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Atteint d’une tumeur: Leysh, 14 ans, la bataille d’une vie

2 janvier 2022, 21:00

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Atteint d’une tumeur: Leysh, 14 ans, la bataille d’une vie

Leysh Groodoyal, 14 ans, se bat depuis dix mois contre une tumeur à l’œil droit. Pris en charge par deux cliniques privées en Inde pendant cinq mois, il est rentré le 24 décembre. S’il a pu rentrer chez lui, sa mère, qui l’avait accompagné, a passé Noël et le Nouvel An en quarantaine. Témoignage...

La vie de Leysh Groodoyal a basculé du jour au lendemain, lorsqu’il a commencé à ne pas se sentir bien, il y a dix mois. Après des nombreux tests et va-et-vient dans plusieurs centres de santé, il part pour Mumbai, en Inde, le 15 juillet, pour son traitement. Les Groodoyal bénéficie de l’Overseas Treatment Scheme du ministère de la Santé, à hauteur de Rs 800 000. «Sur place, le diagnostic tombe et l’adolescent de 14 ans apprend qu’il a une tumeur à l’œil (NdlR : right paranasal tumor)», confie la mère de Leysh, Anganee Groodoyal. Deux choix se présentent à eux : poursuivre le traitement d’irradiation qui pourrait lui faire perdre l’œil ou changer d’hôpital et entamer un nouveau traitement, la proton therapy.

«Nous avons alors opté pour le deuxième car on voulait que Leysh ait toutes ses chances de garder son œil. Nou pa ti lé ki li perdi so lizié. Ça a été très dur et la décision très difficile à prendre.» Mère et fils sont transférés de Mumbai à Chennai, où ils sont pris en charge financièrement par l’association Enn Rev Enn Sourir. L’adolescent réagit très bien au traitement. Mais en octobre, un autre problème se mêle à la détresse de Leysh. Il est testé positif au Covid-19. Personne ne sait comment il a contracté le virus. Il est placé 21 jours en isolement à l’hôpital. «Ti bien bien difisil osi. Mais je me suis dit qu’il fallait que je tienne bon et que je sois patiente et j’ai gardé espoir jusqu’à la fin en mon fils. Je savais qu’ensemble on allait s’en sortir.» Pour le Covid, confie-t-elle, «Leysh n’a pas eu de trop grandes complications. Il n’a pas eu tous les symptômes mais il fallait qu’il soit admis pour continuer son traitement.»

Finalement après cinq mois en Inde, mère et fils ont pu regagner le pays car Leysh a très bien réagi à son traitement. «Le chemin de la guérison est encore long mais le plus important a été fait. Aujourd’hui, il va beaucoup mieux et il n’a pas perdu son œil. Il ne voit pas comme avant, mais les médecins nous ont fait comprendre qu’il se pourrait qu’il retrouve la vue à plus de 80 % plus tard.» Désormais, Leysh entamera sa chimiothérapie dans une clinique privée des Plaines-Wilhems. «La première session débute le 7 janvier, on espère que tout se passera bien. Il a beaucoup souffert en Inde, je prie pour qu’il souffre moins aujourd’hui.»

Dès que son état évoluera, Anganee confie que Leysh songe à reprendre ses études. Car il veut retourner à l’école. Il avait dû arrêter pour son traitement. «Nou pou gete enn kou koman nou pou remet li pou li pa perdi boukou...» Entre-temps, sa santé passe avant tout. Anganee et Leysh sont rentrés dans la nuit du vendredi 24 décembre. Si Leysh, par sa maladie et son suivi médical, a pu rentrer chez lui après ses tests PCR négatifs, Anganee a eu moins de chance. «Je n’avais fait qu’une seule dose de vaccin et devait en principe faire ma deuxième dose vers la fin de juillet mais je me suis rendue en Inde avant et je n’ai pas pu le faire. J’ai été placée en quarantaine dans un hôtel, à Curepipe.» Du coup, la maman courage qui a accompagné son fils pendant cinq mois dans la Grande péninsule, a passé Noël et le Nouvel An seule entre quatre murs. «Tou korek la... Je communique avec ma famille par WhatsApp et je sais que Leysh va beaucoup mieux, je suis rassurée. Il est avec son papa qui s’occupe de lui, jusqu’à mon retour à la maison.»

Anganee dit prendre «enn dernier ti pasians» avant de rentrer chez elle. Son petit Leysh vaut bien tous les sacrifices du monde. «Li koz ek moi tou lezour, mo tifi osi. Bann zour la pou fini pas vit.» Comment a-t-elle passé la Saint-Sylvestre ? Sur son téléphone avec ses proches tout comme le jour de Noël. De son coté, Karan Juglall, directeur d’Enn Rev Enn Sourir, qui est très proche de Leysh, dit être très content de son traitement qui a été coûteux mais qui était primordial pour pouvoir préserver l’œil de l’adolescent. «Nous profitons de cette occasion pour remercier toutes les personnes qui ont aidé l’association tout au long de l’année...»