Le pays est de nouveau critiqué pour l’exportation de singes à des fins expérimentales. Cette fois, ce sont les Belges qui ont manifesté contre les conditions dans lesquelles ces primates font le voyage en provenance de Maurice.

S’il y a une exportation qui marche pour notre pays en ce moment, c’est bien celle de singes. Presque un milliard de roupies entrent au pays chaque année. Maurice se retrouve encore une fois montrée du doigt et même plus. Puisqu’on apprend du journal en ligne belge l’avenir.net qu’«une vingtaine de personnes ont manifesté samedi en début d’après-midi, depuis l’ambassade de l’île de Maurice à Etterbeek jusqu’au Parlement européen à Bruxelles, pour dénoncer le transbordement lundi à l’aéroport de Zaventem d’une cargaison de 356 singes, entassés par 5 dans 77 caisses de 1,2 mètre de longueur sur 50 centimètres de large et de haut». Et que, selon le groupe écologique Animal Rights, «les singes ont été terrifiés et enfermés dans la soute pendant plus de 24 heures au milieu de leurs excréments et de leur urine». Tout en dénonçant «l’agrandissement des fermes d’élevage de singes à l’île Maurice et les prélèvements d’individus dans la nature autorisés par le gouvernement mauricien».

Si les éleveurs et exportateurs locaux nous assuraient que ces macaques sont élevés humainement à Maurice, tel ne serait donc pas le cas pour l’exportation ? Sollicité, Nada Padayatchy de Bioculture dans le Sud nous assure que les exportations se font dans des conditions standards imposées par l’IATA. «La caisse contenant ces singes est pourvue d’une grille en bas qui permet aux excréments et urines d’être absorbés par du son et du charbon. Ces animaux ne sont donc pas en contact avec leurs excrétions.» Il ajoute que la nourriture et l’eau sont mises à la disposition de ces animaux tout au long du voyage.

Nada Padayatchy ne comprend pas la réaction des manifestants qui ne disent ni ne font rien contre les exportations de bœufs, chevaux et autres chiens de race qui, eux, ont les pattes dans leurs excréments. Mais contrairement aux chiens et même aux bœufs sur pattes, avons-nous objecté à Nada Padayatchy, c’est peut-être en raison de l’utilisation de ces singes à des fins expérimentales et qui causent parfois des souffrances à ces animaux que l’on manifeste ? «Cela est un autre débat», nous rétorque Nada Padayatchy. «Tant que d’autres moyens notamment informatiques ne sont pas développés, malheureusement les animaux comme les souris, les cobayes et singes seront encore utilisés pour sauver des vies humaines.» Et de nous rappeler que si Pfizer a pu développer son vaccin contre le Covid, c’est grâce aux singes mauriciens.

Peut-on introduire un virus dans l’organisme d’un singe pour fabriquer et tester un vaccin ? On entre effectivement dans un autre débat. Philosophique.