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Das Mootanah: «Nous avons atteint la barre des 5,6 millions de passagers»

28 décembre 2021, 20:34

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Das Mootanah: «Nous avons atteint la barre des 5,6 millions de passagers»

Déjà deux ans depuis que le métro connecte Port-Louis à Rose-Hill, et presque sept mois sillonne les rails de Quatre-Bornes à la capitale. Pour le «Chief Exective Officer (CEO)», Das Mootanah, le bilan est satisfaisant.

Quel bilan dressez-vous sur les deux ans d’opération du métro express à Maurice ?

Je suis satisfait de tout ce qui a été accompli et réalisé par toute mon équipe et moi-même durant ces deux dernières années. Cette année comme les précédentes, n’a pas été de tout repos. Nous avions pour mission de lancer la Phase 2A (qui relie Rose-Hill et Quatre-Bornes) au premier trimestre de 2021. Alors que nous avons fait face à deux confinements entre mars 2020 et mars 2021, nous avons pu quand même lancer cette nouvelle ligne ferroviaire qui a augmenté notre ridership. Nous avons surmonté tellement de défis depuis 2018 à ce jour mais il y a eu pas mal de belles réalisations. Aujourd’hui, nous avons atteint la barre de 5,6 millions passagers transportés en moins de deux ans alors même que nous faisons face à une crise sanitaire sans précédent où beaucoup de personnes favorisent le télétravail et le remote working !

Nous sommes aujourd’hui sur les rails sur 15 kilomètres sur un parcours qui relie Port-Louis à Quatre-Bornes (nous comptons neuf stations). En deux ans, nous avons dû recruter des employés qui sont aujourd’hui plus de 200, sans parler bien sûr de l’encadrement qui est plus que nécessaire dans le nouveau secteur ferroviaire qui est un secteur d’avenir. D’ailleurs, dans le futur, nous prévoyons que les Mauriciens qui travaillent pour le Metro Express serviront d’experts dans la région.

Cette année marque aussi la signature d’un premier accord, démontrant l’excellent exemple de partenariat entre les secteurs public et privé. En août, MEL a signé un accord avec Ascencia pour l’aménagement d’une nouvelle station, entièrement financée par Ascencia. Nous avons aussi concrétisé le contrat pour l’embellissement du paysage de la Phase 1 pour mieux intégrer l’espace urbain et la ligne ferroviaire.

Mon équipe et moi-même nous sommes aussi très fiers de l’aménagement d’Ébène Recreational Park, inauguré l’année dernière, pour les habitants de Beau-Bassin-Rose-Hill, d’Ébène et des régions avoisinantes, cela en remplacement de la promenade Roland-Armand. Malgré la situation sanitaire et les restrictions, l’Ébène Recreational Park a accueilli 150 000 visiteurs, en un an seulement. L’espace compte environ 62 000 plantes, 600 arbres exotiques, 1 550 arbres endémiques, 240 grands palmiers et 12 600 m2 d’herbe.

On parle souvent de la rentabilité de ce projet. Quand estimez-vous atteindre cet objectif ?

Pour l’heure, comme vous le savez déjà, le projet Metro Express est un projet national qui est toujours en phase d’implémentation, et nous serons pleinement en «full operation» sur les 26 kilomètres, après l’achèvement de la Phase 2. Nous espérons accueillir quelque 60 000 passagers de Curepipe à Port-Louis et aux stations intermédiaires. Alors nous pourrons espérer atteindre cet objectif quand nous serons en «full operation» sur les 26 km.

 

«Nous sommes en train de mettre en place des stratégies pour diversifier nos moyens de rentabilité.»

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Pour ce qui est des revenus, nous sommes en train de mettre en place des stratégies pour diversifier nos moyens de rentabilité. Pour le moment nous nous concentrons sur la publicité. Nous avons signé un accord avec Alliance Media qui est notre advertising partner. Nous allons également louer les emplacements commerciaux qui se trouvent sur nos stations et espérons viser d’autres avenues, par exemple notre partenariat avec Ascencia.

Nous devons pouvoir couvrir nos frais et démontrer la rentabilité, mais je tiens aussi à rappeler que le projet Metro Express en lui-même est non seulement un projet pour moderniser le secteur du transport, mais aussi un qui apporte des opportunités de développement économique, et qui a une dimension sociale et humaine.

Une grande question se pose toujours autour de la place de l’Immigration. Etes-vous confiant que l’extension du métro à l’Aapravasi Ghat sera possible ?

Je suis confiant, car d’après nos renseignements, le métro fait partie d’une grande attention en faveur du développement durable, de l’environnement et des facilités de déplacement vers les sites historiques et de «heritage value». La ligne du métro va agir comme un «buffer» entre l’autoroute et le site. Je suis optimiste que les autorités concernées vont tout faire afin de faire progresser ce dossier. On reste positif, comme le ministre Ganoo l’a dit récemment.

En 2022, la liaison Curepipe-Port-Louis devrait être une réalité. Quels sont les principaux problèmes auxquels vous avez eu à faire face sur ce tracé ?

2022 sera peut-être l’année du Metro Express ! Surtout parce que nous prévoyons de lancer la Phase 2 B (de QB à Phoenix) et aussi la Phase 2C (Phoenix à Curepipe) d’ici décembre 2022. Nous projetons également de lancer simultanément la Phase 2C, avec la Phase 3 (Rose-Hill à Reduit). Pour l’heure, nous sommes confiants que le métro sera sur les rails dans ces régions sauf bien sûr en cas de force majeure. Ces projets sont déjà en bonne voie et je tiens à remercier toute l’équipe derrière, notamment le constructeur L&T qui travaille très dur pour atteindre les objectifs, l’équipe de RITES qui surveille les travaux, la police, les municipalités, le ministère du Transport et du Métro léger et, bien sûr, notre équipe infatigable de MEL.

Avec ces mises en opération, doit-on s’attendre à une hausse du prix des tickets, sachant que déjà le trajet ralliant Quatre-Bornes à Port-Louis est déjà de Rs 40…

C’est au ministère et la NLTA de décider de l’augmentation des tickets du métro ou même des autobus. Pour l’heure, une hausse n’est pas d’actualité.

À quoi s’attendre pour les prochaines années, d’autant plus que le Premier ministre a déjà annoncé qu’une étude de faisabilité était en cours sur l’extension du Metro Express jusqu’à St-Pierre, Côte-d’Or et l’est du pays ?

Comme annoncé, 2022 sera une année très attendue car elle mènera vers la réalisation de nos projets. Le Premier ministre est un visionnaire que je dois remercier pour son soutien indéfectible. À la suite de sa vision et de intention d’étendre le réseau ferroviaire à travers l’île, nous sommes en train d’effectuer une étude de faisabilité pour étendre le réseau dans d’autres régions comme à Moka, St-Pierre et Côte-d’Or ainsi qu’à la Vigie. Nous travaillons en ce sens avec une équipe spécialisée, notamment RITES.

Pour ce qui est des prochaines années, voire les dix prochaines années ou plus, comme nous allons bénéficier de la technologie, le réseau ferroviaire ira peut-être un peu partout – du Nord au Sud en passant à l’Est et l’Ouest. L’avenir de Metro Express est vraiment prometteur. Je suis optimiste quant à l’avenir de Metro Express qui a su prendre sa place dans le milieu du transport public à Maurice. Les Mauriciens l’ont adopté comme mode de transport moderne, confortable, sûr et rapide. C’est un projet de développement durable et le pays récoltera les fruits que nous avons plantés, par exemple le développement économique autour de l’alignement, moins d’embouteillages, moins d’émissions de carbone et de pollution.