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Retrait de la liste noire de l’UE: une bataille diplomatique éprouvante

25 décembre 2021, 13:00

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Retrait de la liste noire de l’UE: une bataille diplomatique éprouvante

La nouvelle était programmée depuis la sortie de Maurice de la liste grise du Groupe d’action financière (GAFI), le 21 octobre. Il s’agit du retrait de la juridiction mauricienne de la liste noire de l’Union européenne (UE). Une décision du collège des commissaires européens réuni mercredi au siège de la Commission européenne et communiquée par le commissaire en chef chargé de l’économie, Paolo Gentiloni. 

Maurice et quatre autres pays ont quitté cette liste qui a été revisitée : les Bahamas, le Botswana, le Ghana et l’Irak. Neuf autres pays y ont fait leur entrée. Toutefois, la procédure veut que la décision de la commission soit approuvée par le Parlement européen ainsi que le Conseil d’ici un mois. Du coup, il faut s’attendre à ce que le retrait de Maurice soit effectif d’ici la troisième semaine de janvier 2022. Un communiqué du ministère des Finances émis à la mi-journée hier rappelle les étapes à franchir auprès des instances européennes. 

Entre-temps, à l’hôtel du gouvernement, on se félicite de cette victoire diplomatique. Car le retrait enclenché de la juridiction mauricienne de cette liste, explique un membre en vue du gouvernement, est le résultat de l’interaction entre les parties prenantes mauriciennes au plus niveau du gouvernement et de l’UE. 

Les discussions entre le Premier ministre, Pravind Jugnauth, et la présidente de l’Union européenne, Ursula von der Leyen, ont, dit-on, contribué à mettre en avant les progrès accomplis pour améliorer les capacités de la juridiction mauricienne, notamment au chapitre de la lutte contre le blanchiment des capitaux et le financement du terrorisme. 

Gagner du crédit 

Parallèlement, les ministres impliqués dans ce dossier, celui des Affaires étrangères, Alan Ganoo, et son collègue aux Services financiers, Mahen Kumar Seeruttun, se réjouissent de leurs initiatives ministérielles auprès de la commission, chacun cherchant à y gagner un certain crédit dans ce nouveau développement. De son côté, le responsable du Trésor public, Renganaden Padayachy, estime que les retombées de sa récente mission en France ont aidé à débroussailler le dossier. Plus particulièrement, ses réunions de travail avec Jutta Urpilainen, la commissaire de l’UE responsable des relations internationales, et Mairead McGuinness, la commissaire chargée du dossier des services financiers, de la stabilité financière et de l’union des marchés des capitaux. 

Ce retrait annoncé de la liste de l’Union eropéenne intervient dans le sillage de la décision du GAFI, il y a deux mois. «Pour la juridiction mauricienne, ces deux éléments font figure de véritables catalyseurs pour l’économie mauricienne, en ouvrant de nouvelles perspectives en termes d’investissement, tout en redynamisant le potentiel des secteurs bancaire et financier», explique-t-on à la Banque de Maurice. 

Par ailleurs, on laisse entendre que les efforts diplomatiques de l’ambassadeur mauricien à Bruxelles, Sutiawan Gunessee, qui a pesé de tout son poids dans les coulisses de longues réunions au siège de la commission, ont été décisifs pour aboutir à ce résultat.