Lundi 20 décembre

Power game Jagat vs Ganoo

Selon l’express du lundi 20 décembre, Dalida Allagapen est soumise  à un ‘interrogatoire’ jugé ‘capital’ à l’ICAC. Cela dans le sillage du scandale Molnupiravir au ministère de la Santé dont elle était la Senior Chief Executive (SCE) au moment de l’allocation des contrats.

Ce que le grand public mauricien ne sait pas, c’est que Dalida Allagapen est la sœur du ministre des Affaires étrangères, Alan Ganoo. Seulement, elle est amplement qualifiée pour occuper un poste important dans la fonction publique après avoir réalisé une performance sans faille depuis son entrée en service. Détentrice d’un BA (Hons) en anglais de la prestigieuse université de Delhi – à ne pas confondre avec le genre de Jabalpur – elle a aussi une maîtrise en diplomatie économique et commerce international de l’université de Maurice et un post-grad en business de Curtin en Australie.

Comme SCE à la Santé, elle porte la responsabilité pour toutes les décisions administratives de son ministère tout comme le ministre, lui, dit rendre des comptes des affaires touchant à la policy. Le cas Allagapen fera école car s’il y a une enquête objective et impartiale, on saura comment se répartissaient les responsabilités en matière de prise de décision dans un ministère. L’affaire a pris aussi une dimension particulière à l’intérieur même du gouvernement car on saura en fin de compte de quel bois se chauffe le grand Alan.

Mardi 21 décembre

Les réactions post-Dayal

Raj Dayal a dominé l’actualité depuis les lundi 20 et mardi 21, dans les médias professionnels comme sociaux, l’ancien homme fort fait l’objet de maints commentaires.

Si on reconnaissait sa contribution positive à la tête de la police et sa performance comme ministre de l’Environnement, l’affaire Bal Kouler est restée d’actualité. Ce qui en même temps dévoile quelques facettes paradoxales dans la gouvernance à Maurice. Par exemple, voilà un ministre qui est ‘coulé’ en raison de la sollicitation de bal kouler pour la fête de Holi alors qu’on n’est nullement égratigné par des scandales portant sur des milliards de roupies.

Saura-t-on un jour toute la vérité sur cette affaire de bal kouler ?

Mercredi 22 décembre

Démocratisation «souval»

Dans son édition du mercredi 22 décembre, l’express annonce la fermeture de l’écurie Henry, l’un des principaux acteurs au Champ-de-Mars. L’histoire des écuries mérite une sérieuse étude sociologique par rapport à l’évolution des mœurs à Maurice, surtout en fonction des classes sociales et de la stratification économique du pays.

Le Champ-de-Mars a fonctionné comme un club privé et restreint pendant plusieurs décennies et cela, bien que l’écurie Gujadhur existe depuis 1904. Toutefois, malgré leur puissance dans le domaine économique et compte tenu de leur contribution déterminante dans la mise en place de FUEL, la plus grosse plantation ayant l’usine la plus équipée, les Gujadhur, de grands visionnaires, ne pouvaient accéder à l’instance de direction du Mauritius Turf Club. Cela devait changer avec l’indépendance de Maurice en 1967.

Après les Gujadhur au début du siècle dernier, Raoul Rivet monta une écurie plus tard. Quelques autres écuries venant de nouvelles classes sociales firent aussi leur entrée au Champ-de-Mars. On assiste actuellement à l’entrée en scène de nombreux opérateurs issus de différentes classes sociales et ils fonctionnent à plusieurs niveaux, comme propriétaires, entraîneurs et palefreniers.

Le Champ-de-Mars malgré ses failles et ses affaires présente quand même une vitrine de la société mauricienne dans toute sa diversité.

Jeudi 23 décembre

«Transactions» avec La Réunion

Incroyable mais vrai : des fonctionnaires de la San- té ont sollicité l’assistance des autorités réunionnaises afin de faciliter des transactions de CPN Distributors auprès d’une pharmacie de l’île soeur.

Ce qui est intéressant, c’est qu’un pharmacien du gouvernement s’est permis d’écrire directement à une entreprise réunionnaise pour faire savoir que CPN Distributors avait obtenu un permis d’importation.

Pourquoi un fonctionnaire devait-il engager le gouvernement lui-même dans cette affaire ? Est-ce que l’attestation fournie par CPN Distributors n’était pas crédible pour convaincre des Réunionnais ayant des doutes sur la compagnie mauricienne ?

Tout cela prouve que le boss de CPN Distributors disposait d’un traitement particulier au ministère. Comment expliquer cela ? On va voir ce que fera l’ICAC éventuellement.

Vendredi 24 décembre

Cadeau de Noël pour le PM

Beau cadeau de Noël et d’anniversaire pour le Premier ministre. L’express du jour écrit que la juridiction mauricienne ne fait plus partie de la liste noire de l’Union européenne.

Cet événement a valu les félicitations des partisans des plus enthousiastes du gouvernement de même que de vives critiques rappelant le rôle néfaste des autorités qui ont amené l’Union européenne et d’autres instances à placer Maurice sur la liste noire.

On a ainsi fait état des affaires Alvaro Sobrinho, Jean-Claude Bastos, Glen Agliotti et autres qui ont terni l’image du pays.

Le gouvernement n’a pas tardé à présenter la décision européenne comme sa grande victoire. Puisque cela vient à un moment où Pravind Jugnauth s’apprêtait à fêter ses 60 ans, on parle aussi de beau cadeau d’anniversaire.

Reste à savoir si le gouvernement parviendra à prévenir de nouveaux scandales financiers pouvant gâcher le prochain anniversaire du nouveau Senior Citizen.