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Le virus n’arrête pas l’élan de solidarité

11 décembre 2021, 22:00

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Le virus n’arrête pas l’élan de solidarité

Qui dit Noël, dit cadeau. Et beaucoup ressentent cette envie d’offrir. D’autant qu’avec le Covid-19, une cassure s’est faite au sein de la population. Fini les accolades, les petits bisous, les poignées de main… Toutefois, en cette période, tout en respectant les gestes barrières, certains vont se retrousser les manches et penser aux autres. Paroles à ceux qui œuvrent pour donner le sourire aux autres.

Caritas Mauritius : fidèle au poste pour les démunis

Qu’importe l’alternative, Caritas trouvera un moyen pour venir en aide aux plus démunis.

À l’instar de l’association française des Restos du Cœur, à Maurice, Caritas se démène pour aider les plus démunis. Passant des vêtements aux produits alimentaires, l’ONG est toujours prête à aider, même si la secrétaire-générale, Patricia Adèle-Félicité, reconnaît qu’avec le Covid-19, le mode d’opération a changé. «On avait la collaboration des supermarchés et l’on pouvait faire la collecte devant leurs portes. Mais avec la propagation du virus, nous avons moins de bénévoles qui sont disposés à le faire.» Du coup, il faut penser à un autre moyen pour récolter les produits sans pour autant mettre à risque les bénévoles. «Nous nous sommes tournés vers les aides de quartier et ainsi décentraliser la Caritas locale. On invite les familles à être plus solidaires envers ceux en difficulté dans leur propre quartier. Elles peuvent aider directement ou faire remonter jusqu’au bureau de Caritas.»

Certes, l’ONG essaie de trouver une autre alternative. «On pense donner des bons d’achat au lieu de faire des collectes de vivres, ou préparer des colis et faire les gens se déplacer. On essaye de trouver des partenariats avec les boutiques du coin et les supérettes. La personne pourra ainsi aller chercher elle-même ce dont elle a besoin, il y aura moins de manipulation.»

Patricia Adèle-Félicité avance que plusieurs familles se retrouvent en auto-isolement et n’ont aucun recours à trouver de la nourriture. «L’on ne peut fermer les yeux sur leur détresse.» Et depuis l’année dernière, le nombre de bénéficiaires a augmenté. «Nous avons des femmes de ménage qui se retrouvent au chômage car les patrons ne veulent pas qu’elles viennent à cause du Covid. Il y a des familles dont les enfants sont le plus souvent à la maison, avec les cours en ligne.» Et ceux qui veulent aider Caritas dans son cheminement peuvent se connecter à son site Web ou s’adresser directement au bureau de Caritas de leur paroisse.

Chelsea’s Cup N Cake : des commandes suspendues pour une tradition solidaire

Ce nouveau concept a déjà séduit le public qui n’a pas hésité à contribuer au mouvement de restauration prévue à la période de Noël.

Connaissez-vous les commandes suspendues ? Cette idée émane du fameux café suspendu, tradition italienne du milieu du XXe siècle. L’on achète deux cafés, l’un pour soi et l’autre pour une personne dans le besoin. Ludovic Ulcoq, directeur général des créations Les Floralies et Chelsea’s Cup N Cake, s’en est inspiré. «Depuis que j’en ai entendu parler lors de mes études à Toulouse, je me suis toujours dit que ce serait génial d’apporter cette idée à Maurice. L’occasion s’est présentée quand j’ai pris mes fonctions le mois dernier à Chelsea’s Cup N Cake. Et la période le veut bien, avec l’atmosphère pesante du Covid, à l’essayer.» Ainsi, au moment de payer l’addition, le client de Chelsea’s Cup N Cake peut passer une commande suspendue, soit d’un café d’une valeur de Rs 80, soit d’une tranche de gâteau d’une valeur de Rs 180 ou encore d’un plat cuisiné à valeur de Rs 250, qui sera reversée par la suite à une personne dans le besoin. Ludovic Ulcoq soutient qu’une ardoise est placée devant le bistro et les passants peuvent constater le nombre de commandes déjà obtenues. «Pour la logistique, ce sera FoodWise Mauritius qui distribuera les commandes récoltées d’ici le 20 décembre. À travers son réseau et son travail sur le terrain, il saura à qui s’adresser.» Ludovic Ulcoq ajoute que les Mauriciens ont été très réceptifs à ce nouveau concept.

«On ne les force pas. On attise juste leur curiosité. Et l’on a quelque 200 commandes à ce jour. Il y a aussi des clients qui ont participé en faisant des dons en argent que nous allons convertir en plats cuisinés. C’est notre manière à nous de faire que les gens dans le besoin passent un Noël moins triste…» Il précise que son équipe ira certes donner un coup de main le jour de la distribution.

SOS Children’s Village : Une carte pour un moment de bonheur

Dans un monde où tout tourne autour du numérique, les SOS Villages d’Enfants Maurice continuent avec leur tradition : celle de propager du bonheur à travers leurs cartes de vœux. «Ces cartes sont des photos des tableaux réalisés par les enfants lors des classes d’art-thérapie. Ces cours sont introduits pour qu’ils puissent s’exprimer à travers les dessins. Il faut savoir que certains enfants retiennent toutes leurs émotions et ont peur de laisser sortir les mots. À travers les tableaux et à l’aide des couleurs vives, ils arrivent à faire passer leur message», confie Fabiola Clair, Acting Assistant Fundraising and Sponsorship Manager. Elle ajoute que l’argent récolté à travers la vente des cartes sert à l’achat du matériel pour les cours d’art-thérapie.

En ce qui concerne la fête de Noël, la donne risque de changer cette année. «On les avait réunis dans les halls des deux villages, le 24 décembre de l’année dernière, pour un repas et quelques présents, mais cette année, je ne pense pas que cela sera le cas. En tout cas, nous travaillons toujours sur une formule pour eux. Par contre, ils pourront être assurés d’avoir des présents sous le sapin qui les attendent.»

Ce moment de partage ne peut être réalisable sans la présence des bienfaiteurs. «On reçoit des chaussures, des sacs d’école et même d’autres petits cadeaux.» Pour ceux qui désirent fait un don à SOS Villages d’Enfants Maurice, le meilleur moyen est de se procurer les cartes vendues à Rs 25, incluant l’enveloppe, au siège du village de Beau-Bassin.

La Sentinelle Ltd : toujours prête à aider

Plusieurs compagnies privées ne lésinent pas sur les moyens en cette fin d’année pour aider les moins chanceux. C’est le cas de La Sentinelle Limited. Depuis 15 ans, le groupe ne faiblit pas dans cette démarche comme le soutient le directeur des opérations et directeur des ressources humaines de La Sentinelle Ltée, Areff Salauroo. «Ce geste de solidarité est fait à partir de la contribution des employés, et des différentes sociétés du groupe. Par la suite, l’on achète des denrées de base qu’on converge vers les canaux de distribution. Comme Caritas de Baie-du-Tombeau, les orphelinats, les abris de nuit, entre autres.»

Cette année, la touche donnée à cet élan de solidarité est différente. Pour cause, la présence du Covid et les pertes d’emplois qui ont bouleversé le pays. L’on ne verra pas le personnel de l’entreprise sillonner le quartier pour la distribution car les gestes barrières restent de mise. «Cette année, nous allons livrer les cartons aux différentes associations qui feront la distribution par la suite. Il nous faut protéger tout un chacun. Il est vrai qu’avec le Covid, cela aurait pu décourager l’acte, mais il fallait trouver une formule pour aider les plus nécessiteux. On ne peut tourner le dos à la détresse des gens.»