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Les robinets à sec dans plusieurs régions
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Les robinets à sec dans plusieurs régions
Les doléances commencent à s’accumuler aux bureaux de la CWA. Les abonnés de plusieurs régions se plaignent de ne plus voir l’eau couler de leurs robinets. Face au Covid-19, ils craignent le pire…
À Grand-Gaube, la situation est des plus catastrophiques avance Christelle*. Cette habitante de la rue St-Joseph ne sait plus à quel saint se vouer. «Cela fait plus d’un mois que les habitants de la localité se plaignent. Ils sont même révoltés face à cette situation. L’eau est essentielle, on nous l’enlève.» Elle soutient que des camions-citernes font le déplacement pour pallier ce manque, mais elle juge que, cela est loin d’être suffisant. «Il y a trop de demandes.» Ce qui l’agace le plus, c’est qu’à présent, la Central Water Authority (CWA) leur demande de payer pour le service des camions-citernes. «On nous a fait comprendre qu’il faut payer et que celui qui peut le faire, bénéficiera d’un camion pour lui seul. Je trouve cela déplorable, d’autant que l’on règle la facture en fin de mois.»
Tuyaux cassés
Cette ambiance n’est pas l’idéal à quelques jours du passage à 2022. «Nous nous retrouvons souvent à ne pas dormir car il faut rester éveiller pour remplir quelques bouteilles. Nous devons acheter des bouteilles d’eau pour donner leur bain aux bébés. On ne vous parle pas de comment on arrive à cuisiner, se doucher ou encore faire la vaisselle.» Cette habitante est non seulement épuisée mais aussi exaspérée par ce qui se passe dans sa région. «On crie dans le vide.»
Elle n’est pas la seule à se retrouver confrontée à une telle situation, c’est également le quotidien des habitants de Bambous-Virieux. Shwaraj Ramphul se fait le porte-parole des quelque 150 personnes qui y habitent. «En 2014, nous n’avions pas d’eau courante. Tout le temps, on était approvisionnés par des camionsciternes. Mais juste avant les élections générales, l’eau a commencé à couler de 23 heures à 6 heures du matin. Toutefois, il fallait se servir d’une pompe pour remplir les réservoirs.» Mais depuis un an et demi, les robinets sont à sec. «On n’a pas d’eau mais on nous réclame de payer pour une eau que nous n’avons pas. Mon père, qui est âgé de plus de 60 ans, doit monter et descendre d’une échelle afin de remplir un réservoir au quotidien.»
Il ajoute qu’un fonctionnaire de la CWA lui aurait laissé comprendre que si les valves sont ouvertes, la pression de l’eau va casser les tuyaux. «Pourtant, nous avons vu des tuyaux il y a quelque temps dans la région, mais ils auraient été volés…»
Même scénario dans la région de Goodlands, à Reservoir Road. Pour Laurent, cette situation a assez duré. «L’année dernière, la CWA a installé un gros tuyau et nous n’avions aucun problème d’approvisionnement. Mais depuis trois mois, c’est la misère.» Il a à maintes reprises appelé les responsables des différents bureaux de la région, sans succès. «Une fois, l’eau a coulé à 5 h 30 pour s’arrêter à 6 heures !» Ce qu’il n’arrive pas à comprendre, c’est comment certains de ses voisins ne rencontrent aucun problème. «Nous sommes supposément tous approvisionnés par le même tuyau. On ne peut pas éternellement se fier aux camions-citernes, d’autant plus que nous vivons à une centaine de mètres du réservoir en question.»
Nous avons sollicité les responsables de la CWA, et nous attendons d’avoir plus d’explications.
(*) Le prénom a été modifié.
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