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Allégations de vol de carte bancaire: l’accusée relaxée

25 décembre 2021, 18:00

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Allégations de vol de carte bancaire: l’accusée relaxée

«Le fait que l’accusée ait retiré de l’argent à un guichet automatique à l’aide d’une carte de débit, qu’elle savait appartenir à la plaignante, est insuffisant pour prouver, au-delà de tout doute raisonnable, et/ou pour déduire, qu’elle l’avait volée. C’est lorsque le vol et la possession ont été établis que l’accusée a dû expliquer une telle possession.» La magistrate de la cour intermédiaire, Adeela Hamuth, a épluché chaque élément de preuves, témoignages et actes d’accusations qui pèsent sur l’accusée Medhavi Gopee, pour arriver à la conclusion que cette dernière doit être relâchée. La semaine dernière, les accusations de vol de carte bancaire, fraude électronique et possession de carte bancaire sans justification ont été rayées.

Il était reproché à Medhavi Gopee d’avoir effectué deux transactions à partir d’une Mastercard de la Mauritius Commercial Bank appartenant à sa cousine. Du dentifrice a été acheté pour Rs 220, et le 28 octobre 2019 à Lallmatie, Rs 7000 avaient été retirées d’un distributeur automatique du compte de la cousine.

La plaignante avait allégué qu’elle ignorait que sa carte avait été utilisée par une tierce personne et que de l’argent avait été retiré de son compte bancaire. Elle a indiqué avoir découvert deux transactions non autorisées dans la nuit du 28 octobre 2019 en consultant son compte via Internet Banking et avoir aussitôt vérifié si sa carte se trouvait dans sa poche avant d’alerter la banque. L’affaire a, par la suite, été signalée à la police. L’identité de l’auteur du retrait a été connue lors du visionnage des les images de vidéosurveillance.

L’accusée a expliqué que la plaignante lui devait de l’argent. «C’est elle qui m’a volontairement donné sa carte avec son code PIN pour effectuer le retrait. Elle m’a aussi demandé de lui acheter du dentifrice. D’ailleurs, le père de la plaignante m’avait accompagnée pour ces transactions. De retour chez elle, je lui ai remis la carte et le dentifrice.» Medhavi Gopee s’est dit victime d’une fausse accusation car elle aurait fait des remarques par rapport au comportement de la plaignante envers sa mère. «Du coup, elle m’a dit qu’elle me ferait des problèmes.»

Mais la plaignante a soutenu en cour n’avoir pas vu sa cousine prendre sa carte. «C’est après le visionnage des images que je suis arrivée à la conclusion que ma cousine, qui avait passé toute une journée chez moi et qui s’était enfermée pendant un moment dans ma chambre, était l’auteur de ce délit.» Toutefois, elle n’a pas expliqué à la cour pourquoi elle n’a pas autorisé son père à donner sa version écrite des faits à la police.

Après avoir entendu les témoignages, la magistrate a relevé des lacunes et des incohérences. «La plaignante a donné une nouvelle version, affirmant que l’accusée s’était enfermée dans sa chambre et qu’elle avait appelé sa cousine le soir où elle avait découvert des transactions non autorisées effectuées sur son compte.» D’ajouter que la version de la plaignante, qui a déclaré ne pas être sortie le jour des faits, ne coïncide pas avec les informations sur le relevé de compte d’épargne produit au tribunal. En effet, le contenu incontestable du document indique qu’outre les deux transactions censées être non autorisées, deux autres transactions au guichet automatique ont été effectuées le même jour à Flacq et à Lallmatie et au cours desquelles Rs 4 000 et Rs 2 000 ont été retirées.

Par ailleurs, aucune explication plausible n’a été apportée par rapport au fait que sa cousine connaisse son code PIN. «Les explications selon lesquelles l’accusée l’avait, à quelques reprises, accompagnée lorsqu’elle a utilisé sa carte, ont été balayées lors du contre interrogatoire. La cour est arrivée à la conclusion que l’effet cumulatif jette un doute sur la véracité de la version de la plaignante. C’est très dangereux pour cette cour de s’appuyer sur son seul témoignage pour déduire que l’accusée a volé sa carte. La version de l’accusée est également plausible et ne doit pas être rejetée comme un tissu de mensonges», a conclu la magistrate Adeela Hamuth.