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Savates Dod’or: les gagnants sont…

2 janvier 2022, 20:00

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Savates Dod’or: les gagnants sont…

Tradition oblige, nous décernons une fois encore nos traditionnelles savates à ceux qui ont marqué l’année de leur empreinte. Malgré le contexte économique difficile, nous avons fait des pieds et des mains pour offrir nos tongs Dod’or à quelques-unes de nos personnalités les plus méritantes, pour services rendus à la nation. Nous espérons que ces humbles cadodo venant du coeur leur plairont.

Tania Diolle

Notre Mère Noël nationale a elle aussi droit à sa belle paire. Afin que ses chevilles n’enflent point, quand TD-18 la PPS (Pas de Pacotille pour un Sou) sillonne sa circonscription pour offrir de jolis présents à ses mandants, allant des gâteaux Marie (Alexandra Tania) aux joujoux (pas que des baby-dolls), ou encore des plaques neuves indiquant les noms des rues. Pas grave si certains sont mal écrits, comme l’ave- nue des Glaïeuls, qui avait été rebaptisée avenue Glaeuils, c’est l’intention qui compte. Ou que des internautes qui l’ont traitée d’opportuniste sont arrêtés après qu’elle a porté plainte. Comment voulezvous, après tant de sacrifices, de dévotion et de don de soi, qu’on mette un coup de pied à notre «best loseuse» (NdlR, féminin de best-loser) aux prochaines élections ?

Renganaden Padayachy

Il a sa patte, voire ses pieds, dans le miracle économique mauricien, version Covid. Grâce à notre bon ministre des Fiancées, pardon, des Finances - que les mauvaises langues accusent de courir les jupons en savates Dodo - nous avons seulement quelques milliers de chômeurs, sommes endettés de la tête aux pieds (mais c’est pour notre bien). Le diabète et autres comorbidités disparaîtront, puisque nous ne pourrons plus manger à notre faim, vu le prix des denrées alimentaires. Nous allons ainsi nous mettre au régime car nous devrons nous contenter de repas à base d’ongles de pieds.

Kavy Ramano

On aurait pu oublier son existence, tant il est effacé, absent des radars. On aurait pu croire que le ministre de l’Environnement se contente de se dorer la pilule sur la plage de Pointe-d’Esny, les doigts de pieds en éventail, en admirant ce qu’il reste de l’épave du Wakashio, ou qu’il passe son temps à inaugurer des MUGA, bref qu’il sert de calepied. Que nenni. Figurez-vous que notre homme et ses acolytes arpentent également, à pied, par moments, les rues de Belle-Rose/Quatre-Bornes, pour offrir des présents aux habitants. Il y a quelques mois, les petits avaient ainsi reçu des cartables, des crayons de couleur (pas qu’orange, rassurez-vous), cahiers et stylos... Pour Noël, des Quatrebornais ont eu droit, entre autres, à un litre de Pepsi et à une bouteille de vin de la marque Secret, par famille. Assurément, avec une telle générosité, après ces appels du pied, les votants seront à ses pieds quand ils seront appelés aux urnes.

Pravind Jugnauth

En gentilhomme, le Premier de nos ministres a remercié ceux qui pourtant, voulaient BLD. Surnommé Ti Crétin par des adversaires politiques, malgré les sandales, pardon, les scandales, dont Angus Road, il n’a remué ni pied ni patte. Le mini-colosse aux pieds d’argile ne compte pas descendre de son piédestal, même si des opposants affirment que sa cote de popularité est six pieds sous terre. Après les Rs 9 000 offertes à nos chers pensionnés, les Rs 13 500 promises l’aideront-elles à (re)prendre pied ? Les nombreux dossiers brûlants videront-ils de l’essence chère sur le feu ? On ne sait pas s’il aurait préféré des savates «maille pouce» comme Modiji, mais pour l’aider à marcher sur des œufs, nous lui offrons aussi nos savates Dod’or.

Bobby Hurreeram

Notre charmant ministre des Infrastructures publiques a parfois du mal à garder son sang-froid, car il a le sang chaud. Sa langue se transforme alors en va-nu-pieds pour ce qui est de la classe, estiment ses détracteurs, probablement des jaloux. Il lui arrive certes d’être dans ses petits souliers quand d’aucuns critiquent le gouvernement mais il n’hésite pas à enfiler ses petites savates à se mouiller la semelle pour aller distribuer des cadeaux aux petits enfants. Quelle bonté dame, pardon d’âme (NdlR, foutu clavier). Nous espérons sincèrement qu’il ne finira dans les drains fraîchement construits lors des prochaines législatives... Croisons les doigts de pied.

