Une affaire de harcèlement sexuel, suivie de menaces contre l’enquêteur et d’une plainte de celui-ci à la police. La direction de la banque reste silencieuse.

Le lanceur d’alerte, las d’attendre que la direction prenne des mesures contre le présumé harceleur, nous a fait parvenir une correspondance. Ce qui nous a permis de remonter à l’origine de l’affaire.

Le 4 juin 2021, les Casernes centrales reçoivent une plainte d’un inspecteur de la MauBank pour menaces. Il avait eu la mauvaise idée d’ouvrir une enquête sur un cadre du département des opérations accusé de harcèlement sexuel.

Lors de son enquête, il reçoit des mails anonymes de menaces, et pas n’importe lesquelles ! On lui promet de «le finir, lui et toute sa famille», s’il va de l’avant. En même temps, la direction, au lieu de pour- suivre l’investigation, fait tout, selon nos informations, pour faire oublier ces incidents. Pourquoi ?

Sollicité, le service de communication de la banque ne nous répond pas s’il y a bien eu ces cas allégués, se bornant à dire qu’«il n’y a aucune suspension en relation avec les sujets dont il est question». Que veut dire cette demi-réponse ? Il n’y a pas eu de harcèlement ? Ou alors il y en a eu mais il n’y a pas eu de sus- pension? Si c’est cela, la direction de la MauBank veut-elle étouffer l’affaire, la victime et l’enquêteur ?

Ce qui surprend le plus, c’est qu’au moins un haut cadre nous a contactés non pour confirmer ou nier les allégations. Mais pour tenter de savoir comment nous avons obtenu l’information. Ne réalisant sans doute pas que l’affaire est déjà entre les mains de la police. D’ailleurs, notre demande de précisions était adressée au CEO et l’on ne comprend pas comment ce haut cadre en est au courant.

<p>Le second <em>&laquo;blue-eyed boy&raquo;</em> du régime pourrait obtenir un prêt de plusieurs centaines de millions de la MauBank. Cependant, ce qui préoccupe le plus, c&rsquo;est que si jamais cette banque va de l&rsquo;avant avec cette transaction, elle atteindrait sa limite autorisée par la banque centrale. Du coup, les prêts aux autres clients devront être sacrifiés. Et c&rsquo;est sans compter l&rsquo;énorme risque inhérent à ce gros montant et surtout à la capacité de remboursement du client. Des employés craignent pour la survie de l&rsquo;institution et pour leur gagne-pain. Pour rappel, l&rsquo;État a déjà avancé plusieurs milliards à cette banque. Nous reviendrons sur ce prêt.</p>