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Le Chairman de l’IBA est accusé par ses voisins de nuisance
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Le Chairman de l’IBA est accusé par ses voisins de nuisance
Bhooneswar Rajkumarsingh, dit Oomesh, est celui qui a été choisi par le gouvernement pour veiller au respect de la tranquillité et de la vie privée des citoyens des dérapages sur les radios. Or, il est lui-même accusé de provoquer des nuisances intenables à ses six voisins, dont des personnes âgées. Dans un affidavit juré en cour, ils détaillent leur malheur et demandent une injonction contre l’entreprise de Rajkumarsingh.
Les Dabeeah et Nunkoo, de modestes familles vivant à Laventure, Flacq, ne s’attendaient pas à ce que leur vie tranquille soit bouleversée par l’arrivée de ces gros camions à côté de chez eux, sur un terrain vague appartenant à Bhooneswar Rajkumarsingh.
maginez la scène : ces énormes semi-remorques parfois de 30 tonnes qui démarrent très tôt chaque matin, parfois dès 3 heures et tous chauffant leur moteur diesel avant de prendre la route. Et le soir, ça recommence avec le retour des camions au garage, parfois jusqu’à 22 heures. C’est un concert de bruit assourdissant, de fumées et de vibrations.
«Et c’est sans compter l’odeur du mazout, d’huile et du ciment qui vous prend à la gorge. Même les masques Covid ne nous protègent pas», nous dit l’un d’entre eux. Ces camions transportent du ciment en vrac ou en pochette et des barres de fer vers les nombreux chantiers, quincailleries et fournisseurs de bétons. Mais il y a plus.
Sur ce parking improvisé, Bhooneswar Rajkumarsingh a installé une pompe à diesel pour alimenter ses camions et autres véhicules. Avec tous les risques que cela comporte pour les «proches» voisins. Le président de l’IBA ne leur laisserait pas la tranquillité durant les week-ends non plus, disent-ils.
Dès samedi matin et ce, jusqu’à dimanche, ce sont le lavage à jet d’eau, des coups de marteau sur la carrosserie des camions, le tintamarre des moteurs que l’on répare et bien sûr la douce mais ô combien nocive odeur de peinture et autres substances chimiques qui flottent dans l’air et atterrissent chez les voisins. Car Rajkumarsingh aurait décidé de faire de la maintenance sur place, disent les plaignants. On ne sait pas s’il a obtenu les permis nécessaires et, si oui, comment. À noter que cela dure depuis 2019.
Les voisins Nunkoo et Dabeeah ont alerté le conseil de district de Flacq, le ministère de l’Environnement, celui de la Santé et le commissaire de police, entre autres. Seul l’Environnement a répondu au patriarche Dabeeah, âgé de 89 ans, et dont l’épouse est gravement malade. Et que dit-il ? Que le dossier est suivi de près par le ministère.
Ce qui révolte encore plus les plaignants, c’est de constater que personne ne dit un mot à propos de la mini station-service installée sur les lieux et qui représente un véritable danger et, ajouté au bruit et à la pollution en tous genres, leur a ôté le sommeil paisible. Les voisins ne savent pas si la National Land Transport Authority lui a accordé un permis.
Mise en demeure
Les Nunkoo et Dabeeah se sont alors tournés vers leurs hommes de loi et ont fait servir une mise en demeure le 11 août 2021 à Bhooneswar Rajkumarsingh et les autorités concernées, mais qui ne se sentent visiblement pas concernées. Suite à cela, le 21 août, Bhooneswar Rajkumarsingh a, si l’on peut se permettre l’expression, emmuré les plaignants, en construisant à toute vitesse un mur haut de plus de 1,8 mètre entre ses voisins et son terrain. Et cela, sans un permis, disent-ils.
Les Nunkoo et Dabeeah s’en sont retrouvés encore plus inconfortables, avec l’absence de circulation d’air, une augmenta- tion de la température et le mur n’empêchant nullement les nuisances de les atteindre. Au contraire, le mur se fait l’écho du bruit qui dérange les enfants dans leurs études. Cependant, le mur a été raccourci au 1,8 mètre réglementaire. Après le service de la mise en demeure.
Selon le Registrar of Companies, Bhooneswar Rajkumarsingh est devenu en 2017 le propriétaire de Travellers Choice Ltd, la compagnie de transport qu’il a rachetée d’un habitant de Quartier-Militaire. Le président de l’IBA gère avec son frère la livraison de ciment et autres matériaux. Cela, bien sûr, quand il n’est pas pris par ses obligations à l’IBA.
Contacté, Bhooneswar Rajkumarsingh dément et accuse les plaignants d’avoir juré un faux affidavit pour lequel, dit-il, il a déposé plainte à la MCIT (sic). Et quels sont les éléments contenus dans l’affidavit avec lesquels il n’est pas d’accord ? «Cette dame de 86 ans qui est supposément alitée ne l’est pas car j’ai des photos la montrant en pleine activité physique. Le mur n’est pas de 1,8 m et les camions rentrent au plus tard à 18 heures bien qu’ils démarrent vers 4 heures du matin. Les moteurs diesel modernes ne nécessitent pas d’être chauffés. On termine à midi les samedis et il n’y a aucune activité les dimanches. J’ai le permis pour la stationservice que je n’utilise d’ailleurs que rarement. Nos véhi- cules ne sont pas réparés sur place sauf s’il y a une panne. Les lavages ne provoquent pas de ruissellement d’eau vers les voisins. Nous n’effectuons pas de travaux de carrosserie ou de peinture dans le parking. Aucun permis n’est nécessaire pour garer les camions.»
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