Le «Mauritius Trochetia» a bouclé son dernier voyage de l’année à Agalega. Le navire passagers-marchandises a mouillé mercredi après-midi, à La Fourche, le point habituel d’embarquement et de débarquement, à l’île du Nord.

Comme à chaque arrivée de passagers dans l’archipel, les habitants prient Dieu pour que tout se passe bien et qu’il n’y ait pas de cas importé de Covid-19 parmi les 101 passagers. Ils comprennent des Agaléens, 15 membres de différentes unités de la police partis relever leurs collègues et deux employés de la firme indienne Afcons.

Ils sont d’autant plus inquiets car, au débarquement, aucun autre test ou quarantaine additionnelle n’est de mise, comme c’est le cas à Rodrigues à chaque vol de rapatriement. À Agalega, après la prise de température, les passagers sont lâchés dans la communauté.

Ces passagers ont embarqué à Port-Louis le lundi 13 décembre, après une quarantaine de 14 jours pour les Agaléens non vaccinés et sept jours pour ceux qui ont reçu le vaccin. Si les deux représentants d’Afcons ont, comme les Agaléens, effectué leur quarantaine au Plaza Hotel à Curepipe, tel n’a pas été le cas pour les 15 membres des forces de l’ordre. Des Agaléens du voyage, qui n’ont aucun moyen de le vérifier, devaient apprendre que les policiers auraient été en quarantaine au Chaland, la base de la National Coast Guard dans le Sud.

Autre fait déploré par certaines voix : les latitudes notées durant la quarantaine dans l’établissement à Curepipe avec des va-et-vient de personnes extérieures venues déposer des provisions directement à ceux en quarantaine. «Covid pa enn zafer badinaz sa. Ti bizin pli strik», s’insurge un Agaléen.

Par ailleurs, lundi avant l’embarquement initiale- ment prévu à 10 heures pour un départ à midi, six Agaléens dont un enfant de trois ans, ont failli rester à quai, étant donné que le résultat de leur test n’était pas clair. Ils se sont même isolés dans leur chambre comme il leur a été demandé.

Comme l’embarquement des marchandises a pris du retard, le départ a finalement été décalé. Entre-temps, un médecin a été dépêché à leur hôtel pour faire un autre test aux six Agaléens en isolement. Résultat, toujours selon nos recoupements : ils étaient tous négatifs. Ce qui leur a permis d’embarquer à temps avant que le Mauritius Trochetia ne lève finalement l’ancre à 18 heures.

Une autre péripétie rapportée par des passagers est survenue durant le voyage en pleine mer. Les deux employés d’Afcons seraient tombés malades. Ce qui a suscité des appréhensions parmi les autres passagers. Ce n’est qu’à l’arrivée à Agalega, mercredi, qu’ils ont appris qu’il ne s’agissait pas de Covid mais de mal de mer.

Entre-temps, rien n’a changé dans l’archipel en matière de prise en charge au cas où un cas de Covid-19 serait détecté, hormis le conteneur transformé en salle d’isolement de fortune.