Sooroojdev Phokeer

Il est très souvent «on his feet», avant qu’il ne coupe l’herbe sous les pieds des membres de l’opposition, qu’il chasse de l’Hémicycle. Avec son gabarit de Bigfoot et la voix qui va avec, certains affirment qu’il est le pire (loud) speaker qu’on ait connu, qu’il s’y prend comme un pied pour diriger les travaux parlementaires. Si sa réputation sent des pieds, c’est parce que notre bon chef d’orchestre n’hésite pas à agiter sa baguette pour faire régner l’ordre et casser les pieds de ceux qui osent blâmer nos bon ministres et élus de la majorité. Job pour lequel il a été choisi par ces derniers, donc pas question de se laisser marcher sur les pieds, non ?

Kailesh Jagutpal

Très souvent, il est la risée d’internautes, qui, tels des «vuris» malveillants, le traitent de «latet piéni» ou encore de «latet lédo krab». On accuse notre gentil ministre de la Santé, d’avoir les deux pieds dans le même sabot. Un «chez kan saz» permet de dire que, sans doute dépassé par la situation du Covid, il lui arrive de mettre les pieds dans le plat, dans ses les explications, chiffres, nombre de cas, etc. Sa diction, sa prononciation et ses approximations le placent souvent en «jaune rouz» au niveau popularité. Mais le psychiatre qu’il est soigne également gratuitement des patients, assurent ceux qui l’ont côtoyé. Il n’hésite pas non plus à enfiler son short de surfeur et savates aux pieds, mollets à l’air, parapluie entre les mains, il se mouille pour ses mandants, sur le terrain, quand il le faut. Comment ose-t-on dire qu’il ne travaille pas d’arrache-pied, qu’il n’est pas au poil ?

Steven Obeegadoo

Sa langue chausse des savates Dod’or. Raison pour laquelle il maîtrise avec autant d’aisance la langue de Shakespeare et de Molière, tel Zorro maniant une épée de Damoclès qui plane audessus de la tête du tourisme, secteur qui avait mis pieds à terre. Armé de sa verve, de son érudition, cheveux au vent, yeux plissés, sourire en coin, il n’hésite pas à sauter à pieds joints sur une occasion pour montrer au monde que nous sommes «Cewvidsafe». Mais des antipatriotes, dont la presse, l’ont pris à contrepied en prouvant le contraire. Il y a également eu l’affaire des squatteurs, que notre éloquent Premier ministre adjoint a délogé des terres de l’État en 2020. Même si sa cote de popularité a du mal à se remettre sur pied, l’ancien mauve qui a viré à l’orange garde les pieds sur terre.

Joe Lesjongard

On dit qu’il se lève parfois du pied gauche, qu’il s’exprime comme un pied. Le ton de voix du ministre des Services publics est telle que certains envisageraient de l’enregistrer pour soigner l’insomnie. Mais en tant que porte-parole de son parti, le valeureux chevalier est toujours là pour enlever une épine du pied de ses collègues, en conférence de presse. Telle une tortue fonçant pied au plancher, il pèse, repèse, soupèse ses mots, pour que tout le monde puisse bien comprendre ce qu’il ne veut pas dire. Ce qui nous fait une belle jambe.

Ken Arian

Il a mis le pied à l’étrier en tant que steward. Mais il a fait des pas de géant depuis. La chevauchée fantastique de ce jeune homme, sur le dos du Paille-en-Queue, fait dire aux médisants qu’il a rampé aux pieds de Chacha, léchant ses bottes et buvant le jus de ses chaussettes, pour pouvoir piloter MK. Ça vole bas. Celui qui était jusqu’il y a peu conseiller au bureau du Premier ministre n’est pas forcément loquace face à ces rapaces de journalistes, qui n’ont qu’un but : lui faire un croche-pied et fouiller dans ses bagages. Mais son courage ne variant pas, il ne perd pas pied face aux calomniateurs, contrôlant les manettes avec dextérité comme quelqu’un qui mange sa soupe de «minn Apollo dan bol» à bord d’un vol Paris-Maurice à l’aide de baguettes.