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Consommation: la prudence de mise face à l’incertitude économique…

21 décembre 2021, 17:14

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Consommation: la prudence de mise face à l’incertitude économique…

À quelques jours de 2022, les ménages mauriciens se préparent aux festivités d’usage, ce qui représente, pour les commerces, la haute saison de la consommation. Or, cette année encore, les consommateurs veillent à la dépense, car, avec les nouveaux variants du Covid-19 qui poussent comme des champignons, on ne sait guère de quoi demain sera fait…

Comment s’annoncent les achats en ces jours qui précédent la période festive ? Pouvons-nous nous attendre à des pénuries causées par le chamboulement dans la chaîne d’approvisionnement mondiale ? Nous avons interrogé des acteurs du secteur.

Pour ne pas changer, la note d’importation du pays reste salée, s’élevant à Rs 19,4 milliards au mois de septembre, selon les chiffres de Statistics Mauritius, face à une roupie dépréciée. Un autre élément important est le coût des produits importés, vu le fret maritime, dont le prix connaît une augmentation vertigineuse depuis l’avènement du Covid-19.

Qu’en est-il en ce mois de décembre ? «Le prix du fret s’est stabilisé, je dis bien stabilisé et non baissé. Le prix est toujours sujet aux dernières augmentations mais il n’y a pas eu de nouvelles hausses au courant du mois de décembre. Le fret pour un conteneur de 20 pieds en provenance d’Asie coûte entre USD 6 000 et USD 6 500 et celui de 40 pieds entre USD 12 000 et USD 12 500. Je pense que cela s’explique par le fait que moins de bateaux vont vers les États-Unis et les conteneurs bloqués ont pu quitter les ports aussi, ce qui réduit la pression sur les prix»,confie le président de l’Association professionnelle des transitaires (APT), Mahendra Gondeea.

Pour cette période de fin d’année, l’arrivée des conteneurs est encore à l’agenda, en par- ticulier pour les produits de la consommation. «Pour les bateaux qui viennent directement de leur port d’embarquement, il n’y a pas vraiment de retard dans la livraison, ça prend un mois environ. En revanche, certains conteneurs passent par l’île de la Réunion où il y a des problèmes. Les conteneurs peuvent rester bloqués plus de 15 jours là-bas. Heureusement que les importateurs ont compris ces problèmes et ont changé leurs méthodes de travail, ils s’y sont pris plus tôt.» Dans ce contexte, il est clair qu’il n’y a pas de gros risques de pénurie à l’horizon.

Quid de la tendance de la consommation ? Le Chief Executive Officer (CEO) de la chaîne de supermarchés Intermart, Ignace Lam, observe que les achats pour le mois de décembre ont commencé. Toutefois, la vente des produits non essentiels, comme les jouets, reste moindre ainsi que la demande pour les produits de luxe. Mais comparé au mois de décembre 2020, la tendance des achats se maintient. «C’est le même volume.» Il explique que la commande des produits festifs est effectuée six mois à l’avance, soit au mois de juin, les commandes de certains produits comme le chocolat, sont finalisées et la marchandise est embarquée au mois de novembre.

Le directeur de l’enseigne Lolo, Yusuf Sambon, relève que «peu avant l’annonce du Premier ministre du 9 décembre, un panic buying avait été observé; les consommateurs ont fait du stock et il y a donc eu une hausse au niveau des ventes, qui s’est reflétée dans les chiffres du mois de novembre. Toutefois, après avoir annoncé que les mesures sanitaires sont maintenues au même niveau pour les fêtes, la tendance de shopping dans les supermarchés a diminué.» La vente continue et les magasins sont remplis les week-ends mais il n’y a pas de rush, note-t-il. «Nous nous sommes préparés pour avoir en stock les produits festifs, que ce soit au niveau alimentaire ou les jouets, mais il reste à voir si la vente connaîtra un boost.»

Ce boost, on l’attend donc cette semaine, soit après le paiement du boni de fin d’année dans le secteur privé, mais il reste que les consommateurs dépensent intelligemment. Il faut savoir que tous les produits festifs sont entrés dans le pays au début d’octobre. Finalement, ayant pris les précautions nécessaires, les opérateurs ne prévoient aucune pénurie des produits. Au niveau des petits commerces, la tendance reste néanmoins morose, comme l’indique Raj Appadu, président du Front commun des commerçants de l’île Maurice. Selon lui, la plupart des petits commerces ont remis en vente le stock non écoulé des produits festifs de l’année dernière, ce qui résulte en une baisse des importations. «On note aussi que les consommateurs sont beaucoup plus prudents, ils achètent ce qui est nécessaire uniquement, le manque de visibilité sur la suite décourage les achats.» En tout cas, il est clair que, comme personne ne peut vraiment sa- voir comment la situation sanitaire évoluera, la prudence reste donc de mise…