2021 a été marquée par le nombre de décès liés au Covid-19. Le coeur n’est donc pas à la fête pour le personnel soignant qui n’a pas été épargné. Pour rendre hommage à tous ceux qui ont disparu, les hôpitaux ont décidé de faire fi des festivités en cette période. Sapins, guirlandes et paillettes sont absents des établissements de santé en ce mois de décembre. 

Une salle sombre dépourvue de décorations, un hall d’entrée sans sapin… Sobriété et deuil ont pris place dans le monde médical cette année. C’est ce qu’avance le président de la Nursing Association, Ram Nawzadick, qui a, comme tous les frontliners, une pensée pour tous ceux ayant perdu la vie durant cette bataille contre le Covid-19. «L’esprit n’est pas à la fête. Avec la présence du Covid-19, la charge de travail a augmenté. Pendant cette période, nous pensons surtout à tous ceux qui ne sont plus là.» Cette année, comme plusieurs de ses collègues, il n’a pas l’esprit festif. «Nous sommes solidaires des proches qui ont perdu un membre de leur famille. Nous ne pouvons décemment rendre les salles joyeuses avec des décorations.»

Admissions en baisse

Toutefois, il pense que le 25 décembre, certains membres du personnel apporteront des gâteaux ou des biscuits qu’ils partageront avec les malades en salle. «Il faut tout de même essayer de donner le sourire à ceux qui sont là. De plus, contrairement aux années précédentes, le ministère n’a émis aucun communiqué. D’ordinaire, du 20 au 27 décembre, nous célébrons la Patient’s Day et ceux hospitalisés reçoivent un petit présent, mais cette année, rien…» Toutefois, Ram Nowzadick dit constater que le nombre de patients positifs hospitalisés a diminué ces derniers jours. «C’est le même ressenti au niveau des flu clinics. Le nombre de décès a également diminué.» 

Mais il ne faut pour autant baisser la garde, avance le Dr Soobaraj Sok Appadu, directeur de l’hôpital ENT. Il espère que, durant ce week-end de shopping, le public aura respecté les gestes barrières. «Il est vrai que le nombre d’admissions a baissé. Nous nous retrouvons avec une vingtaine de patients, 30 infirmiers, sept docteurs et huit attendants. Mais avec la période de fête qui approche, on ne sait comment la population va se comporter.» Tout le monde a en tête l’effervescence de début novembre. «Il ne faut pas oublier la présence du variant Omicron. Il est dans notre ligne de mire car il se propage cinq à six fois plus vite que le Delta. Si cinq personnes sont infectées par ce variant et se promènent dans un centre commercial, imaginez le nombre de personnes qui peuvent être contaminées. Si les gens ne le réalisent pas, nous pourrions faire face à une grande catastrophe en début d’année 2022.» 

Le médecin demande donc à tous de respecter les gestes barrières. «Le port du masque correctement et l’utilisation de gel hydroalcoolique sont les protections que nous avons.» Il confirme aussi que l’hôpital ENT sera dépouvu de décorations pour ces fêtes de fin d’année. «L’Organisation mondiale de la Santé préconise de n’installer aucune plante à l’intérieur de l’hôpital. Même artificielle, elle représente un vecteur de transmission car certaines personnes voudront la toucher.»