face à une campagne de dénigrement. Il avait à un moment fonctionné comme médecin personnel de Paul Bérenger lui-même. Son acte de patriotisme en se mettant au service du gouvernement a été mal interprété.
Il va à l’honneur du Dr Joomaye que, malgré le fait qu’il monte deux cliniques actuellement, il trouve du temps pour se mettre au service de la population en tant que Senior Adviser au PMO. D’après un article publié dans l’express du jeudi 2 décembre, le Dr Joomaye investit pas moins de Rs 2,37 milliards dans la construction de ses deux cliniques. Chaque seconde que passe le Dr Joomaye au PMO représenterait certainement un manque à gagner conséquent s’il consacrait tout son talent à trouver des investisseurs et des fonds pour son business privé.
Vendredi 3 décembre
Le spectacle des Casernes centrales
Les médias du vendredi 3 décembre rapportent la présence aux Casernes centrales d’avocats et autres individus qui feraient l’objet de poursuites après leur participation à des rassemblements jugés illégaux.
On assiste actuellement à un phénomène nouveau aux Casernes centrales. Certaines personnes s’invitent au quartier-général de la police pour s’enquérir de leur statut par rapport au respect de la loi. Ces personnes veulent savoir si elles feraient l’objet d’arrestations. Ce serait comme si on vérifie sa ‘balance’ bancaire à un guichet automatique.
Il semblerait que la gestion des manifestations en tous genres retienne toute l’attention des chefs de la police. Pourtant ces manifestations ne dérangent même pas les pigeons et corbeaux de Port Louis et ne nécessitent même pas un coup de matraque ou un jet de gaz lacrymogène.
Le spectacle des Casernes centrales se produit dans un contexte où des milliers de planteurs dans différentes régions du pays assistent impuissants au vol de leurs légumes et fruits. Si seulement on oubliait les manifestants et on pensait aux cris de détresse de ces petits agriculteurs ?
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