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Dr Philip Lam: «On anticipe davantage de malades aux urgences et c’est ce qui nous inquiète»
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Dr Philip Lam: «On anticipe davantage de malades aux urgences et c’est ce qui nous inquiète»
Après la détection de cas additionnels d’Omicron dans la communauté à la suite de l’exercice de séquençage, à quoi le système de santé doit-il se préparer ?
Cela indique que dans les jours et les semaines à venir, on aura davantage de cas d’Omicron dans la communauté avec une partie de gens, qui vont tomber malades. On anticipe plus de malades à l’hôpital et aux urgences, comme on le voit aux États-Unis et en Europe et c’est ce qui nous inquiète un peu, à moins que l’on soit extrêmement chanceux.
Que voulez-vous dire ?
Depuis tout récemment, nous connaissons la vague Delta, qui a infecté beaucoup de gens. Ceux, qui ont eu le variant Delta et qui en ont réchappé, sont protégés car ils ont un taux élevé d’anticorps, tout comme ceux, qui ont fait leur Booster dose. En Europe et en Amérique, c’est la catastrophe car ils ont connu la vague Delta bien avant nous et ils sont en plein hiver. Ce qui explique tous ces cas. C’est la raison pour laquelle on voit Joe Biden et Boris Johnson demander à leurs concitoyens d’aller faire leur Booster dose.
En anticipation justement, notre système de santé est-il préparé à la vague Omicron ?
La préparation est déjà en place depuis qu’on a mis les restrictions telles que pas plus de 50 personnes dans les rassemblements, le port du masque obligatoire, la mobilisation policière, et ce, depuis le début de la troisième vague, soit le Delta. Je vois que les gens obéissent un peu plus, surtout en raison de la présence policière. Je vois aussi qu’avec la vague Delta causée, en partie par une baisse de vigilance, des gens ont compris l’importance des gestes barrières et des mesures sanitaires. La vague Delta, qui a fait beaucoup de ravages, est en baisse certes, mais elle n’est pas tombée à zéro encore.
Comment savoir si on a contracté le Delta, l’Omicron ou quelque autre variant du Covid-19 ?
C’est sûr et certain qu’on ne va pas savoir. Les symptômes sont plus ou moins similaires. Certains sont asymptomatiques, d’autres ont des symptômes modérés et d’autres encore, développent des formes sévères de la maladie. La seule façon de savoir de quel variant il s’agit, c’est de faire un test PCR et puis de recourir au séquençage. Ce qui ne se fait pas sur une base individuelle mais uniquement pour la communauté car le séquençage est très coûteux et prend du temps. Ce séquençage effectué est important en matière de santé publique pour le pays, tout comme pour l’Organisation mondiale de la santé. De l’autre côté, que ce soit pour tel ou tel variant, le traitement est similaire. En tout cas, cela ne doit pas surprendre. L’Omicron circule déjà et ce n’est qu’à travers le séquençage au sein de la communauté que l’on pourra être sûr de son ampleur.
Donc, avec les fêtes de Noël et de Nouvel An et sans aucune restriction supplémentaire, c’est parti pour une explosion de cas ?
Malheureusement oui, c’est possible. C’est à cause de cela qu’il faut faire très attention pendant la période des fêtes où le virus peut se transmettre d’une personne à une autre. Avec l’Omicron, qui est plus transmissible et qui se multiplie plus rapidement avec un nombre de cas positifs, qui doublent chaque jour, on voit que c’est la catastrophe ailleurs. On craint que cela puisse être le cas ici, si on n’arrête pas la transmission. Les seules façons de le faire sont d’appliquer les gestes barrières et ne pas se rencontrer. C’est une très bonne idée que des entreprises ont eue d’annuler leur fête de fin d’année.
Pourquoi les autorités ne durcissentelles pas les restrictions ?
En cette fin d’année, c’est très difficile. Cela équivaudrait à un mini-confinement. Les Mauriciens ont connu des lockdowns, des restrictions strictes. Avec le Nouvel An, beaucoup qui fêtent bien en général, vont vouloir se défouler mais il faire très, très attention.
Hormis les gestes barrières et le port du masque, que conseillez-vous en cette période festive ?
La première chose est de faire sa Booster dose si on y est éligible en vue des fêtes. Il faut aussi absolument restreindre, à 50 ou moins de personnes, les rassemblements et se réunir entre personnes que l’on connaît. Je veux dire par là celles qui vivent dans la même bulle, à savoir la famille. Maintenant, s’il y a une fête avec d’autres personnes, là aussi, cela doit être dans la limite autorisée. Il est recommandé de leur faire faire un test antigène rapide à l’entrée. Je sais que c’est ce qui se pratique dans certains hôtels, qui reçoivent plus de 50 personnes avec celles qui viennent dîner et pour voir les feux d’artifices. Mais malgré un test rapide négatif, il faut respecter à tout prix les gestes barrières et le port du masque.
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