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Fêtes de fin d’année en entreprise: une pratique appelée à disparaître... ?

3 janvier 2022, 18:00

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Fêtes de fin d’année en entreprise: une pratique appelée à disparaître... ?

Les fêtes d’entreprise, en général, représentent un moment propice pour sympathiser entre collègues, rire et oublier les difficultés d’une année de labeur. Toutefois, Covid-19 oblige, 2021 n’a pas permis ces rassemblements. La fin d’une époque pour certains..

Agnès et Vanessa*, deux employées du secteur privé, n’ont pu se mettre sur leur 31 pour la fête de fin d’année d’entreprise. «C’est triste. Nous attendions de découvrir les costumes des uns et des autres. Car auparavant, la direction proposait un thème et nous devions trouver la tenue la plus originale qui soit», confie Agnès. De son côté, Vanessa regrette ces moments de fous rires entre collègues. «Nous nous voyons toujours derrière des bureaux ou rapidement autour d’un café à la cafétéria. Ces fêtes nous permettaient de laisser tomber les barrières pour favoriser l’esprit d’équipe. Mais 2021 ne nous a pas permis ce moment. Nous ne savons pas ce que 2022 nous réserve…»

Si ces copines regrettent ce moment non partagé, elles ne sont pas les seules. Car derrière ces soirées, il y a toute une organisation. Michael Anseline, Head of operations d’Echobox, ne dira pas le contraire. «Cela a été catastrophique…» Sa compagnie, spécialisée dans l’évènementiel, avait pourtant, selon ses dires, bien débuté 2021. «Nous avions des contrats pour des lancements et des galas, mais l’arrivée du deuxième confinement a tout fait basculer.» En effet, 90 % de ses contrats ont été annulés. «Les entreprises n’ont pas pensé à repousser leurs événements, elles ont tout annulé.» Certaines ont préféré utiliser l’argent réservé à la fête de fin d’année pour le distribuer au staff. «Elles ont préféré offrir des vouchers de Rs 1 000 à Rs 2 000 à leurs employés plutôt que d’organiser des soirées pour 50 personnes.»

Toutefois 5 % des entreprises ont organisé de petites soirées de 50 personnes. Pour 2022, Michael Anseline n’entrevoit pas la lumière au bout du tunnel. «Des activités ont déjà été annulées. Nous ne voulons pas laisser nos employés au chômage, donc nous nous battons pour faire tourner la boîte, mais c’est difficile. C’est dommage que les autorités ne nous aident pas. Les hôtels ont rouvert et organisent des soirées de 200 à 300 personnes. Rien ne leur est imposé. Pendant que les frontières étaient fermées, les agences d’évènementiel ont aidé ces hôtels en envoyant des entreprises y faire leurs fêtes de fin d’année. Mais il n’y a pas de retour de l’ascenseur…»

S’il espère que les entreprises n’oublieront de célébrer les fêtes de fin d’année, Prem Beerbaul brosse un tout autre tableau. Les activités du président des plaisanciers de l’Est ont déjà enregistré une baisse de 85 % pour ces fêtes de fin d’année. «En plus de cette baisse, les clients se comptent sur les doigts de la main. En week-end, nous avons quelques Mauriciens mais ce n’est pas la foule.» Il ajoute que d’ordinaire, dès le 10 décembre, de nombreuses compagnies font appel aux plaisanciers pour organiser des fêtes sur les catamarans. «Depuis 2020, nous n’avons plus travaillé pour les fêtes de fin d’année. Avant, les entreprises louaient les services des bateaux pirates. Nous faisions des escales pour qu’ils organisent des grillades sur la plage.» Pour notre interlocuteur, les fêtes d’entreprises sur les catamarans se feront rares ces prochaines années.

Bissoon Mungroo, président de l’Association des hôtels de charme, pense qu’il faut trouver un moyen de réinventer l’esprit de fête. «Dans l’hôtellerie, beaucoup de travailleurs ne célèbrent pas les fêtes de fin d’année car souvent pris par le travail. Donc pour les remercier, c’est important de leur permettre de se détendre et qu’ils partagent ce moment avec leurs proches. Un petit cocktail, un déjeuner ou même un petit présent permet de les remercier. Et c’est très apprécié par le staff.» Selon lui, cette tradition n’est pas appelée à disparaître. «Certes cette année, le Covid-19 a bouleversé les plans, mais nous trouverons une solution pour que ces moments continuent d’exister.» Justement, pour compenser cette absence cette année, Bissoon Mungroo a offert des cadeaux à son personnel. «Des biscuits, des chocolats pour être partagés en famille ou un voucher.» Nombreux tenteront différentes alternatives pour que ces célébrations ne soient pas un lointain souvenir…

(*) Les prénoms ont été modifiés.