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Arrêté pour complot: la folle journée de Roshi Bhadain
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Arrêté pour complot: la folle journée de Roshi Bhadain
Il est aux alentours de 7 heures du matin lorsque Roshi Bhadain quitte son domicile à Albion en compagnie de sa mère, sa sœur et son épouse. L’avocat politicien est en route pour conduire sa sœur à l’hôpital pour des soins vu que cette dernière se plaint de douleurs. La famille vient d’être secouée par une terrible agression. Deux véhicules de police de la Major Crime Investigation Team (MCIT) l’interceptent et les policiers lui font savoir qu’il est en état d’arrestation pour complot dans une affaire de vol. Roshi Bhadain signale aux policiers qu’il doit emmener sa sœur à l’hôpital et qu’il prend l’engagement de se présenter aux Casernes à 9 heures. Mais les agents lui répondent que ce ne sera pas possible. Il est embarqué aux Casernes centrales.
Le leader du Reform Party est provisoirement accusé d’avoir comploté pour voler du bois et des poteaux massifs en teck qui avaient été conservés à l’ex-Development Workers Corporation à Pailles. Après son arrivée aux Casernes centrales débutent alors un interrogatoire et un défilé d’avocats qui le représentent à savoir Mes Jacques Panglose, Rama Valayden, Yash Bhadain, Anoup Goodary, Shahzaad Mungroo, Samad Golamaully, Adrien Duval, Sanjeev Teeluckdharry, entre autres.
Après plus de cinq heures passées aux Casernes centrales, Roshi Bhadain se rend en cour de Port-Louis sous forte escorte policière. Il comparaît en cour dans l’après-midi devant la magistrate Bibi Aznah Bholah. Il tient à lire une «statement» en cour et dit être victime d’une vendetta politique. «On me reproche d’être l’auteur d’un complot dans une affaire de vol qui date de plus de 10 ans alors que l’accusé a déjà été condamné dans cette affaire. Il avait déjà déclaré qu’il ne me connaissait pas lors d’une parade d’identification dans cette affaire et avait dit que je n’avais rien à voir. Je suis un témoin dans ce cas et la police ne m’a jamais appelé pendant l’enquête qu’elle avait initiée. I have never been cautioned by the police and never called by the police. The case has already gone and prosecution recommended against the accused who has also been convicted», a relaté Roshi Bhadain en cour. Ses avocats ont évoqué une arrestation non fondée à la base d’allégations et ont dénoncé la façon de faire de la police.
Selon une source policière, Roshi Bhadain serait impliqué dans une histoire alléguée de bois et poteaux massifs en teck, qui appartiendraient au gouvernement et qu’il se serait procurés dans des circonstances encore inconnues. L’affaire remonterait à 2011 ; il occupait alors le poste de directeur au sein de l’Independent Commission against Corruption. L’individu qui avait été poursuivi est venu donner une «statement» à la police en août de cette année pour cette fois incriminer le leader du Reform Party. Une charge provisoire de «conspiracy to commit larceny» a été retenue contre l’ancien ministre. Ce dernier a dû fournir une caution de Rs 15 000 et signer une reconnaissance de dette de Rs 50 000. Il fait aussi face à une interdiction de voyager. Ses hommes de loi ont déposé une motion pour la radiation des charges et l’affaire sera entendue le 23 décembre.
Roshi Bhadain nie les allégations portées à son égard et explique qu’il a consigné une entrée par mesure de précaution en février dernier, en présence de Me Rouben Mooroongapillay. Selon lui, un individu, qui serait l’employé d’un homme proche du pouvoir et homme d’affaires, l’avait faussement accusé d’avoir comploté pour voler du bois à Résidence La Cure ; la raison pour laquelle il avait fait une «precautionary measure».
À sa sortie en cour, il est acclamé par ses partisans. «Les mo dir ou zot pe rod detrwir mwa detrwir mo fami mé kan lamé Bondié inn poz lor ou latet zot na pa pou kapav fer mwa nanye. Zordi antie popilasion inn trouve. Alor ki mo ser pe soufer, mo dir lapolis les mwa amenn mo ser lopital li pe soufer zot pa aksepte. Mo ena enn recording pou montré zot konplo», souligne l’avocat politicien.
«Ou pe trouv mwa pou al dir telefonn enn boug pou dir li al kokin dibwa ? Boug-la dir ar lapolis, ki en 2011 mo ti telefonn li pou dir li al kokin dibwa», lance-t-il à sa sortie de la cour. Roshi Bhadain dit avoir demandé aux policiers de vérifier les relevés téléphoniques mais ces derniers lui ont répliqué que Mauritius Telecom ne peut retracer des appels qui datent de 10 ans. «Si Mauritius Telecom ne peut vérifier on se base sur les allégations d’un self-confessed criminal», s’interroge Roshi Bhadain. Il annonce des poursuites au civil contre les policiers.
C’est vers 17 heures que Roshi Bhadain quitte la cour acclamé par ses partisans. Il rentre chez lui après cette folle journée.
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